Michael Junior Watson
était sur scène lors du concert de
John Németh
Le Soubock
Cauville
11-03-2006
Michael Junior Watson
Salle Jean Roger Caussimon
Tremblay en France
Fred Chapellier
La programmation de la sale Jean-Roger Caussimon est attirante et malgré la distance, nous nous sommes encore fait prendre dans ses filets.
C?est à Fred Chapellier d?ouvrir le bal, accompagné d?Abder Benachour à la basse, de Patrick Machenaud à la batterie, de Damien Cornélis au clavier et enfin de Lorenzo Sanchez à la guitare. Basé sur ses compositions, le show de Fred, bien que d?une très grande qualité, ne nous a pas complètement séduit. Peut être est ce du a ses textes en français, mais nous sommes restés un peu dans l?attente, comme si le show avait été trop court pour qu?il décolle vraiment ou plutôt non, le show à décollé et le public était conquis, c?est nous qui n?avons pas suivi. Pourtant les guitares d?inspiration Texas Blues collaient à merveille avec une basse batterie ronflante et des nappes de clavier planantes. Nous étions probablement les seuls à ne pas être conquis, tant pis pour nous.
La carrière et l?empreinte de Junior WATSON dans le blues moderne sont sans conteste. Après trente années à arpenter les planches au côté de groupes comme Canned Heat ou the Mighty Flyers, ou accompagnant Big Mama THORTON, Charlie MUSSELWHITE, Kim WILSON ou notre regretté William CLARK, Junior WATSON nous fait l?honneur de poser son étuis guitare et de jouer du manche pour le public venu remplir la salle de Tremblay.
Bien qu?il dispose d?un sérieux organe vocal, dont il nous servira quelques amuse-gueule, c?est le flamboyant John NEMETH qui assure le chant lead. Costume noir et chemise blanche de gala, le sieur NEMETH est de cette race d?artiste classe qui sait me ravir par d?un côté, sa technique et d?un autre son charisme. De sa voix chaude et du son électrique de son harmonica, typique des bluesmen de la côte-Ouest américaine, il envahit l?espace sonore avec une telle décontraction, une telle quasi-suffisance qu?il frise un certain branleurisme croonerien. Mais c?est aussi ça le show made in USA. Il sait néanmoins se mettre en retrait, pendant les chorus de Junior WATSON, afin que les yeux de l?assistance ne se focalisent que sur le maître de la six cordes.
Quel plaisir de voir ce musicien sortir tous ces enchaînements d?accords borderlines et terriblement jazzy et blues à la fois, tous ces turnaround sophistiqués, toutes ces rythmiques brisées et syncopées afin de produire des effets d?une grande richesse émotionnelle.
Junior WATSON semble avoir le goût du risque. Il ose tout, au point d?être obligé de lancer quelques gros signes aux autres musiciens afin de ne pas finir en sucette. Sans son immense talent et sans une confiance évidente dans la réactivité de ses comparses, nous n?aurions pas assisté à ce déferlement de brisures rythmiques et à une telle dose d?inattendu.
Les Rockets, quant à eux, ne sont pas très lookés, mais se démarquent par leur générosité et leur engagement au service de l?ensemble. Composé du batteur Wes STARR, du contrebassiste Eric PRZYGOCKI et du piano-organiste John STREET, le trio a grandement contribué au déroulement sans faille de cette démonstration de blues dans la tradition des maîtres californiens. A remarquer, en rappel, la reprise du célèbre When the saints go marching in. Peut-être un hommage au stand tenu par Philippe RENAULT, au profit des musiciens sinistrés de la Louisiane ? Pour sur, qu?elle belle soirée.