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Ce n?est pas la première fois que L?Oreille Bleue a l?occasion de vivre d?agréables sensations en voyageant au c?ur de la région Nord Pas de Calais.
Par le passé, de Grande Synthe à Calais, de Wimereux à Marcq en Baroeul, il nous a été permis de découvrir des artistes talentueux, des lieux appropriés et autant d?ambiances chaleureuses qui vont avec.
Cette fois-ci, c?est la commune d?Aulnoye-Aymeries, située prés de Valenciennes et de Maubeuge, qui s?offre, par l?intermédiaire de son service culturel, une journée toute entière consacrée à la musique enregistrée et vivante.
Pour bien débuter la journée, la 5eme édition de la foire aux disques occupe la médiathèque de 10 à 18 heures et rassemble un large éventail de disques vinyls en tous genres qui côtoie sans rougir les supports plus modernes audios et vidéos.
Ainsi, d?un stand à l?autre, Stone et Charden s?affaire avec Motorhead, le pick up se pacse au laser, Louis Jordan s?adjoint à Sid Vicious, le saphir se confronte au pixel.
De quoi satisfaire le collectionneur acharné, l?amateur éclairé et le quidam esseulé.
Dés 19 heures, le théâtre Léo Ferré ouvre ses portes, le bar est rapidement investit et l?atmosphère se réchauffe, une chose est sûre, la quatrième mouture de Lâche pas la Patate brasse du monde?
Des Dj?s, installés aux platines dans la salle, amorcent leur set à grands coups de 45 tours collectors savamment sélectionnés avant l?arrivée sur scène des Belges de Seatsniffers.
Un combo énergique et speedé, remarqué et apprécié en 2002 au Cahors Blues Festival, qui propose un style personnel inspiré du Rock?a?Billy des origines avec des pointes de Country Music et de Rhythm and Blues.
Des morceaux courts, denses et puissants qui font vibrer le plexus et secouent la moelle. Walter Bröes, Gibson ½ caisse en bandoulière entraîne dans son sillage les saxophones basse et baryton de Roël Jacobs, comptant, l?un et l?autre, sur les fûts et les cymbales du trépidant Piet de Houwer et les cordes scintillantes de la contrebasse de Jack Fire. Le chant fringant partagé à trois entre Walter, Roël et Piet, convainc définitivement des arguments certains de cette solide formation.
Le temps d?une pause animée par la charmante Didjette Baby Soul, les Seatsniffers reviennent sur scène en soutien de Barrence Whitfield.
Nouvelle tenue et registre quelque peu différent mais énergie identique couplée à la voix dévastatrice et aux cris ravageurs de ce formidable showman de Boston qu?est Barrence Whitfield pour son unique date en France.
Un premier morceau très Rock?ab fait place progressivement au registre Rhythm and Blues incendiaire des albums eighties comme « Let?s Lose It » ou « Dig Yourself » gravés par le personnage.
Les yeux écarquillés et les oreilles attentives ne sont pas de trop pour décrire la claque magistrale reçue joliment mise en son et en lumière.
Parcourant les planches d?un bout à l?autre, Barrence invective l?assistance et déverse sa hargne sur des titres aussi explicites que Shame on You, Mad House ou King Kong.
Pas de répits pour personne : ni pour les musiciens (Boogie à donf?), ni pour le public (jet d?eau fraîche sur la tête), ni pour lui même (bagarre avec le n?ud du fil du micro emmêlé autour du pied).
Quelle indéniable présence charismatique !
Comme l?a si bien dit André Leroy, organisateur et présentateur de la soirée : « Inutile de crier, Barrence Whitfield criera plus fort que vous ! » Waaaaaaaaaaou !
Intermède bienvenu de microsillons craquants à souhait, histoire d?assurer une transition toute en douceur avant de suivre la prestation des Jim Murple Memorial, venus de la région parisienne.
Présenté comme les spécialistes de Jamaïcan Rhythm and Blues aux accents prononcés de Ska et de Rock Steady, les JMP ne peuvent également laisser insensibles les amateurs de Swing et de Rhythm and Blues 50?s.
Chanteuse pétulante, association judicieuse entre guitariste manouche et guitariste électrique, contrebassiste et batteur complémentaires, saxophoniste et trompettiste chahuteurs forment un collectif de musiciens vrais et concernés.
Des compositions (en anglais et en français) résolument festives, stimulantes et dansantes qui rassemblent au-delà des adeptes de Rastafari tant le cocktail proposé est riche d?ingrédients savoureux et variés.
Pour conclure la soirée dans le même esprit, les platines de Gaz Rockin?Blues Mayall (fils de son père de bluesman) diffusent des galettes insensées où se mélangent Soul, Reggae, Jump, Blues et Rock?n?Roll et stimulent les derniers irréductibles.
2h30 du mat?, rassasiés et heureux, il ne nous reste plus qu?à remercier toute l?équipe d?organisation qui par cette programmation éclectique a convié un nombreux public bigarré de tout âge et de tous styles. Une réussite en de nombreux points?
A la prochaine dans l?Schnord !
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