| Lorsqu?on est amoureux de musiques vivantes comme le Blues ou le Rock, la vie vous réserve souvent de bien belles aventures musicales.
Arrivé à Paname en fin d?après midi et ne repartant que le lendemain en milieu de matinée pour des raisons professionnelles, il parait naturel d?appeler un ami parisien pour partager une petite bouffe avec lui. Mais lorsque cet ami a depuis belle lurette plongé dans la marmite du Rock?n Blues, qu?il écume depuis les salles et les lieux enfumés de concerts, appareil photo en main, je ne m?étonne plus de me retrouver embarqué vers Etampes pour y découvrir un groupe de Pub Rock des plus énergiques et trépidants qu?il me soit donné d?entendre, j?ai nommé les Shaggy Dogs.
Pas cabots pour un rond, mais convaincus de leur passion et de leurs choix, ces quatre là délivrent un rock aux thèmes musicaux sobres et efficaces, qu?ils envoient en rafales juteuses et brutes de pomme dans le plexus pour expédier un public trémoussant dans la quatrième dimension des seventies, du sauvage Rock?n Roll déferlant des cités industrieuses et ouvrières à décoincer le cul de la fière Albion. En ces temps là, Doctor Feelgood et d?autres mauvais garçons dévergondaient la belle Angleterre, sa fausse et hypocrite virginité enfin violée. Une décade plus tôt, des combos tel Johnny Kid and the Pirates ou Fleetwood Mac lui avait déjà pas mal secoué le panier.
L?âme effrontée de Lee doit trinquer au coin du bar avec celle de Johnny Kid, le breuvage des dieux à la main, un sourire se dessinant au coin de lèvres, en voyant ces petits frenchies rendre hommage à son rock rugueux, pas très poli, et se dire que la musique des quartiers ouvriers londoniens qu?il a déversé dans les rades pas « so british » du tout n?est pas près de disparaître.
Le Pub de la Terrasse à Etampes est un bien bel endroit pour accueillir les Shaggy Dogs qui ce soir enregistrent leur concert pour nous accoucher d?un beau bébé : un cd live.
Pascal Redondo, alias Green Bullet, alterne un chant rugueux, aux intonations impertinentes avec le son âpre, parfois acide mais toujours puissant de son harmonica.
Jacker distille avec ses guitares des thèmes efficaces et des soli frappés sur son instrument de la manière la plus rock?n roll. Tout cela tourne avec la régularité d?un derviche tourneur qui entraîne le public dans sa sarabande. Avec Mike Green des Pirates et Wilko Johnson de Dr Feelgood, Jacker a de solides références.
Patrice « el Professor » Vilatte assène sur ses fûts et ses cymbales une frappe puissante qui n?est cependant jamais trop lourde. Avec la complicité et la force tranquille du souriant Toma à la basse, ils construisent une assise rythmique solide et carrée sur laquelle peuvent s?appuyer les autres comparses du groupe.
De nombreux invités les ont rejoints pour partager un ou deux titres avec eux.
A commencer par Pascal Swampini (du groupe rock Nervous Break Down) et sa stratocaster, Francis (avec ses lunettes noires pour cette nuit presque blanche) au chant, Manu Delumeau à la guitare sur un titre de Lee Brilleaux, Stéphane Andrieu à l?harmonica, Xavier Blanchard et sur un dernier titre blues au rythme enlevé, le sex-symbol Lord Tracy du groupe Jesus Volt.
Avec tout ce beau monde, les Shaggy Dogs ont animé une soirée musicale chaude et festive, Pascal Redondo et ses comparses sachant créer rapidement et durablement une complicité joyeuse avec le public.
Avec impatience, nous attendons le cd live pour retrouver toute l?essence de leur prestation et se replonger dans l?atmosphère de ce concert.
Et comme les Shaggy Dogs doivent être vus et entendus, consultez l?agenda des prochains concerts sur leur site http://www.shaggy-dogs.com/, de quoi garantir une excellente soirée en perspective. | |