http://www.loreillebleue.fr
Les Festivals
Accueil
A voir à Rouen
Festivals
Labels
Dernières Nouvelles
Derniers Concerts
Les Incontournables
Les Chroniqueurs
Blues Aline 76
Nos Sources
Hommage
Toiles
Délires
Traces de passage
Liens
Contactez nous
Le Coin de l'équipe
Effectuez vos recherches par :
Musicien
Groupes
Tartine
Morceau
Cette page à été chargée
204142
fois
Archéo Jazz
Bagnols Blues Festival
Bain de Blues
Bay Car Blues Festival
Bayou Breizh Festival
Beautiful Swamp Blues Festival
Blues Ă Gogo
Blues Ă St Pierre
Blues au Chateau
Blues autour du Zinc
Blues Availles
Blues de Mars
Blues de Traverse
Blues des Deux RiviĂšres
Blues en Loire
Blues Estafette
Blues in Meudon
Blues in Sem
Blues Notes
Blues Station in Tournon
Blues Sur Seine
Blues sur un Plateau
Blues'n'Roll Party
Boogie Woogie au Haras
Bougy Blues
Cahors Blues Festival
Challenge Blues Français
Cognac Blues Passions
DAX MOTORS N BLUES FESTIVAL
Enghien Jazz Festival
Festi Jump
Festival Blues de Crosne
Festival Jazz & Blues d'Ozoir
French Harp Summit
Gartempe Blues Festival
Hommage Ă Carol Ann Croft
Hommage Ă John Lee Hooker
Jazz Ă Vannes
Jazz Sous les Pommiers
Jules Vernes Blues Festival
Le Buis Blues Festival
Le Passage Blues Festival
Les Mascarets
Marco Fiume Blues Passion
Mont Dore Retro Rockin\' Festival
Mont Dore Volcanic Blues Festival
Montereau Confluence
Music 76 Blues Rock Festival
MusicalbĂątre
Nuit du Blues Ă Montivilliers
Nuit du Blues au Havre
Nuit du Blues d'Abbeville
Nuit du Blues de Cabannes
Nuit du Blues de Caen
Quai des Blues
RĂ©tro Rockin
Rockin' Blues
Roots & Electric Party
Roots 4 Me(i)
Rural Blues Festival
Spring Blues Festival
Stekens R&B Festival
Terri Thouars Blues
Urgence Louisiane
Cognac Blues Passions
Le festival à lieu en Juillet
http://www.bluespassions.com
2002
2003
2004
2005
2008
2009
22-07-2004
Doctor Feelgood
âCognac...Cognac... Trois minutes dâarrĂȘtâ. Câest le message, adressĂ© par une voix faussement sensuelle dâune opĂ©ratrice de la S.N.C.F. locale, que les usagers du chemin de fer ont entendu dĂ©s leur arrivĂ©e Ă la gare de la Sous-prĂ©fecture Charentaise. Pour ma part, câest en voiture que je mây suis rendu. Tout ça pour faire une petite bise Ă Madame la Sous-prĂ©fĂšte, que je ne connais pas mais qui, Ă©voluant dans lâombre pesante des fonctions de son galonnĂ© mari, sâennuie peut-ĂȘtre ? Avant de passer ma premiĂšre nuit dans une chambre dâhĂŽte partagĂ©e avec Lucky Jean-Luc, Xavier et Chris de TRB, câest dans une atmosphĂšre chaude et colorĂ©e que je me lance dans cette aventure cognaçaise. Avec cette premiĂšre incursion, le mercredi soir, dans les bars animĂ©s par la faune plus ou moins autochtone, je sens un vent de folie planer sur lâendroit que jâallais explorer pendant les quatre prochains jours. Rencontre avec Riton de la sĂ©cu du site et Chris Andrieu qui connaĂźt dĂ©jĂ les tatouages et piercings secrets dâune des serveuses dâun troquet du centre ville. Bref, ça dĂ©marre fort.
Jeudi 22 juillet.
Doctor Feelgood, Ă sây attendre, nâest pas lĂ pour faire ni dans le bĂ©mol ni dans la âdemi-molleâ. ElĂ©ctrique et survitaminĂ©, le show des repreneurs de lâaffaire Lee Brilleaux est un vĂ©ritable hymne offert aux bars bruyants et Ă leurs effluves. AprĂšs deux morceaux de la cuvĂ©e nouvelle, retentit le fameux âMilk and alcoholâ des 80 âs du band. Le guitariste en vĂ©ritable commercial de chez Jean RozĂ©, chemise blanche, cravate bleue et poignet de force Ă la main droite, nous fait revisiter le mythe du guitariste puissant et sans concession de lâĂ©poque de Wilko Jonhson. Ce salaud de mousse de Portsmouth ose mĂȘme nous gratifier, grandeur nature, dâun âBack in the nightâ sans pareil ainsi que du cultissime âMad man bluesâ de qui lâon sait. Sâen suivront âRoxetteâ, des premiĂšres heures et âDown at the doctorsâ. Pour moi, lâĂ©nigme venait du chanteur. Comment remplacer un front man historique, dont on connaĂźt lâimmense carriĂšre et qui, pour lâanecdote, a ouvert pour le groupe Kiss en 1976 aux Etats-Unis. Cela ne sâinvente pas. Il fallait un vĂ©ritable agitĂ© du bulbe rachitique, un virtuose du show Ă la Iggy Pop, un mec oĂč Ă chaque instant tu te dis quâil va pĂ©ter quelque chose sur scĂšne, pour remplacer âle PhĂ©nix des hĂŽtes de ces bois aprĂšs un juji gatameâ (Jean-Pierre de la Fontaine - Fables, Ju-Jitsu et pertes collatĂ©rales - Editions Presse PurĂ©e). Avoir une section rythmique comme lâont eu nos deux sus dĂ©peints protagonistes, est un vĂ©ritable bonheur ; jâen conviens et je les envie. Long live the Doctors.
22h30 : En tĂȘte dâaffiche dâune soirĂ©e hors norme, Georges Clinton et ses 20 co-listiers du Parlement / Funkadelic. Fan des Meters, de Sly Stone et des JBâS, mon attention Ă©tait tout particuliĂšrement captĂ©e par le show annoncĂ© comme inĂ©narrable du trublion de la âold schoolâs funky beatâ des 70âs. Difficile de se faire une sĂ©rieuse opinion, tant lâintro du concert me paraĂźt douteuse de longueur. Le âFrĂšre Jacquesâ de bienvenu du clavier leader, sympathique dâentrĂ©e, suivit de la parodie de âLazyâ Ă la Jon Lord de Deep Purple et de lâĂ©change clavier-violon Tzigane avant de retomber dans un parfait chaos sonore de plus de dix minutes me fait perdre patience devant tant dâabsence de rythme .LâentrĂ©e de Sir Nose, lâanti hĂ©ros funk crĂ©Ă© par Mister Clinton, tout de poils blancs vĂȘtus capte une demi seconde mon attention malgrĂ© le nombre impressionnant de musiciens et de choristes qui se relaient subsĂ©quemment et non-obstent sur les planches. PassĂ© une grosse demi heure dâun Funk plus Platonique que Priapiste (Onaniste Ă la rigueur!), apparaĂźt enfin le chevelu historique. AprĂšs un long groove que Georges Clinton a su faire monter crescendo, lâensemble retourne rapidement dans une platitude brouillonne. Un fameux chorus de trompette, Ă la Freddie Hubbard, nous entraĂźne dans un univers funky acid-jazz que lâon ne voit pas tous les jours sur scĂšne, mais de trop courte durĂ©e pour pleinement me donner lâenvie de rester. AprĂšs une heure passĂ©e Ă attendre le diable, Lucky Jean-Luc et moi dĂ©cidons dâaller voir si sa queue ne traĂźnerait pas dans un des bars du coin.
0h30 : Câest finalement au âBlues des angesâ, dĂ©licieux endroit rĂ©servĂ© aux festivaliers noctambules, que nous prĂ©fĂ©rons nous rendre avec Christian Roch et Xavier afin dâapplaudir les Chicken Legs Weaver, un trio anglais dâoutre-manche. Que dire de plus sur ce complexe consacrĂ© Ă la nuit, illuminĂ© de toutes parts, des charpentes apparentes aux tables disposĂ©es dans les jardins sur le bord de la Charente, Ă rendre vert de jalousie nâimporte quel organisateur. Les musiciens anglais ont dĂ©cidĂ©ment lâart de nous surprendre, lĂ oĂč lâon sây attend le moins. Câest dans un univers LinchĂ©en, façon âBlue Velvetâ, que le trio nous fait basculer. MalgrĂ© leur allure endimanchĂ© propre Ă un groupe de swing, les Chicken Legs Weaver nous proposent un style dĂ©routant, froid, tĂ©nĂ©breux et intimiste plus proche dâune noisy cold-wave que dâun blues convenu. Le contrebassiste, tout droit sorti dâun clip de Soft Cell, sâactive sur son pachyderme quadri-cordes tel le cybernaute psychotique dâun vieux âchapeau melon et bottes de cuirâ. Les sons slides et Ă©corchĂ©s de la guitare, la voix rauque et saumĂątre du singer-grateux, transfigurent avec talent la noirceur de lâĂąme humaine. Un dĂ©lice dĂ©cĂ©rĂ©brĂ© pour les esprits ouverts, sĂ»rement un calvaire pour les viscĂšres des blueseux pur sucre. A part ça, la nuit fut douce et chargĂ©e dâĂ©motions multiples.
Vendredi 23 juillet.
11h30 : Câest au tour des frenchies de Harp Sliders de nous faire rĂ©emprunter les doux et matinaux chemins de lâEden blues pour un concert colorĂ© et trĂšs attachant. âRock me Mamaâ nous met immĂ©diatement dans lâambiance acoustique et chaleureuse de se band haut en couleur. Manu Slide au chant-guitare-harmo-kazoo, Mister Gobo Ă la basse acoustique et Papy Washboard Ă la batterie-washboard sont des sacrĂ©s drĂŽles de zozos dâoiseaux. Du fond du Mississipi aux confins du YĂ©men (Yeah men!), Manu et sa bande nous font lâhonneur dâun blues du coin de la rue, comme tirĂ© de lâessence mĂȘme (pas du YĂ©men!) du blues. Un âSacrĂ© Baratinâ que voilĂ . Dernier album : âSolid Jiveâ Blues Box - BB002 - 2004 (bluesbox@ tiscali.fr).
12h30 : Don Croissant est, semble t-il, lâhomme Ă voir. Câest au âMercure on the roadâ, site choisi de la fameuse chaĂźne dâhĂŽtels consacrĂ©e aux boissons sacrĂ©ment chĂšres, que lâanimal tout de fushia vĂȘtu nous amena malgrĂ© lui. Le bleu azur de la piscine du cĂ©lĂšbre Ă©tablissement contraste sĂ©vĂšrement avec lâhabit du dit zigue, mais quâimporte. LâintĂ©rieur du fly de la guitare est au diapason du costume, « rose cuisse de nymphe », criard Ă souhait, tout pour me plaire. Son tee shirt marin et sa casquette, genre roi de la frite de chez papy Brossard semble aux antipodes du dĂ©cor. Un vrai dĂ©lire visuel, du pur Kitch, comme un doigt dans lâantre des nantis. DĂšs les premiers pickings de Don Croissant, le fun de ce âTryphon Tournesolâ grimĂ© en âCaptain Haddockâ transpire lâexcellence. Telle une bande dessinĂ©e acide, garage et pĂ©pĂšre Ă la fois, le son de ce trublion Belge est celui du type quâa roulĂ© sa bosse et quâa rien Ă prouver. Il joue et nous en met plein la vue. Son âJumping Jack Flashâ est une merveille de trouvaille, et fait ressembler ce standard du rock Ă un Ă©ternel du blues. Don croissant est un personnage Ă dĂ©couvrir pour les fans de blues urbains et acoustiques comme Bo Diddley, John Lee Hooker et Bo Weavil.
13h30 : ConfĂ©rence de presse de the Inmates, maison RĂ©my Martin - Cognac - 14 h 00. Câest en CitroĂ«n C4 de 1932, gracieusement conduit par un membre du âRĂ©tro mobile Club Cognaçaisâ que Christian Rock, Nadine (his wife), Mimi Gaudray et moi nous sommes rendus en lâantre dâun des maĂźtre du spiritueux local afin dâĂ©changer sur lâactualitĂ© des mythiques Inmates, fleuron de la scĂšne âpub-rockâ anglaise. Le rutilant teuf-teuf sait aller bon train, lâhĂŽte est gĂ©nial de dĂ©tails dâĂ©poque, pour nous mener au rendez-vous tels des Valentin, Pujol et Terrasson dâoccasion, tel une brigade du Tigre Ă©phĂ©mĂšre. Lâaccueil est formel et biensĂ©ant, tout comme la notoriĂ©tĂ© de lâinstitution. Nous voici maintenant devant les icĂŽnes de la scĂšne du rock anglais, Ă lâimage de Peter Gunn, un des deux guitariste de la formation. Seul Simon, le bassiste, est un membre rapportĂ© du solide Ă©difice. AprĂšs un bref instant de silence, la premiĂšre question.
- La scĂšne pub-rock est-elle encore une grande famille en Angleterre ?
- Avec les groupes, on se rencontre toujours dans les clubs ou dans les tournĂ©es mais le terme âpub-rockâ, pour nous, est associĂ© Ă groupe ringard et ennuyeux. Ce qui nous caractĂ©rise, câest le fait que nous refusons de jouer le jeu de lâargent et des mĂ©dias qui ruine la culture en gĂ©nĂ©ral. En matiĂšre de culture nous regrettons les combats de 68 et lâesprit de rĂ©volte des jeunes.
- Quels sont les changements apportés au groupe depuis les dix derniÚres années ?
- PremiĂšrement, nous sommes heureux dâĂȘtre toujours vivant aprĂšs 27 ans dâexistence ; deuxiĂšmement, trĂšs fier dâaccueillir Simon Ă la basse et nâavons pas lâintention dâarrĂȘter de si tĂŽt.
- Quâavez vous retenus derniĂšrement de la scĂšne blues française ?
- Notre musique est encrĂ©e, Ă lâimage de Doctor Feelgood pour lâĂ©nergie, dans les origines du punk rock anglais. Fin soixante dix nous pouvions voir, dans de petits clubs des groupes comme les Sex Pistols ou plus tard Eddie and the Hot Rods qui nâĂ©taient pas connus. Maintenant, nous avons croisĂ©s le groupe Rosebud Blue Sauce au Luxembourg.
- Ne vous ayant pas revus sur scĂšne depuis la tournĂ©e âFast Fowardâ et ayant apprĂ©ciĂ© lâalbum âMeet the Beatles Live in Parisâ, avez vous dans lâavenir, le projet de revisiter un autre monstre du rock (question de lâoreille bleue) ?
- A lâorigine, nous devions jouer dans une soirĂ©e avec Serge Gainsbourg. Nâayant pas accrochĂ© sur le rĂ©pertoire âdisco-reggaeâ de lâartiste nous avons prĂ©fĂ©rĂ©s jouer des standards des Beatles. LibĂ©ration, le promoteur de la soirĂ©e Ă dĂ©cidĂ© de sortir le disque. Nous avons apprĂ©ciĂ©s, mais ne souhaitons pas renouveler ce genre dâexpĂ©rience.
- Connaissez vous, malgrĂ© tout, lâoeuvre de Gainsbourg ?
- Par la suite, nous avons Ă©coutĂ©s et apprĂ©ciĂ©s la grande carriĂšre de lâhomme.
-Quâattendez vous de la nouvelle gĂ©nĂ©ration des rockeurs anglais ?
- Nous regrettons la main mise des mĂ©dias et des majors qui Ă©touffent la culture. Ils donnent Ă notre jeunesse des produits prĂ©digĂ©rĂ©s. Ils formatent la culture et veulent faire de nos jeunes des adultes dociles, sans violence. câest Ă la sociĂ©tĂ© entiĂšre de bouger pour que cela change. Nous, on continue de jouer notre musique. On aime voir, dans nos concerts, des gens de 20 Ă 50 ans. Heureusement il y a une grosse production underground. En fait, il y a deux sortes de jeunes, ceux qui choisissent la tĂ©lĂ© comme modĂšle et ceux qui vont chercher ailleurs, dans les clubs afin de trouver autre chose. Dites Ă vos enfants dâaller chez Virgin, aprĂšs la fermeture, et demandez leur dây mettre le feu.
- Que pensez-vous du piratage lié à Internet ?
- Pour la question du piratage, les Majors ont vraiment trĂšs peur. Ils exploitent le marchĂ©. Ils ont vendus du vinyl, puis est arrivĂ© lâĂšre du C.D. Il a fallu tout racheter afin de renouveler sa discothĂšque. Puis est venu la pĂ©riode des bonus quâil fallait de nouveau avoir. Ils exploitent le monde, câest pour cela que nous disons quâil faut les brĂ»ler. Les gens comme nous nâavons pas lâargent comme premiĂšre motivation, mĂȘme si nous vivons de notre musique. Les Grateful Dead ont Ă©tĂ© un des groupes de rock les plus piratĂ©. Leur maison de disques, Ă lâĂ©poque, craignait le pire, pourtant ils ont eu une grande carriĂšre et gagne encore de lâargent grĂące Ă cette pĂ©riode.
- Que pensez-vous du public français ?
- Nous aimons le public français. Il a toujours été notre plus fervent supporteur.
Remercions les Inmates pour leur franchise et leur sens de lâactualitĂ©. Ne reste plus quâĂ les applaudir ce soir sur la scĂšne du âBlues des angesâ oĂč je ne manquerais pas dâaller y faire le « head banger », histoire de les honorer et de savourer les quelques bienfaits de la fĂ©e Ă©lectricitĂ©.
16h30 : Retour sur le site du « Tonic day », pour savourer la performance de Mamadou DiabatĂ©, savant conteur Malien dâhistoire dâailleurs. Mamadou DiabatĂ© est un homme extraordinaire. Son art de la mĂ©lodie et son charisme naturel font de lui un pur joyaux de lâart africain. Dans la grande tradition des griots sub-sahariens, il maĂźtrise avec virtuositĂ© la kora, instrument multicordes amplifiĂ© par une calebasse. Evoluant dans une structure modale pure aux arpĂšges mĂ©lodiques dont lâoreille occidentale sembles familiĂšres ; Mamadou DiabatĂ©, de ses pouces experts, joue sans relĂąche des airs qui emplissent lâespace en sâemparant de lâĂ©motion collective. Plus que touchant. Parfois les ornementations de sa Kora, aux timbres aigus proche du clavecin ou aux Ă©lans graves de la viole de gambe, nous entraĂźne dans la musique de cour dâun Prince Toscan du 17Ăšme siĂšcle ; parfois les mĂ©lopĂ©es diatones de lâinstrument nous propulsent dans la vĂ©gĂ©tation rase des brousses les plus reculĂ©es du continent noir. Au fond, ne peut-on pas conclure par lâincroyable Ă©vidence, la science ayant prouvĂ© quâil nây a quâune race humaine, quâil nây aurait, par consĂ©quent quâune source musicale commune provenant du puit de nos racines africaines inconscientes et que nos migrations millĂ©naires nâont fait que transformer au fil des mutations ethnoculturelles ?. âNon, lâarriĂšre, arriĂšre, arriĂšre grand-pĂšre de Johnny il a jamais jouĂ© de la musique heu... de couleur. A la limite, du yukulele comme Elvis, mais Ă la limite peut-ĂȘtre ? Pis câest pas un babouin quâa inventĂ© le bec de gaz, ni le four Ă pain, ça se saurait que je sache...â (RĂ©f : Mon combat contre lâherpĂšs rectal par le nĂ©gationnisme : Jean Serge Goebels - Edition : Terre Immonde)â. Moi je ne pense plus Ă rien dâautre quâĂ la plĂ©nitude et Ă la lĂ©gĂšretĂ© dâun moment rare.
19h30 : Les Ugly Buggy Boys, LE « boys band» belge est mon second «bourre pif» du 11eme Blues Passions. Quand les Monty Pythons se mettent Ă faire du Blues, çà donne ce cocktail de Country Blues et de Spycho Billy de chez « Walnut groove » (le village des Hingalls). DerriĂšre les salopettes en jeans et les chapeaux de pailles dâidiots du village se cachent de purs psychopathes consanguins. Rien ne vaut leur musique dĂ©calĂ©e, dĂ©jantĂ©e Ă lâimage de leur reprise de «Smoke on the Water» version Tello Biafra et Mojo Nixon. Les titres sâenchaĂźnent ainsi que leur indicibles grimaces de malades mentaux qui nâont dâĂ©gales que la joie du public devant les cascades du contrebassiste plus fort que Lee Rocker et Colt Sivers rĂ©unis. Trop fou, trop drĂŽle, trop bienâŠ
21h30 : Le Blues Paradise accueille ce soir Tony Joe White, pour un show que jâentrevoyais fort mal. Quâelle erreur ! DĂšs les premiĂšres notes, la guitare acĂ©rĂ©e et open tunisĂ©e de Tony Joe doublĂ© dâun feeling Ă©norme de rigueur est venue me bousculer. La rugueuse rythmique et le chant dĂ©chirant de lâartiste accompagnĂ© dâune seule batterie ont rapidement mis Ă mal mes prĂ©jugĂ©s. La teinte noire et sensuelle choisie par ce blues man est sans Ă©gal. Cela nâest pas sans rappeler notre feu John Campbell dans ses plus funestes Ă©corchures sonores. Lâharmonica de Tony Joe semble dĂ©chirer la nuit jusquâĂ arracher aux tĂ©nĂšbres comme un dernier rĂąle de plaisir mortifĂšre, mais rassurez vous, je crois que tout va bien, câest juste de la musique. 23h00 : câest Deitra Farr qui dĂ©marre cette deuxiĂšme partie de soirĂ©e avec les musiciens de Lurrie Bell. Câest la grosse machine de Chicago Blues qui se met en marche, du classique, mais du bon. LâarrivĂ©e de Lurrie ajoute une touche supplĂ©mentaire, lâayant entendu sur une Ă©lectro, son passage Ă la stratâ est trĂšs concluant. Pour le cas prĂ©sent, ce sont les cordes de guitare que je nâaimerais pas ĂȘtre tellement les « bends » sont ravageurs et engagĂ©s. Un concert costaud.
01h00 : Allez ! Jâirais bien me finir au Blues des Anges avec les Inmates qui nous gratifie dâun concert unique. LĂ , câest un autre univers â çà tape, çà claque â et de la disto par lĂ et du trĂ©molo par ici. Vingt sept ans dâexistence et toujours autant dâĂ©nergie. Mais on est plus dans le Blues ? Ben non ! Encore une sacrĂ©e journĂ©e qui sâachĂšve⊠Allez ! A demainâŠ
Samedi 24 juillet
11H30 Eden Blues
DĂ©marrage sur les chapeaux de roues pour ce troisiĂšme jour de festival. Tranquillement installĂ© sur le gazon lĂ©gĂšrement humide et toujours accueillant de la scĂšne de lâEden blues, nos ardeurs Ă peine endormies sont ressuscitĂ©s par les Parisiens de Big Dez avec leur registre Blues Rock, notamment influencĂ© par les Fabulous Thunderbirds Ă©poque «Tuff enuff». Ainsi, lâassise rythmique façonnĂ©e par la basse syncopĂ©e de Lamine Yerfi et la batterie Ă©tincelante de StĂ©phane Miñana apparaĂźt comme un tapis de velours pour le clavier sautillant de Bala Pradal, lâharmonica virtuose de Marc Schaeller et surtout, la guitare et le chant de Philippe Fernandez. Un leader Ă la force tranquille qui se place judicieusement tant au niveau musical que vocal tout en restant attentif aux jeux de ses partenaires.
15h00 Groove au ChĂąteau
Lâacoustique de la salle voĂ»tĂ©e du chĂąteau François 1er se prĂȘte formidablement bien Ă lâĂ©vĂšnement auquel on va assister. Avec sa prestation solo et a cappella, Lurrie Bell perpĂ©tue toute la magie et lâĂ©motion du blues traditionnel. Pour les amateurs de zâyeux qui piquent un peu, les premiers accords et les premiĂšres notes chantĂ©es par lâami Lurrie donnent le ton, on se sent dĂ©finitivement dans le Chicago dâun autre siĂšcle. Sauf que nous, on est pas con, on va vivre ça dans un chĂąteau (Ah ! la vieille Europe). Câest plutĂŽt bienvenu car la rĂ©verbâ naturelle de lâendroit amplifie chaque son et lui donne une force supplĂ©mentaireâŠ
16h20 Tonic Day
Le premier rendez-vous avec Eric Bibb accompagnĂ© de Michael Jerome Browne, nous mis dâemblĂ©e en adĂ©quation avec lâatmosphĂšre, fortement teintĂ©e de Folk et de Blues, dispensĂ©e par les deux compĂšres, soutenu selon les morceaux par un bassiste, un pianiste et mĂȘme, un accordĂ©oniste. De quoi nous donner envie dâen dĂ©couvrir un peu plus lors de son passage du lendemain sur le « Blues Paradise »⊠21h00 Blues Paradise
Ce nâest pas pour rien que lâAmĂ©ricaine Sharrie Williams se fait appeler la Princesse du Rockinâ Gospel Blues, lâunivers quâelle propose fait assurĂ©ment le tour de la question. La dame se prĂ©sente dans une splendide robe dâun blanc immaculĂ© enjolivĂ©e par une somptueuse lumiĂšre, son chant puissant et mĂ©lodieux se fard dâun sourire illuminant son visage et ces Wiseguys de musiciens sont dâemblĂ©e au diapason. Les envolĂ©es guitaristiques de James Owen apportent une dimension colorĂ©e de Funk, de Rock et de Blues renforcĂ© par la basse massive de Marco Franco et les claviers tortueux de Pietro Taucher. Lâauditoire semble rĂ©ceptif au show de Sharrie et chavire dĂ©finitivement dans lâallĂ©gresse quand elle sâaventure micro en main dans le public⊠Une flopĂ©e de plaisirs intenses qui sâinscrivent au plus profond de soi comme autant de marques indĂ©lĂ©biles.
23h00 Blues Paradise
Il fut question de pur Gospel dans lâesprit des membres originels dâune formation crĂ©Ă©e dans les annĂ©es 20 en Caroline du Nord. Les trois chanteurs, le guitariste chanteur et le batteur actuels de Dixie Himmingbirds continuent Ă prĂȘcher la bonne parole. Une musique sobre et enracinĂ©e, dĂ©libĂ©rĂ©ment dĂ©pouillĂ©e et dĂ©pourvue dâartifice, sans pour autant rĂ©pondre aux sirĂšnes de la modernitĂ©. Les amateurs du genre furent comblĂ©s, les autres sâouvrirent des portes peut-ĂȘtre inexplorĂ©es ?
Dimanche 25 juillet
11h30 Eden Blues
AprĂšs un court dĂ©comatage en rĂšgle, dĂ©marrage de fortune afin dâaborder la quatriĂšme et derniĂšre journĂ©e de la meilleure des façons. Le dĂ©but de matinĂ©e est offert Ă Big Mama et Ă Joan Pau Cumellas, duo Catalan quâune sĂ©rieuse rĂ©putation prĂ©cĂšde sur le site. Dans la tradition des vieux blues noirs amĂ©ricains, la guitare et la voix de Montserrat Pratdesaba nous emmĂšnent dans un univers acoustique riche de belles harmonies et dâeffets vocaux dĂ©chirants. Aussi les arpĂšges de lâĂ©lectro acâ et les trĂ©molos plaintifs de la chanteuse sont enrichis par la brillante prestation de son comparse, Ă lâharmonica. Celui-ci possĂšde une technique mĂ©lodique exceptionnelle doublĂ©e dâune Ă©tonnante maĂźtrise des aigus, en bref, y souffle dans son biniou comme un gros malade, ça fait comme des houf! houf! mais en plus joli. MalgrĂ© la formule duo, nous avons eu droit Ă une sacrĂ©e dose dâĂ©nergie. Pendant que Lucky Jean-Luc va se restaurer, je vais mâentraĂźner Ă faire des houf! houf! comme lui, enfin jâespĂšre.
15h00 Groove au chĂąteau
En guise de digestif, nous reprenons une bonne dose dâauthenticitĂ© communicative avec la voix ensorcelante de Sharrie Williams et la guitare vagabonde de James Owen. Un rĂ©pertoire maĂźtrisĂ© de standards du Blues et du Jazz somptueusement interprĂ©tĂ© et magnifiquement habitĂ© du dĂ©but Ă la fin. Impossible de rĂ©sister Ă un tel dĂ©ferlement Ă©motionnel qui touche irrĂ©mĂ©diablement la corde sensible jusquâaux larmes et se conclue en apothĂ©ose par une standing ovation bien mĂ©ritĂ©e.
16h30 Tonic Day
Le pianiste Sidney James Wingfield, nĂ© dans lâIowa, tourne rĂ©guliĂšrement depuis trois dĂ©cennies des deux cĂŽtĂ©s de lâAtlantique. InstallĂ© en solo sous la tonnelle champĂȘtre du Tonic Day, cet adepte du Piano Blues comme du Piano Boogie Ă la voix aussi puissante que grave bouscula la lĂ©thargie ambiante et la lourdeur manifeste de cet aprĂšs midi dominical ensoleillĂ©.
21h00 Blues Paradise
La prestation dâEric Bibb, la veille, nous avait suffisamment Ă©mu pour nous donner lâenvie de lâentendre sur la scĂšne principale. La douceur de sa voix et la beautĂ© de ses mĂ©lodies sont les ingrĂ©dients indispensables pour savourer pleinement les derniĂšres heures de ce pĂ©riple charentais. La qualitĂ© dâun artiste se mesure sur scĂšne et lĂ , difficile de ne pas ĂȘtre conquis par le talent dĂ©gagĂ© par ce dernier. Câest seul quâil se prĂ©sente sur les planches afin dâinstaller un climat de plĂ©nitude et de paix assez rare avant lâarrivĂ©e progressive de Michael Jerome Browne, de Dave Bronze, de Ruthie Foster et de Martin Simpson. Eric, pas avare de partager, invite Mamadou DiabatĂ© et sa kora pour quelques douces mĂ©lopĂ©es en solo. Au retour de tous les protagonistes, le ton monte dâun cran. Lâensemble reste plutĂŽt cool, mais la tension est plus palpable. Lâhommage rendu au RĂ©vĂ©rend Gary Davis par les Dixie Humminbirds apporte les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires, comme une offrande faite Ă un Eric Bibb en totale osmose, que la touche finale et vocale de Sharrie Williams sublima. Une bien belle rĂ©union joyeuse et sincĂšre⊠23h00 Blues Paradise
Les plateaux Ă©tiquetĂ©s « Soul Music » ne sont pas lĂ©gion dans le cadre dâun festival de Blues. Le prĂ©sident dâhonneur de cette Ă©dition, Howard Tate et ses huit musiciens vont pourtant nous donner des raisons de le regretter.
Quelle classe naturelle, quelle voix suave et quels cuivres rutilants ! Arrivé sur scÚne dans un costume étincelant, Howard entonne quelques Jump Blues bienvenus, avant de glisser sereinement vers une Soul Music élégante et soyeuse mùtinée de Blues électrique et de Ballades sensuelles. Un répertoire exceptionnel puisé dans sa derniÚre production discographique « Rediscovored » comme en témoigne la version habitée et personnelle du « Kiss » de Prince.
Une fois de plus, le Cognac Blues Passions aura laissĂ© des traces profondes et marquantes en proposant un tour dâhorizon, riche et variĂ©, dâune musique populaire rĂ©ellement prĂ©sente et sereinement vivante. Un grand merci Ă JoĂ«l Joanny et Ă Michel Rolland et Ă leurs Ă©quipes dâintermittents et de bĂ©nĂ©voles qui permettent le bon dĂ©roulement dâune telle manifestation.
Chicken Legs Weaver
Harp Sliders
Don Croissant
Mamadou Diabaté
Ugly Buggy Boys
Ugly Buggy Boys
Tony Joe White
Deitra Farr
Lurrie Bell
The Inmates
The Inmates
Big Dez
Lurrie Bell
Eric Bibb
Sharrie Williams
James Owen
Dixie Himmingbirds
Sharrie Williams
Sidney James Wingfield
Eric Bibb et Mamadou Diabaté
Eric Bibb et les Dixie Himmingbirds
Haward Tate
Lucky Jean Luc & Mad Man
Photos :
Christian Rock
Effectuez vos recherches par :
Musicien
Groupes
Tartine
Morceau
Blues Aline 76
Nos Sources
Hommage
Toiles
Délires
Traces de passage
Liens
Contactez nous
Le Coin de l'équipe
Accueil
A voir à Rouen
Festivals
Labels
Dernières Nouvelles
Derniers Concerts
Les Incontournables
Les Chroniqueurs
Dernières Nouvelles
24-05-2021
RIP James Harman (1946 - 2021)
Voir les nouvelles
Derniers concerts
10-02-2017 -
NOLA
(La Zertelle)
18-11-2016 -
Thom And The Tone Masters
(Le Saxo)
02-11-2016 -
Aki Kumar
(Le Soubock)
17-04-2015 -
Sam Soul
(L'Intermade)
13-04-2013 -
Swinging Machine
(Le Sherwood)
07-03-2013 -
Giles Hedley
(Le Kalif)
cliquez sur le nom
Derniers festivals
2021 -
Blues de Traverse
2021 -
Blues Notes
2021 -
Challenge Blues Français
2017 -
Cahors Blues Festival
2017 -
Blues de Mars
2017 -
Blues Notes
cliquez sur le festival
Dernières tartines commentées
13-12-2022 -
Sexy Boy
08-11-2017 -
Steady Rollin Man
04-05-2017 -
Walking On The Front Line
03-04-2016 -
Rain Is Such A Lonesome Sound
01-04-2016 -
Think About It
26-12-2015 -
Helpin' Hand
cliquez sur le titre
Dernières interviews
12-02-2009 -
T-Bear & The Dukes Of Rhythm
26-11-2008 -
Alexandre Mirey
19-05-2008 -
Lonj
04-02-2008 -
Anthony Stelmaszack
16-11-2007 -
Sean Costello
15-01-2006 -
K-Led Ba'Sam
cliquez sur le nom
Derniers commentaires brefs
13-03-2013 -
Sean Costello
10-11-2010 -
Philippe Saboulard
02-07-2010 -
Poill's
20-12-2008 -
Claude Cornacchini
18-12-2008 -
Philippe Saboulard
31-10-2008 -
The Hound Dogs
cliquez sur le nom
Dernières photos
25-09-2021 -
Doc Lou & The Roosters
25-09-2021 -
Jerry T & The Black Alligators
25-09-2021 -
Dobrothers Blues
25-09-2021 -
The Wacky Jugs
31-03-2017 -
Curtis Johnson
31-03-2017 -
Philippe MĂ©nard
cliquez sur le nom
Derniers commentaires Vidéo
The Blues of Snooks Eaglin
Live At Jazz Ă Vienne
The Fabulous Thunderbirds Invitation Only
Road House
Road House
cliquez sur le titre
Abonnés LobCds
Login :
Pass :