| Nous connaissons bien les Hoodoomen à l?Oreille bleue, ce qui n?était pas le cas du public venu entendre Rhoda Scott et pour qui ce groupe fut une révélation. Pourtant, ils n?étaient pas au meilleur de leur forme ; Pascal Fouquet ne bénéficiait pas d?une bonne balance son pour sa guitare et Francis Marie, souffrant, rassemblait ce qui lui restait de forces au dessus de sa batterie et serrait les f?dents pour amener le set jusqu?à son terme.
Cependant, nous pouvons dire qu?ils ont assuré avec les honneurs et la conquête réussie de ces nouveaux spectateurs prouve encore leur indéniable qualité musicale que nous espérons retrouver dans un nouveau répertoire ( il pointe son nez à travers l?interprétation de quelques titres). Les chorus de guitare de Pascal, le jeu à l?harmonica de Philippe Brière et sa voix chaleureuse ont laissé le public dans un état de bien-être joyeux, prêt à s?offrir au jazz dynamique et swinguant de l?organiste Rhoda Scott.
Virtuosité, extraordinaire sens du rythme, swing, mémoire musicale extraordinaire, énergie, charisme sont quelques qualificatifs qui définissent bien Rhoda Scott. Cette fille de Pasteur a forgé sa sensibilité dans les petites églises noires des Etats-Unis. Formée et primée à la Manhattan school of Music de New York, elle rejoint la formation de Count Basie. Elle a fait ses contrepoints et son harmonie auprès de celle qui était réputée pour avoir reçu parmi les plus grands (Bernstein, Stravinsky) : mademoiselle Nadia Boulanger au conservatoire de Fontainebleau. Aussi on comprend mieux qu?elle soit aussi à l?aise dans le classique, le jazz, le gospel ou le blues.
Le plus impressionnant est l?extraordinaire prouesse avec laquelle elle effectue d?impressionnantes lignes de basse avec son pied gauche (elle joue toujours pieds nus) tout en envoyant sur ses deux claviers une ligne mélodique riche et intense. Elle était accompagné par un percussionniste de grand talent(1), ancien élève du grand Kenny Clarke qui à révolutionné le jeu à la batterie (malheureusement je n?ai pas bien retenu son nom de famille et j?espère réparer cette erreur au plus tôt).
Elle s?adapte toujours à son public et ce soir elle proposa un répertoire de standarts du jazz et du gospel que tous pouvaient reconnaître. Son talent et son charisme ont opéré sur un public n?ignorant pas qui il venait entendre et quelle sympathique démarche de sa part d?inviter les Hoodoomen à la rejoindre pour un b?uf final en concluant cette belle soirée par un Sweet home Chicago.
Tous nos remerciements aux organisateurs pour cet excellent moment, pour l?accueil chaleureux et pour le champagne à prix très abordable qui soulignait bien le pétillant de cette soirée.
(1) ndlr: Il s'agissait de Lucien Dobat.
|
|