| Alors voilà, c?est fort simple, pour moi l?année 2011 aura commencé le 15 janvier. Il faut dire que ces 15 premiers jours avaient glissé dans une espèce d?apathie cotonneuse entre digestion lourdes, fatigue intempestive, symptômes grippaux et énergie mole. Tout cela a donc commencé à se réveiller ce samedi 15 en fin de matinée avec l?arrivé dans ma boite au lettres de la dernière création de Lynwood Slim, accompagné par le Igor Pardo Band. Je reviendrai une autre fois sur cette réalisation mais cela plaçait déjà la journée sous les meilleurs hospices. Un regroupement et un départ vers 17h30 nous a même laissé le temps d?un repas rapide à deux pas de la salle et nous sommes arrivé juste à temps pour entendre les petits discours de bienvenue et mise au point sur l?avenir de la salle et de sa programmation. Je vous laisse rechercher sur leur site les détails de la situation.
L?intitulé « soirée du Blues Italien », permettait de remédier à une petite difficulté, les deux groupes présentés ce soir ont le même batteur, Gio Rossi, et le même guitariste, en l?occurrence Maurizio Pugno, le fédérateur et le pivot de cette soirée. Le niveau de jeu de ces deux compères m?a permis d?en faire abstraction et de ne m?attacher qu?aux univers musicaux, mais si j?en crois quelques commentaires entendu de ci de là, certaines personnes ont eu l?impression de ne pas vraiment avoir assisté à deux concerts mais je vous rassure, ils semblaient quand même ravis de leur soirée.
L?ouverture a donc été confiée à Egidio Juke Ingala, qui a choisi de frapper fort en démarrant avec un Boogie endiablé. Dès les premières notes, le ton était donné, énergie, précision, décontraction et jubilation. Il n?est difficile d?être objectif puisque je suis fan. Mais ceux qui n?étaient pas encore totalement convaincus ont fini de l?être. Billy Billiani à la basse a vraiment un son incroyable, bien rond, bien lourd mais parfaitement défini et clair, couplé à la frappe sèche, précise mais sans violence de Gio Rossi, la rythmique a formé un magnifique tapi de velours qu?aucune turbulence n?est venu perturber. Une véritable leçon se Swing tout en simplicité. Un bonheur !
Bien entendu les solistes n?ont pas été en reste, à commencer par Marco Neucci au piano qui viens aussi bien ajouter sa touche au tapi que virevolter dessus affichant une complicité évidente avec ses compères. Maurizio Pugno n?est pas le guitariste habituel du combo mais je ne pense pas que qui que ce soit s?en soit aperçu tant ses interventions de guitare se sont fondu dans l?ensemble. Et malgré que ce soit autour de son nom que cette soirée était montée, il a laissé la conduite du show à un Egidio Juke Ingala en pleine forme et très inspiré à l?harmonica. Là encore un bon gros son d?harmo puissant mais pas envahissant, saturé mais pas sale. Une magnifique première partie de soirée qui a elle seule aurait justifié le déplacement.
Comme je le disais plus haut, on retrouve après la pause Gio Rossi à la batterie et un Mauricio Pugno qui d?un costume tout blanc est passé à un costume tout noir, d?une Gretch à une Telecaster, sans rien perdre de sa précision, de sa finesse et de sa pertinence. Encore une fois sur cette seconde partie, il ne tirera pas la couverture à lui laissant les chanteurs harmonicistes piloter le show. Alberto Marsico à l?orgue aura eu la tache difficile d?assurer à la fois ses parties d?orgue et les lignes de basse. C?est probablement la seule chose que je pourrais reprocher à cette soirée, car même si le son de basse est bluffant, ça reste à mes yeux un bluff. La finesse et le touché de basse m?ont manqué.
Après un petit moment en trio, Marco Pandolfi s?est emparé du micro. Sa voix est profonde posée et tranquille et ne semble pas tout à fait coller à sa silhouette un peu fragile. Il donne une impression de décontraction voire de nonchalance et son son d?harmonica clair et puissant ne fait que renforcer cette impression et finira de me convaincre sur son niveau de maitrise de son art. C?est probablement lui qui m?aura fait la plus grosse impression.
J?avais déjà vu Marc Dufresne avec Roomfull Of Blues et c?est plus dans ce registre que le show s?engage à son arrivé. Troisième voix, cette fois plutôt haut perché et plus en puissance, et encore ici parfaitement maitrisée. Troisième son et style d?harmonica aussi et franchement je serai bien en peine de dire lequel des trois m?a le plus fait vibrer tant chacun m?a semblé parfaitement adapté à l?esprit musical. Je dois quand même reconnaître que le coté ballade Soul de fin de Show m?a un peu moins emballé.
On aura donc glissé doucement du Swing Jump d?Egidio, au Suffle louchant plus vers le Chicago de Marco Pandolfi pour finir avec des choses plus Rythm?n?Blues et Soul pour Marc Dufresne. Le tout sans la moindre cassure. Pour finir en apothéose avec tous les protagonistes ensembles sur scène. Une magnifique soirée comme on espère pouvoir en vivre bien d?autres à Tremblay.
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