| Après un Pimento, en première partie, fier de ses derniers outrages sur la personne de la fée électricité, les Bulldog Gravy n?ont plus qu?à se mettre les pieds sous la table pour s?approprier les planches échaudées du cuirassé noctambule de la scène rouennaise. Si leur seul but est de nous passer en revue leur force de frappe digne d?un défilé chamarré, d?un pré 14 juillet offert aux muses antiques, l?objectif est atteint. Les dramaturges hellènes en seraient restés cois. Qui d?autres que ce fieffé band auraient été capables de captiver le public, de surprendre les plus avertis et de réussir à attirer l?attention des derniers clients amorphes. S?ils s?escriment dans un style très classique du blues, l?armature et le rendu sont des plus originaux. Leur façon décalée de jouer les bases du déjà entendu a déjà çà de bon. L?ensemble, au-delà de l?exercice live, me semble parfois trop b?uf entre copains, mais Mike Green et ses acolytes ont l?art de nous tenir en respect. La fièvre est montée progressivement au Bateau Ivre tout au long de la soirée et leur étrange volonté d?affirmer leur style jusqu?au bout a finalement et délicieusement épicé les diverses phases de leur show. La surprise a même résidée dans les sons étranges et inattendus de percussions hétéroclites mêlés aux saturations urticantes de la guitare de Philippe Sangara et de l?harmonica de David Giancola. En opposition, la contrebasse ronde de Farid Khenfouf, la guitare électroacoustique et la voix de Mike Green restent plus dans un esprit blues traditionnel.
Après un certain temps d?adaptation, j?ai commencé à ne plus réfléchir et à apprécier le spectacle.
Je souhaite vivement pouvoir retrouver cette ambiance prochainement car c?était ma première fois et comme toute première fois, çà pique un peu ! | |