| Ce soir là, à l?espace jazz Lionel Hampton de l?hôtel Méridien, je me suis retrouvé à genoux au bout de trois heures de concert, comme un chevalier devant une princesse. Car Madame Sharrie Williams en est véritablement une: "The Princess of Rockin' gospel blues". Et si un titre est bien mérité, c'est bien celui-ci.
Sharrie Williams a une voix chaude et pénétrante, puissante, qui est comme le mouvement de l'océan, parfois un balancement bienfaisant, tangage voluptueux qui vous berce, parfois roulement du ressac qui vous remue le sac à tripes, de ces grosses vagues qui viennent bousculer votre tranquillité. Dans son chant, il y a du rythme, de la joie, beaucoup de joie, de l'amour, et Sharrie en a à revendre pour son public, de la tristesse, un peu de souffrance mais toujours de l'espoir, et c?est beau ! C'est blues, c'est funk et c'est bon!
D'autant plus qu'elle s'entoure de musiciens talentueux: les Wiseguys : Le jeune allemand Lars Kutsche à la guitare, L?italien Marco Ray Franco avec sa basse au look étonnant, son fabuleux compatriote Pietro Taucher aux claviers et un jeune et imperturbable batteur aux fûts avec son frappé énergique. Il y a eu également ce moment plein de complicité lorsque deux artistes partagent leur amitié avec le public. Ce moment nous l?avons vécu avec la visite amicale d?Alvon Johnson, étonnant show man funky plein d?humour, talentueux à la guitare et au chant, notamment lors du duo avec Sharrie.
Loin de jouer les divas, elle s?assoit après son concert à une table dans la salle et partage ce moment avec ceux qu?elle a conquis, simplement et affectueusement. J?en ai gardé un merveilleux souvenir, entre joie et tendresse.
Merci, Princesse. |
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