On ne cesse de le lire ici et là dans la presse nationale : l?Espagne a le vent en poupe. Que ce soit au niveau économique, dans les domaines culturel ou sportif avec les performances estivales de l?équipe nationale de football et Rafael Nadal, rien ne semble arrêter les fiers Ibères ! Et cette dynamique ne semble pas prête de s?essouffler ! Au contraire, avec Los Reyes Del KO, la patrie de Juan Carlos se place, et avec quel brio, comme un pays avec lequel il faut compter sur la scène Blues internationale.
Los Reyes Del KO, c?est avant tout un duo extrêmement soudé composé de l?excellent Marcos Coll à l?harmonica et d?Adrian Costa à la guitare et au chant, sorte de diablotin au regard malicieux, dont le jeu tout en sobriété s?accorde parfaitement à son superbe timbre de voix. Mais, Los Reyes Del KO, c?est également deux types qui servent à merveille la tradition avec des reprises de standards comme « That?s Alright » ou « The Hucklebuck » et qui dans le même temps sont capables d?introduire des scratch sur l?hypnotique et transcendantal « Divin? Duck » ou encore de nous offrir une formidable interprétation de « The Way You Make Me Feel », une pièce signée?Michael Jackson ! Au rayon des autres bijoux qui parsèment cet album, deux titres chantés dans la langue de Cervantes : le très funky et dansant « El Beat de Mi Corazon » et la reprise d?un vieux morceau traditionnel espagnol du 19ème siècle intitulé « La Paloma ». A noter que cette chanson a été interprétée dans le passé par Mireille Mathieu et Nana Mouskouri (hum...) mais aussi et surtout par Charlie Parker. N?oublions pas non plus « Young Boy Blues », formidable balade dans l?esprit 50?s, avec le chant extrêmement poignant d?Adrian Costa.
Ajoutez à cela que pour ce qui est leur troisième album, ils ont le bon goût de très bien s?entourer. Quel casting ! Jugez plutôt : au saxophone ténor, Herb Hardesty (qui a joué durant des années avec Fats Domino) et l?incontournable Sax Gordon Beadle, Keith Dunn à l?harmonica, le bassiste Kevin Duvernay que l?on a pu voir aux côtés de Johnny Copeland ou Lazy Lester, et au chant pour deux titres, celui que l?on surnomme « The Big Voice From New York » : Sidney Selby, alias Guitar Crusher. A cette liste, il convient bien sûr de joindre les excellents Christian Rannenberg au piano et le très fin André Werkmeister à la batterie. Tous servent parfaitement la musique tout au long d?un album décidément enthousiasmant en tout point.
Il ne reste désormais plus qu?à espérer voir Los Reyes Del KO programmés par les grands festivals français de Blues durant l?été 2009. Etant donnée la qualité de leur travail, cela ne serait que justice...