Cette visite guidée de l?univers si particulier de Miss Van Horn recèle avec sensibilité toute la générosité et la richesse d?une l?artiste accomplie. Le timbre de sa voix, toujours sur le fil du rasoir, devrait ravir les amateurs de non-conformisme. Même si les comparaisons ne sont jamais des plus aimables, l?on peut néanmoins placer sa couleur vocale dans la lignée de la mythique Janis Joplin.
Les qualités de Nina Van Horn de se réduisent pas à ses qualités sub-linguales, elle a également beaucoup de choses à dire. Ses textes ont une teneur sociale et humaine très prononcée. La brutalité et son cortège d?injustices sont au c?ur de son discourt et Huntsville, situé dans son Texas natal, une sorte d?archétype de la violence ordinaire.
Mais Nina sait également s?entourer de musiciens de grand talent. En signant la plupart des morceaux du CD, le guitariste américain Neal Black, apporte la touche d?authenticité sudiste, dont avait besoin la M?dame. Fred Chapellier et ses soli de six cordes enflammés donnent une vélocité remarquable. La classe incontestable du bassiste Kim Yarbrough et les pulses lourdes mais sensibles de Larry Crockett et Fred Kolinski assurent une rigueur rythmique plus qu?enviable. Que dire des prestigieux guests que sont Lucky Peterson à l?orgue hammond B2, de Julien Bruneteau au piano, De Peter Nathanson à la slide guitare. Juju Child et Paul Nils à la guitare, Mickey Blow et Pascal Mikaelian aux l?harmos viennent apporter leur grain de sel de temps à autre.
Coloré de soul, de blues swamps ou électriques ou de ballades, ce CD éclectique met en avant la qualité de chacun des protagonistes dans un esprit de partage et d?équité qui est rare et à noter. Le seul gros reproche à faire à M?dame Nina et son équipe technique, c?est le léger sous mixage de la voix et le manque de puissance sonore de l?album, mais c?est un moindre mal? |