The Hoodoomen
était sur scène lors du concert de
Drew Davies
Le Caveau de la Huchette
Paris
09-02-2006
The Hoodoomen
Le Club Drouot
Paris
Cette soirée de février 2006 restera dans ma mémoire pour longtemps. D?abord parce qu?à l?idée de revoir ce groupe, je me doutais que j?allais passer une belle soirée, et aussi parce que ma curiosité m?emporta vers un endroit où je ne m?attendais absolument pas aux sensations que j?allais vivre.
Sorti de ma province, je me retrouvais sur le quai de la gare St LAZARE en direction du Club DROUOT. Une visite parisienne un soir d?hiver?.rien de tel pour vous ravivez les méninges. Ne connaissant pas particulièrement la capitale, je dois dire que trouver l?endroit à pourtant été un jeu d?enfant. Vous suivez les plus beaux boulevards (du point de vue architectural) et vous vous retrouvez nez à nez avec?..un restaurant de la compagnie italienne de restauration et là vous vous dites que vous avez dû vous « gourer » d?adresse. Et bien non, après une vague hésitation votre regard se portant sur la droite de la façade, vous découvrez un accès vous invitant à entrer dans l?antre de ce nouvel endroit, j?ai nommé le Club Drouot. Quelques marches à descendre (soixante ans auparavant, des musiciens plutôt R?n R?, montaient les marches pour s?acquitter de leur prestation et certains en profitaient pour rester en haut de l?affiche), une lourde double porte battante à pousser et se présente à vous un endroit chaleureux et vraiment convivial, une salle de concert où vous ressentez tout de suite une certaine sérénité. Peut-être est-ce là la récompense pour un certain Philippe GRANCHER qui en sa qualité de « prog » veille particulièrement à ce que tout le monde se sente bien. Tout le monde?.mais surtout les musiciens. La formule du lieu est intéressante : faire se produire tous les jeudis soirs à partir de 19h30 les meilleurs groupes Blues de France sur une scène parisienne.
Il était donc normal que nos amis les Hoodoomen soient confirmés au moins dans ce lieu dans leur qualité de meilleur groupe et pour qui connaît les Caennais, autant dire que nous n?en doutions pas un seul instant.
Mais ce soir là, c?est une nouvelle formule des Hoodoomen qui se présente devant nous. La parution officielle de leur nouvel album, Tribute, dans quelques jours, le troisième en quatre ans et l?écoute de l?enregistrement de cet album ne faisait que monter en moi l?impatience de les entendre en live.
Je dois dire que celle-ci fut bien récompensée. D?abord, le groupe s?affiche avec cinq musiciens : le groupe traditionnel auquel Drew Davies (saxe ténor) est venu se joindre pour l?occasion. L?intro du premier set, In The Wee Hours, se joue avec beaucoup de métier, une montée en puissance douce, sûre, afin de mieux appréhender l?auditoire. A l?entame du second titre, Mellow Down Easy, je me rends compte que l?apport du sax ajoute alors au groupe une nouvelle couleur, un soutien sensationnel dont se joue parfaitement Philippe Brière avec une belle complicité entre sax, harmonica et guitare. Les compères Francis Marie (drums), Eric Lebeau (basse) et Pascal Fouquet (ayant pour l?occasion adopté un nouveau look à l?image du nouvel album) donnent au groupe une homogénéité qui ne sera jamais démentie pour le reste de la soirée. Les nouveaux titres s?enchaînent, parmi eux : Too Late, joué dans une tonalité plus adaptée à la puissance de la voix de Philippe Brière ; une version revue et corrigée de Stand by me, Blues With a Feeling joué avec un son un peu plus saturé ou un peu plus riche en « tongue blocking (pour les amateurs) donnant vraiment l?ampleur du nouvel album.
Le deuxième set démarre en trombe. Le public acquit à la cause d?un blues des années 50 le fait bien comprendre. Je n?étais pourtant pas au bout de mon émotion quant à l?occasion d?une improvisation totale dans ce set, Drew Davies pris l?initiative d?emmener dans un rythme endiablé le groupe sur un morceau que je qualifierais de tout à fait exceptionnel. Ce garçon au talent et à la virtuosité impressionnante a littéralement décoiffé la salle. Il fallait toute l?expérience d?un Pascal Fouquet et d?un Francis Marie renforcée par la basse attentive d?Eric Lebeau pour suivre le saxe ténor de cette nouvelle recrue dans son délire : impressionnant, redoutable, en plein sur un nuage porteur de grandes espérances pour ce groupe déjà bien familier des scènes françaises et internationales. S?enchaîneront encore Juke pour les vrais amateurs et One More Time interprété magnifiquement par Drew Davies.
Les applaudissements chaleureux du public soulignaient bien là, la qualité de la prestation du groupe. Les couples de danseurs improvisés envahirent d?ailleurs très vite tous les espaces disponibles entre les tables pour participer à la fête.
Pour les irréductibles qui auraient pu se laisser à penser que, bon après tout, le Blues n?est jamais que du Blues, Philippe Brière asséna le coup de grâce dans l?interprétation de Hate To See You Go dans un jeu très remarqué entre son ampli Kalamazoo et une certaine idée de l?utilisation de l?effet de larsen obligeant d?ailleurs l?artiste à jouer dans une position pas forcément conforme aux bonnes meurs de la déontologie vertébrale.
Bref, du grand, du beau, du chaleureux Hoodoomen avec leur musique West Coast, bien comme on les aime.
C?est avec regret que le moment fut venu de quitter cette salle merveilleuse pour rentrer, avec dans ma tête des images et des sons que je n?avais encore jamais entendu de ce groupe aux qualités décidemment très remarquables.
Un retour vers Rouen, non sans me dire pendant le trajet, que cet endroit deviendra un site incontournable dans la programmation parisienne.
Pour en savoir plus sur le Club Drouot : http://surlaroute66.free.fr/Depart/reportages'18.htm
J'éviterai les redondances en vous présentant les Hoodoomen, mes amis de l'oreille bleue l'ont déjà fait à plusieurs reprises et fort excellemment. De plus, les multiples récompenses qui leur ont été attribuées tant au niveau national qu'international (au Québec) sont plus qu'éloquentes en ce qui concerne leur talent et la qualité de leurs prestations. Je ne saurais trop vous recommander de visiter leur site (www.hoodoomen.free.fr) et d'y lire leur saga.
Nous voici donc très confortablement installés au So'Café, dans des fauteuils et canapés autour de tables basses, dans un cadre décoré avec le meilleur goût, élégant et chaleureux. Nous avons apprécié l'accueil des propriétaires, amateurs de musique bleue, qui ont bien l'intention de continuer à recevoir pour de chaudes et trépidantes soirées la fine fleur des musiciens bluesys qui sillonnent nos belles contrées. Un petit carton jaune toutefois pour une carte aux prix inversement proportionnels à la congruité des portions servies. Au final et pour être honnête, nous avons passé plusieurs heures de bonheur musical dans un lieu très agréable et taillé pour devenir un espace incontournable sur la scène normande du blues.
Une équipe de TF1 s'étant présentée, je me suis fait deux remarques: que les Hoodoomen sont vraiment très connus, qu'il serait possible qu'il signent un contrat avec cette chaîne pour animer une soirée Star'ac et que le directeur de TF1, enfin honteux d'avoir déclaré que le but était de rendre les téléspectateurs plus cons pour en faire des consommateurs serviles ( c'étaient d'autres mots mais ça voulait dire pareil), se décidait à relever le niveau culturel des émissions ( à ce moment de ce rêve, mon voisin me réveillât). En fait ils préparait un docu sur la région normande ( c'est quand même mieux que le Bigd[éb]il).
Dès que les Hoodoomen entamèrent leur premier set, il y eut une sérieuse montée de température et le public néophyte, ignorant que ces créatures avaient pactisé avec Satan, se laissait voluptueusement secouer au son des mélopées de l'harmo et de la voix de Philippe Brière, des riffs de la guitare magique de Pascal Fouquet, de la rythmique démoniaque du batteur Francis Marie et de leur nouveau bassiste Eric (celui-là, il a du signer un contrat avec le cornu à la queue fourchue pour en si peu de temps s'être parfaitement intégré au groupe et nous tricoter mine de rien, sous son air de musicien sage, une belle dentelle avec sa basse). Bon, hein! C'est pas des anges! Ils ont leurs petites faiblesses, leurs petits coup de pompes ( en parlant de pompes, vous avez vu leurs groles?). Au deuxième set, avec un son et une technique propre et tout, ils accompagnaient sagement la digestion des clients. Qu'à cela ne tienne, il a suffi d'allumer un briquet sous la plante de leur pieds, histoire de leur rappeler d'où ils venaient, pour qu'ils nous ravivent les flammes de l'enfer et nous interprète un "Stormy Monday" bouillant comme de la poix, et nous plongent jusqu'à la fin dans le stupre et la volupté d'une musique torride. Heureusement, la plupart des personnes présentes avaient fait leur catéchisme et surent résister aux rythmes joyeusement démoniaques des percussions lors du défilé autour des tables. Seul votre serviteur, grand pêcheur parmi les pêcheurs, se saisissant d'un couteau et d'un verre, debout, a succombé à la transe joyeuse (le sourire épanoui de Francis n'avait-il pas un côté sulfureusement tentateur?). Comme tout bon pêcheur, rongé par le remord, j'irai me frapper la poitrine au son des plus beaux gospel.
Chut! j'ai quand même emporté dans mon ermitage un bout de l'enfer sous forme d'un cd live, que j'écouterai entre deux pénitences, dans l'attente fiévreuse du prochain concert ou, maudit, je replongerai dans un orgie de notes bleues...
The Hoodoomen
était sur scène lors du festival
Blues in Meudon
Centre d'Art et de Culture
Meudon
08-06-2002
The Hoodoomen
Le Bouche à Oreille
Beaumont le Roger
SPECIALE DERNIERE
Un village haut Normand de 2800 âmes : Beaumont le Roger a été samedi soir le théâtre d?une épidémie aussi brutale que violente l?" houdouménite aiguë ".
Les 1ers symptômes de cette maladie sont une véritable et furieuse nécessité de battre du pied.
Par la suite selon les degrés d?atteinte des patients.
Tapotage du mobilier (cela peut aller jusqu'à martelage)
Frappement violent des mains l?une contre l?autre
Utilisation d?objets divers comme instrument de percussions
Mouvements saccadés du corps appelé " danse du diable ".
J?ajoute néanmoins après avoir survécu à cette folle soirée qu?il n?y a aucune séquelle si ce n?est une grande sensation de vide sur le chemin du retour et une intense envie de revivre de tels moments.
En effet le Resto-Concert de Beaumont le Roger le Bouche a Oreille recevait le quatuor Normand le Hoodoomen et Pascal et moi avions décidé de les re-voir pour la Nième fois.
Nous avons été très content de voir que Bernard Marie le bassiste l?un des artisans de cette formidable machine à swing était de retour après un petit passage à vide, au début il n?était pas au meilleur de sa forme, mais il a su au fur et à mesure de la soirée se remettre dans le bain. Nous lui souhaitons un prompt et complet rétablissement à titre personnel évidemment mais aussi parce les Hoodoomen incomplet ne sont plus vraiment les Hoodoomen.
Le frérot Francis Marie comme d?habitude jovial est en grande forme , il nous gratifiera de quelques solos d?une finesse et d?un swing hors du commun
Philippe Briére son éternelle casquette vissée à l?envers et ses pompes bicolores a également la pèche, son chant et son harmo bien placé, il joue son rôle d?animateur sans tirer à lui les couvertures.
Notons le morceau Zydéco, en fermant les yeux, nous étions au bord des Bayou au fin fond de la Louisiane.
Évidemment il n?y avait pas d?accordéon diatonique, mais l?harmo. de Philippe était enjôleur, dansant, presque sexy.
Je me suis fait la réflexion que l?atmosphère festive dégagée par ce morceau était plus forte que CJ Chénier il y a 3 semaines.
Pascal Fouquet fidèle à lui-même, rien à jeté, son exaspérante facilité à vous lancer et relancer de longs solos sans faille en fermant les yeux pour mieux les vivre et presque en jouir.
Le mambo donnera l?occasion d?une petite sortie en salle aux 4 complices afin de porter leur joie de vivre a chaque table d?un public absolument pas habitué a ce genre de débordement, mais ils se laisseront " avoir " taperons dans les mains, sur les bouteilles, danserons : ils se souviendront des Hoodoomen (et de la bonne carte des vins du Bouche à Oreille)
I?ve got my mojo working et Scratch my back repris en coeur par une foule de convives en délire solderons cette excellente soirée.
Nous leur avons donné (avec plaisir) rendez-vous samedi prochain 15/06 dans un autre cadre celui du Festival " Blues In Meudon " au Centre d?art & Culture de Meudon Ville en Banlieue Parisienne ou ils partageront une grande scène avec :
17h30Bloosers
19h00The Hoodoomen
20h30Corrina Greyson and Mat Schofield (GB)
22h00Fedoral All Stars
avec Franck "Paris Slim" Goldwasser, Dave Riley, Harmonica Slim, Jimmy Dawkins.
Ce sera la première fois que nous les voyons sur une grande et vraie scène et non pas en Café-concert.
Sur le chemin du retour mon fils de 15 ans et son copain peu habitués à écouter la "zique des vieux" exprimeront un immense enthousiasme.
Ils en profiteront pour réserver le voyage à Meudon le WE prochain ; mais il faudra que le carnet soit OK et la chambre bien rangée (Ha Ha Ha).
Et nous les anciens nous constations qu?ils avaient été excellents ce soir, à moins qu?ils ne deviennent chaque fois meilleurs
Le premier CD des Hoodoomen sera disponible dans les prochains jours, vous en trouverez prochainement la chronique sur l?Oreille bleue, je ne doute pas qu?il soit superbe et nous l?attendons avec une grande impatience
Vous l?avez compris ne comptez pas sur nous pour dire du mal des Hoodoomen, ils ne le méritent pas et plus nous les voyons plus nous les apprécions (c?est ça l?accoutumance ? ? ?).
Par contre s'ils passent près de chez vous, ou même un peu plus loin ;
ne les rater qu?avec une excellente raison.
Didier Chaumier
Photos : Didier Chaumier
01-03-2002
The Hoodoomen
Le Saxo
Rouen
THE BLUES IS ALIVE !!!!!!!!!!!
Quelle ne fut ma surprise, quand je déçidais d?aller boire une mousse avec mes potes Fab? et Marco, de retrouver les p?tits gars de Caen en concert au Saxo!!! Eh oui ! Je n?ai pas la prétention de connaître tous ce qui se passe dans la ville qui m?a vu naître?
Il est 21 heures, les Hoodoomen Hoodoomen Hoodoomen sont en plein? repas : cochonnailles, assiette gourmande, tarte maison, un bon p?tit rouge, café, digo, il faut dire que Patrice ( le bougre), maître des lieux, sait recevoir ? Le temps presse, il est venu l?instant pour nos musiciens bas-normands d?enfiler leurs tenues d?apparat. Chemises étoilées pour belles nuits d?hiver et fameuses pompes bicolores ( sauf pour le batteur qui se la joue perso, avec des godillots pour cérémonie funèbre). Le concert décolle à peine, que Pascal Fouquet envoie déjà quelques solos dont il a le secret, si il n?avait pas fait « guitariste », il n?aurait certainement pas détester être « funambule ». Ils transpirent la sincérité ; à la basse et à la batterie, les frangins Marie (Bernard et Francis pour les dames) tombés tout petits dans la même marmite, Philippe Briere au chant et à l?harmonica, voix juste et réellement bluesie, souffle subtil et posé?
J?ai des fourmis dans les jambes, il va falloir en mettre un p?tit coup, çà tombe bien, c?est le temps du mambo .
Les 4 compères s?en donnent à coeur joie, quittant le feu des projecteurs, pour s'en aller prêcher la bonne parole le plus loin possible dans l?auditoire? Ca tangue, c?est chaud-bouillant !!! Le 1er set s?achève sur le cul, je vais me rafraîchir le gosier avec une bonne tartine de houblons bien fraîche. A peine le temps de souffler, ils redémarrent sur les chapeaux de roues?
Si T-Bone Walker avait eu 4 garçons, ils auraient reconnus dés la naissance ces 4 « Hoodoos » là? comme l?exprime ce « Stormy Monday » revisité !!!
Philippe sort son « accordéon » à bouche, je navigues dans des eaux troubles, c?est finalement si simple de (sur)nager autour des alligators ; une odeur de Louisiane flotte dans l?air, imprégné par la moiteur d?un bayou embrumé? « Oh my girl is Josephine ». « Oh my girl is Josephine ». J?ai une envie d?écrevisses aux zharicots rouges.
Le morceau qui achève cette manche donne le ton : Avis aux damoiselles présentent ce soir : « Let?s go girl » !!! J?ai un message personnel pour la belle blonde juste derrière, je veux être ton Pygmalion, t?offrir du bonheur, vas-y soit sympa, accompagne-moi sur la planète Blues. .. Il est bientôt 1h du mat?, quelques morceaux plus tard, « I?ve got my mojo working »I?ve got my mojo working » est repris en coeur par une assemblée conquise. Ils nous emmènent swinguer sur la cote ouest, mais au fait elle est ou la mer ?» est repris en coeur par une assemblée conquise. Ils nous emmènent swinguer sur la cote ouest, mais au fait elle est ou la mer ?
A défaut d?eau salée, un long bain chaud me ferait le plus grand bien ! Le voyage prends fin, je ne peux que remercier les Hoodoomen d?exister et de laisser vivre la musique(du diable) alliant folie-douce et talent, générosité et plaisir !!!
Y a t-il un producteur parmi nos amis internautes ?????
Lucky Jean Luc
Photos : Didier Chaumier
28-12-2001
The Hoodoomen
Le Brooklyn
Rouen
C'est à moins de 10mn de chez moi, là pas de risque de perte de courage. Vers 7 heures, un petit coup de fil à Pascal "Gringos" Rigault pour savoir à quelle heure on se retrouve, il me rappelle que l'on répète ce soir de 20 heures à minuit. Juste le temps de préparer ma guitare et mon micro et je pars rejoindre FoolBox au local, je n'ai pas mangé, tant pis. Habituellement, notre conduite en répétition est exemplaire, ce soir Fabrice Malmaison (le batteur) a apporté du Whiskey pour fêter la dernière de l'année, méfions-nous. 4 heures plus tard, on a été plutôt sérieux, la bouteille a survécu. On l'achèvera une autre fois. Le temps de réserver un local pour la prochaine et on décolle direction Brooklyn.
Quant on arrive sur place, ils ont fini le premier set. On les retrouve autour d'une bière. Je n'ai pas noté de signe d'amélioration de l'état de Pascal Fouquet et Philippe Brière. Ils sont toujours atteints du même mal. Bernard Marie présente les signes avant coureurs, avec le dessus de ses chaussures en léopard des neiges. Je crois qu'il est foutu. Il ne m'a pas fallu longtemps pour me rendre compte que Francis "Swing" Marie est définitivement perdu. Il se bat contre les rasoirs, et ce sont les rasoirs qui gagnent. L'un d'entre eux particulièrement hargneux, s'en est pris à sa magnifique chevelure (parce qu'il le vaut bien). Méfiez-vous des rasoirs, par ces temps froids, ils sont d'humeur détestable.
Ils reprennent possession de la scène avec un morceau en trio basse, batterie, guitare. Gringos qui ne les a pas vu depuis longtemps a déjà compris. Ce qui suivra finira de le convaincre. Le Brooklyn est un petit cafcons où les conditions d'écoute sont correctes, pour peu que la balance ait été bien faite.
Je décernerai un "Calou d'argent" ce soir pour Francis "Swing" qui l'est particulièrement. Si c'est en rapport avec la longueur des cheveux il faut le raser à blanc. Un autre "Calou d'argent" à Bernard Marie, l'autoroute basse de la soirée qui joue le side man posant le tapis des morceaux sans se faire remarquer. Ce mec est le seul bassiste que j'ai vu, qui lorsque que l'on lui laisse un espace pour faire un solo arrête de jouer de la basse pour faire son solo avec la bouche (je vous l'avais dis : il est atteint). Je ne dirais rien sur guitare, harmo, chant, comme toujours complémentaires et irréprochables.
En toute fin de concert, Dominique Fanger est venu les rejoindre pour prendre l'harmo et le chant sur un titre. Habituellement Pascal "Gringos", qui est gaucher (le pauvre) ne peut pas participer au b?uf. Là, on sort de répète, il a donc sa guitare et son ampli dans la voiture. Il se joint à la fête, Dominique Fanger me cède le micro pour que je puisse massacrer le texte de Mustang Sally. Puis Dominique réinvesti, pour un titre, la scène que j'ai quittée. Ils finissent entre eux. Une personne du public leur a demandé du Funk. Je préfère passer sous silence ce qui a suivi pour ne par faire d'ombre à leur carrière.
En dehors du titre auquel j'ai participé et que je suis bien incapable d'analyser. Le b?uf a gardé une qualité qui n'a pas détonné par rapport au reste de la prestation, ce qui est toujours agréable.
Pour avoir testé la scène, mais surtout le son sur scène, je décerne le "Calou d'or" de la soirée à Philippe Brière, capable de chanter sans retour. Notons que les autres doivent maîtriser leur art pour jouer sans entendre le chant.
En sortant du Brooklyn, Pascal "Gringos" est comme moi, conquis.
Pascal Lob
Photos : Didier Chaumier
21-12-2001
The Hoodoomen
Les 3 Brasseurs
Mondeville
Comme d'habitude, je ne sais pas si j'aurai l'énergie, d'autant plus que ça fait au moins 120 bornes.
Comme d'habitude, à 9h j'appelle les pots, tout le monde est pris ou déjà couché (alors là j'hallucine).
Comme d'habitude, je me décide au dernier moment, j'y vais.
Comme d'habituuuuude.
Les 5 premiers kilomètres sous une pluie battante, j'avoue que j'ai douté. Puis j'ai chargé le CD de Bloosers, j'aurai pu rouler toute la nuit. Une fois et demi le CD plus tard je suis sur place. Le parking est bondé mais les 3 Brasseurs comme son nom l'indique, c'est une brasserie où c'est qu'on mange, alors sont-ils venus attirés par le Blues ou par la choucroute ???
A la porte je tombe sur Pascal Fouquet qui change ses chaussures, somme toutes banales, contre des superbes bicolores digne des plus beaux aspirants mafioso. La prochaine fois je crains de le voir avec des guêtres.
- Salut
- Oh salut Calou qu'est ce que tu fais là ? (et oui, il est gentil mais il s'obstine à m'appeler Calou)
Franchement, le soir ou les Hoodoomen jouent au 3 Brasseurs qu'est ce que je pourrais foutre là ? Ils ont peut être un robinet qui fuit et je dois avoir l'air d'un plombier ??? Ceci dit, il a l'air heureux de me voir comme si on était des copains d'enfance, rien que pour ce visage ravi je ne regrette pas d'être venu. Après une petite discussion extérieure sur les Emails échangés et non aboutis, nous rentrons rejoindre le reste de l'équipe. Première surprise, Philippe Brière a attrapé la même maladie que Pascal, il a les pompes qui blanchissent par endroit, méfions-nous. Deuxième surprise Francis "Swing" Marie s'est fait une coupe d'été, en décembre ? Je pense qu'il n'est pas mieux que les deux autres. Bernard Marie n'a lui aucun signe extérieur de la maladie qui les frappe mais je me méfie c'est probablement un porteur mal-sain.
Après quelques plaisanteries nous parlons de l'intérêt croissant que leur porte le petit monde du Blues. Pascal ne comprend pas pourquoi, moi oui.
Enfin ils montent sur scène et démarrent avec un titre musical, dans la tradition des intros de concert. Déjà je comprends qu'ils ont encore fait des progrès depuis la dernière fois que je les ai vu. Mon jugement se confirmera au fil des titres. Chaque instrument a complètement trouvé sa place dans le puzzle. Tout s'imbrique à merveille, la basse-batterie suffit à faire tenir les morceaux, la guitare et l'harmonica, qui se complètent parfaitement, viennent juste ajouter des touches de couleur. La voix parfois claire mais plus souvent rocailleuse n'a plus qu'à venir se poser sur ce tapis musical. Un point supplémentaire pour eux, les solos ont pour but de mettre en valeur les morceaux pas les musiciens. L'harmonica n'est pas envahissant mais Philippe n'a lui non plus pas pu s'empêcher de chanter quelques phrases dans son micro d'harmo. (Pitié messieurs les souffleurs arrêtez).
Pour le show, ils sont tous descendus dans la salle. Francis Marie avec une caisse claire scotchée à la ceinture. C'est frais, c'est sympa et ça met le feu à la salle.
Puisque qu'on parle de la salle, il faut dire que ce n'est pas une salle de concert mais une brasserie. C'est plein de tables, de poteaux, de choucroute, de frites et de monde. Car il y a vraiment du monde. La configuration fait que l'on n'en voit qu'une petite partie mais la salle est grande, et les tables occupées. L'autre point noir c'est que seul une dizaine de tables peuvent voir les musiciens, les autres les regardent à la télé. Dommage que le son ne soit pas lui aussi retransmis car au fond de la salle, les Hoodoomen n'arrivent plus à couvrir le brouhaha des conversations.
2 sets plus tard, je prends 5 minutes pour leur serrer la main et leur donner rendez-vous au 28/12 à Rouen au Brooklyn Café.
A quand l'album ? Ils y travaillent mais faut pas le dire, il y aura sûrement un clavier.