Sugaray Rayford est un grand monsieur, non seulement par sa taille mais par son charisme, son talent et sa voix puissante qui vous prend aux tripes à vous dresser les poils sur les bras.Son parcours est riche d'humanité: né au Texas dans la pauvreté, sa mère bataillant avec le crabe qui la rongeait à petit feu et élevé par sa gand-mère après le décès de sa celle-ci, il fréquente assiduement l'église où dès l'âge de sept ans il s'installe derrière la batterie. L'énergie propre au gospel n'a certainement pas été sans influence sur son propre chant.
Quinze ans plus tard il rejoint un groupe de R&B-funk de San Diégo," Urban Gypsys" et côtoie sur scène de grands noms. Puis il rejoint, toujours à San Diego, les "Aunt Kizzy?z Boyz", pour en être le chanteur.
Après un 1er CD en 2004 et plus de 200 concerts, ils gagnent en 2006 la 2ème place au Blues Challenge de Memphis.
Quelques années plus tard, ayant déménagé à Los Angeles, Sugaray jamme souvent avec des pointures, ce qui lui permet d'explorer différents styles et d'affiner sa propre vision du Blues. En 2010, il crée le "Sugaray Rayford band". Il coécrit avec son bassiste, Ralph Carter, et autoproduit son 1er Cd : "Blind alley" ( distribué par CD Baby.com). Mais c'est loin d'être une "impasse" puisque Sugaray multiplie les projets et rejoint comme lead vocalist les "Mannish Boys".
Nous le verrons jusqu"à récemment en France accompagner les " Flyin' Saucers Gumbo Special".
Et en automne 2013 le label "Delta groove" distribue le second cd de Sugaray Rayford: "Dangerous". Sur cette galette, il est entouré et il collabore avec des musiciens de blues parmi les meilleurs: l'harmoniciste Sugar Ray Norcia compose deux titres dont "Two time Sugar", jouant sur la similitude de leurs noms, Randy Chortkoff, autre harmo, en écrit quatre, Franck Golwasser un autre. Quand à Sugaray Rayford, il a co-écrit avec Ralph Carter trois des titres de cette galette. Accompagné à la slide guitare par F. Golwasser, il reprend magnifiquement "Preaching Blues" de Son House. mais aussi "When it rains it pours" de Pe We Crayton, "Depression Blues" de Gatemouth Brown et "In the dark" de Junior Parker.
Les musiciens se relaient ou se rejoignent sur les titres. Le tempo est solide, la rythmique imparable, et chacun y apporte le meilleurs de lui-même pour entourer la puissante, chaleureuse et vibrante voix grave de Mr Sugaray Rayford.
Et pour effacer tous restes d'hésitations, demander à ceux qui ont assisté à son live au dernier Swamp Blues Festival de Calais, ils vous diront que, malgré l'excellente programmation, c'était le moment le plus fort, que ce fut un pied total, qu'ils ne sont pas encore remis de la claque qu'ils ont prise.
Autant vous dire que j'ai écouté en boucle cette tartine, que j'y retrouve tout ce que j'aime et tout ce qui me fait frissonner dans le Blues. Et si quelques oreilles exercées y décèlent quelques imperfections,ce n'est pas grand chose par rapport au plaisir de l'écouter. |