Touchez Pas Au Grisbi | Touchez pas au Grisbi (F) et Gary Primich (USA) and The Wildcards (GB)
De retour, en ce doux mois d?octobre, en Seine Saint Denis, à la Scène Jean Roger Caussimon de Tremblay en France, lieu dans lequel nous avons pris l?habitude de vivre de belles sensations, pour l?ouverture de la programmation Blues saison 2006/2007 : à l?affiche, les locaux de Touchez pas au Grisbi et l?américain Gary Primich, accompagné par les britanniques de Wildcards, pour son unique date en France !
Découvert en novembre 2005 au tremplin Blues sur Seine de Mantes et lauréat du prix Sacem récompensant les meilleurs textes en français, le groupe Touchez pas au Grisbi ne manque pas d?arguments pour interpeller, séduire et convaincre.
Un look d?enfer de rigueur, costards noirs, chemises blanches, pompes bicolores et lunettes fumées plongent l?auditoire en plein c?ur des années 50 et 60 à tel point qu?il ne serait pas étonnant qu?ils planquent sous leurs vêtements un (gros) calibre et que des p?tites pépées les attendent dans les coulisses?
Mais pour l?instant, c?est de leur univers musical qu?il est question, des compositions entre Blues et Rock?n?Roll, dopé au Swing et au Rockabilly, pour un répertoire original, chanté en français, drôle et imagé, qui ne tombe jamais dans la facilité. A cela, il faut ajouter un surprenant Medley Disco-Funky et des reprises bien senties comme Summertime Blues, Route 66 ou New Orleans (tirée de la B.O. du film Blues Brothers 2000).
Ludovic Grden ne manque pas de gouaille au chant et s?affirme avec doigté à la six cordes, Goran Stojanovic à la basse et Pierre-Olivier Lair tiennent la baraque rythmique quand les phrasés incisifs d?harmonicas de Gilles Marsalet font mouche.
Un authentique appel du pied pour se mettre à danser, certains d?entre nous ne se sont pas fait prier?
Ce jeu de scène communicatif à l?humour décapant ne peut laisser indifférent et l?enregistrement vidéo effectué ce soir-là s?inscrivent véritablement comme une attrayante carte de visite et un clin d??il, à peine voilé, au genre cinématographique de cette époque. Applaudissements bienvenus et sourires affichés, pour les flingues et les frangines, nous irons vérifier plus tard?
Juste le temps de siroter une bonne mousse brassée Outre-quiévrain pendant que les techniciens installent le backline avant l?arrivée de Gary Primich, harmoniciste chanteur et compositeur né à Chicago, soutenu, pour cette tournée européenne, par les grands bretons de Wildcards.
Si le registre Blues West Coast/Jump/Swing de Gary Primich constitue la trame principale de la soirée, l?interprétation musclée des quatre britanniques marque une différence, avec les derniers enregistrements chez Antone?s ou Electro-Fi du résidant du Texas, par l?originalité des instruments utilisés sur scène et surtout par le volume sonore décoiffant du combo.
Le jeu acéré et mordant de Vince Lee, équipé d?une guitare électrique au gabarit peu commun s?affirme complémentaire des envolées stimulantes de la ½ caisse électrifiée et surdimensionnée de Martin Wowles.
Les shuffles tenaces et les breaks inventifs de Kevin Crowe sur ses fûts et les métronomiques touchés aériens d?Al Wallis sur son étonnante basse à résonateurs confirment la solidité de la formation et permettent au leader de s?exprimer sans retenue.
Les phrasés d?harmonicas aussi puissants que nuancés, enrichis par une technique irréprochable et un feeling perceptible, nourris auprès des maîtres du genre du South Side de Chicago, mettent en valeur la voix modulée et enthousiaste de Gary Primich qui contrôle les mises en place et exprime pleinement son sens du show.
Dés les premières notes, impossible de ne pas s?enquérir de quelques hochements de tête et autres mouvements de pieds avant de frapper dans ses mains en rythme et de succomber aux déhanchements du bassin jusqu?à la dernière joute bluesicale.
La salle, copieusement garnie et visiblement satisfaite, s?empresse d?offrir une ovation appuyée et bien méritée à cette performance.
Voilà qui doit combler Michel Rémond, ainsi que toute l?équipe de la Scène Jean-Roger Caussimon, et nous motiver pour assister aux prochains plateaux (exclusifs) comme celui du 13 janvier 2007 intitulé French Harp Summit. Un spectacle complet autour du ruine babines à voir et à partager. C?est sûr, nous en reparlerons?
| Ludovic Grden |