| Ce long week-end de dilemme célébrait à la fois deux anniversaires tentants : à la fois les 10 ans de l?Oreille Bleue et les cinq ans du Soubock. Tenté par l?aventure d?une nouvelle escapade à Cauville, je ne l?ai pas regretté.
Tout d?abord parce que WESTBOUND ouvrait le bal dans un registre Blues, Folk et Jazz des plus convaincants. Autour d?un Laurent CHOUBRAC, tout en maîtrise et sérénité, le groupe sort des sentiers battus. Des interprétations bien senties avec une basse-batterie qui privilégie les ch?urs et les interventions toutes en finesse. Et puis avec un soliste inspiré, aux effets de jeu riches et des plus variés : durant sa belle séance de « stradivariation », on m?a même demandé à l?oreille d?où émergeait ce violon ???
;o)))
Bref, ces gars là ont du bagage et l?intelligence de ne pas l?étaler. Tout au service de leurs titres, ils conclurent leur set bien construit par une remarquable reprise de Jackson BROWNE. Rien que pour ça, le déplacement était amplement justifié.
Après la pause, ce fut l?apothéose !
Avec Andy J. FOREST.
Craignant de prime abord le discours revendicatif de ses textes légitimes surfant sur l?autoroute de son terroir à l'environnement saccagé, j?ai été d?emblée rassuré car l?homme a plutôt joué dans la nuance subliminale et la subtilité. Tout en dehors du réseau routier du blues truffé de ses conventionnels panneaux, on a avantageusement découvert le charme des chemins « forestiers ». D?abord parce qu?Andy J. FOREST cultive à merveille le paradoxe. Une érudition littéraire restituée dans l?extravagance. Déjanté dans le bon goût, son jeu d?harmonica souffle entre Zen et Zébulon? C?est l?harmoniciste le plus expressif et incisif qu?il m?ait été donné d?entendre. Marc LOISON m?avait prévenu « tu vas voir, il possède quelques ficelles bien sympa... ». Je crois que c?était un jour avec, car il a usé et abusé de toutes ses cordes de show man exubérant. Que ce soit dès le début du show, seul à « l?harmo » dans l?intimité du public ; plus tard avec le frottoir sur les épaules, les bras, les jambes, les pieds, la voix et le souffle en action ; avec son chant chaud et puissant ; avec la guitare en bandoulière? Tout m?a cueilli et conquis ! Accompagné par trois ritals de très grande classe : Leo GHIRINGHELLI, Luca TONANI et Pablo LEONI, les mises en place étaient ahurissantes d?innovation et de naturel. Mais ce qui m?a le plus assis reste la qualité et l?interprétation de leurs compositions. Manifestement pour Andy J. FOREST & Co, pas question de mettre le feu avec des standards : trop facile ! Comme chez WESTBOUND, pas besoin d?esbroufe, ni de frime. Andy J. FOREST m?a vraiment beaucoup impressionné par son charisme, sa culture, son intelligence, sa générosité, sa sensibilité et un final grandiose. Il a invité Marc MITOU à s?emparer du frottoir, puis les autres membres de WESTBOUND dont le bassiste déchaîné, à jouer de percussions en tout genre. Ils nous ont ensuite gratifiés d?une joyeuse parade de folie « à la Madness » dans tous les recoins du Soubock.
C?est le défilé du 11 novembre le plus festif auquel j?ai assisté !
Et un des anniversaires les plus réussis. Alors, longue vie au Soubock.
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