| J'avais lu quelques articles élogieux sur les Doo The Doo, quand Didier Chaumier m'a prévenu, j'ai bloqué ma soirée. Comme toujours, personne pour m'accompagner, j'irais seul. On a prévu de se retrouver sur place avec Didier. Ça nous fera une occasion de nous rencontrer. 60 km avec Rod Piazza, ça passe tout seul. J'arrive à l'heure dite, appelle Didier sur son portable et tombe sur sa messagerie. Bon comme je n'ai pas la moindre idée de quoi il peut avoir l'air je ne risque pas de le reconnaître. Le concert va commencer, j'entre.
La salle est très agréable, ambiance feutrée, la scène est grande, il manque juste un peu d'espace devant pour le public debout. Tout le monde doit s'asseoir. Les billets correspondent à des places numérotées, si tu attends un ami il a toutes les chances d'être placé à l'autre bout. M. Loyal vient nous présenter le déroulement de la soirée et annonce le premier groupe.
Spear It.
Le guitariste est entré sur scène juste après l'annonce, un silence de plomb est tombé sur la salle, bon courage. Il se lance avec un riff en slide bien balancé. Le reste de l'équipe arrive et le morceau bascule. L'ambiance oscille entre Johnny Winter et Deep Purple. Les titres se succèdent tranquillement, c'est pas mal mais je n'arrive pas à me laisser porter. A chaque break, le guitariste fait des signes désespérés au batteur qui ne regarde pas. Je n'ai pas surpris de "plantage" mais à chaque fois le guitariste à l'air très soulagé. Je trouve le feeling de l'ensemble plus proche du Rock des années 80 que du Blues. C'est probablement lié à la chanteuse un peu aidée par le batteur. Même si la qualité globale reste correcte je ne referai pas 50km pour les revoir.
A l'entracte, je vais glisser ma démo au responsable de la programmation qui discute avec un photographe. Ce dernier comprend rapidement que c'est moi qu'il cherche. C'est en fait Didier Chaumier, qui a oublié son portable (on n'est plus rien sans la technologie). Pas vraiment le temps de traîner, le concert a repris.
Doo The Doo
Le swing est frappant d'entrée, la cohésion d'ensemble aussi. Encore une équipe au look soigné, Elmore Jazz a été frappé par la même maladie qui a frappé les Hoodoomen, il a des pompes bicolores. Les autres y ont réchappé mais c'est à peine mieux. Zeb Heintz a une chemise imitation léopard, aux couleurs assorties à ses santiags. Il a passé les trois quarts du concert caché dans l'ombre à appuyer les autres, à embellir des rythmiques qui n'en ont pas vraiment besoin mais qui en sont pourtant plus belles. Il a l'air de s'excuser de voler les projecteurs lorsqu'il entame un solo. L'un d'entre eux fut d'ailleurs d'une intensité rare. Le volume baissé au point d'être quasiment en acoustique il a pris le public dans sa main pour une promenade au fond de son feeling. Le pire étant qu'il avait l'air d'avoir complètement oublié que nous étions là.
Jimmy Jazz au chant, son timbre et sa manière de se placer m'ont plusieurs fois fait penser à Jimmie Vaughan. A la guitare, il est très précis et efficace, j'en suis certain. Il faut dire que j'étais devant, juste en face de son ampli. Je l'entendais tellement bien que j'aurai presque pu reconnaître la marque de ses cordes. Malheureusement le son des graves et de l'harmo étaient bien moins bons devant. Je n'ai pas pu apprécier Elmore Jazz et Mig Toquereau à leur juste valeur. J'ai juste eu l'impression que l'harmo avait un peu tendance à charger, mais c'est juste une impression. Philippe Carnot, derrière sa batterie est tellement dedans qu'on en oublie qu'il est là. L'échange des voix lead entre Mig, Elmore et Jimmy permet de ne pas avoir le sentiment d'un leader accompagné par un groupe et renforce la cohésion.
Mon seul regret pour cette soirée vient du fait que les gens sont restés cloués à leur siège. A la sortie, le temps d'acheter leurs galettes, de discuter avec eux, d'apprendre qu'ils se préparent à retourner en studio et je retrouve mon volant pour le retour, en me disant que j'ai passé une bonne soirée et que des comme ça, j'en ferai bien deux par jour. S'ils passent prêt de chez vous, et même loin de chez vous, n'hésiter pas. |
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