Dans les locaux de Radio666 en compagnie de Marc Loison (de dos) lors de l'émission Sweet Home Chicago. | Cela faisait plusieurs fois que Marc Loison, animateur de Sweet Home Chicago sur l?antenne de Radio 666 (99.1 Mhz sur la bande F.M. à Caen et sur Internet http://blues.radio666.com ), nous sollicitait pour élaborer la programmation de son émission un samedi, à notre convenance, entre 13 et 15 heures.
Un mail « serpent de mer » habilement lancé début mars par Marc allait nous piquer au vif et quelques clics plus tard, nous convenions d?une date, ce sera le 9 avril? Le jour où les Big Brazos se produisent dans la capitale bas-normande, histoire de se faire doublement plaisir.
Au menu de l?après midi, outre quelques belles tranches de cochonnailles arrosées de p?tites bouteilles dédiées à Bacchus, la satisfaction d?écouter 3 des 4 musiciens de Big Brazos avec leurs instruments devant les micros en direct dans les studios du triple 6, en paroles et en musique, auquel participa également le Révérend, guitariste chanteur, du Révérend Blues Gang ( http://reverendbluesgang.com ) venu présenter des extraits de son double opus tout beau, tout neuf (CD et DVD !) « Live 2004 », pour une longue interview réalisée par Marc Loison et Christophe Munerel au c?ur de son émission Interférences (plutôt consacrée au Heavy Metal), sans oublier, la carte blanche offerte, dans la première partie, à L?Oreille Bleue avec des galettes sélectionnées par Pascal Lob, Christian Rock, Frère Toc (qui malheureusement n?a pu faire le déplacement) et votre serviteur. Autant d?éléments favorables pour tisser de nouveaux liens ou renforcer ceux déjà existants entre tous les protagonistes présents, heureux de partager un chaleureux moment de convivialité et de franche rigolade?
La soirée intensive vécue aux Caves Thorel en fut sans aucun doute l?exemple même. Bien content de franchir la porte d?un nouveau lieu où s?installe régulièrement le spectacle vivant (voir la page « A voir à Rouen ») situé sur le Port de Plaisance, un quartier incontournable de Caen, qui conjugue, quiétude relative pendant la journée (sauf le jour du marché) et ferveur trépidante dés le soir venu. Ainsi, touristes, autochtones et fêtards de tous poils se retrouvent dans les restos, les pubs et les cafés pour se distraire.
Quoi qu?il en soit, les Caves Thorel méritent à elles seules le coup d??il, construites de plein pied avec des pierres de taille à l?identique d?une salle voûtée en sous sol, il fait visiblement bon s?installer sur les chaises autour des tables, fabriquées les unes et les autres, dans des tonneaux. Mais elles possèdent aussi une judicieuse devise à découvrir sur place, en adéquation avec l?esprit du Blues et la musique, à la fois tendre et festive, distillée par les Big Brazos. (http://bigbrazos.free.fr)
Voilà quatre garçons qui procurent d?agréables sensations à chacune de leur sortie et qui s?épanouissent dans un univers qu?ils définissent eux même comme « Country Blues and Skiffle » dans lequel s?immisce des proportions variables de Boogie, de Cajun et de Zydeco. Il faut dire qu?ils connaissent désormais la musique, leurs prestations réussies à Cahors et à Bougy, l?été dernier, l?ont bien prouvé. Jérôme « Docteur Blues » Travers s?emploie chaudement à la guitare, Etienne « El Magnifico » Faïsse distribue savamment le rythme à la basse acoustique, André « Winer Jammer » Fougerousse souffle adroitement dans ses harmonicas et Lionel « Papa Gumbo » Le Puil s?active brillamment sur ses guitares en slide comme aux doigts. Une combinaison agréable des instrumentistes composée de phrasés souvent bienvenus, sans avoir besoin d?aller chercher le renfort d?étalage technique superflu et déplacé. Le chant, en leader comme en ch?ur, est aussi l?affaire de chacun suivant les chansons entonnées et s?harmonise dans une osmose, à quatre voix, communicatrice et joyeuse. Des titres, Mystery Train, Black Cat Bone, Statesboro Blues ou encore Trouble in Mind qui sonnent comme une évidence et s?associent avec des compositions gouleyantes (comme le fameux Tariquet Boogie), des noms d?interprètes retentissants comme Robert Johnson, Sonny Boy Williamson, Lightnin? Hopkins, Blind Willie Mc Tell côtoient sans détour aucun les plus récents comme JJ Cale, Doug Mc Leod ou Tony Joe White. Les versions électro-acoustiques bien senties s?enchaînent, font gigoter les têtes, frapper des mains et taper des pieds, esquisser quelques pas de danse jusqu?à soulever les passions exacerbées créant ainsi une ambiance pénétrante, de fort intimiste à plus torride, d?où se dégage un long sentiment vertigineux de communion palpable.
Il n?en fallut pas plus pour donner envie au Révérend de prendre une guitare et d?apporter son grain de sel (celui qui manquait tant dans les z?haricots) tout comme Laurent Choubrac (de Caps and Hat) et Lefty Marco (de Midwest), les régionaux de l?étape, tous invités à faire le b?uf, devant une assemblée attentive et conquise.
Au final, de la simplicité et du bonheur partagés entre tous, sur scène comme dans la salle, renforcés par le service dynamique de la pétulante « Pépette », au sourire lumineux et au franc parler permanents, indispensable pour seconder le passionné et accueillant Philippe Thorel. Mais la nuit était loin d?être terminée, personne ou presque n?a émis le souhait d?aller se coucher, tous ravis de se retrouver dans un troquet à quelques pas de là, le verre à la main et la banane aux lèvres, jusqu?à plus d?heure? | En pleine action. |