Soyons clair, pour ceux qui cherchent une chronique objective, vous pouvez aller voir ailleurs. Je suis absolument fan de tout ce que j?ai entendu de Nico, que ce soit avec les Rosebud, Drew Davies, King Pepper ou sous son nom, aussi bien sur disque que sur scène. Je savais donc avant la première écoute que j?allais passer un bon moment, je ne me suis pas trompé.
Les cuivres occupent une bonne partie de l?espace mais ne sont pas envahissants. Qu?ils jouent le riff de base, qu?ils tiennent juste la note ou qu'il s'envollent sur un solo, cela semble toujours être la dose appropriée.
Comme a son habitude Simon Boyer dégage un Swing monstrueux sans en avoir l?air. La batterie semble si naturellement installée qu?on pourrait presque l?oublier. Un magnifique groove sur lequel la contrebasse de Thibaut Chopin ne peut que paraître magnifique. Faussement tranquille, ses walking se promènent au grès des titres, sachant se faire plus présent sur les solos ou plus subtils sur les couplets.
Une section basse batterie à prendre en exemple.
Les pianos d?Olivier Cantrelle et de Jean Pierre Cardot restent relativement discrets, sachant manifester leur présence au moment opportun et sans occulter les autres. S'entremêlant parfois avec la basse, parfois avec les cuivres, les interventions flirtent parfois avec le Jazz ou le Rock?n?Roll sans vraiment verser dans l?un ou l?autre.
Là encore une véritable leçon de maitrise du style.
Quand à lui, le leader de cette formation semble avoir mis un point d?honneur à faire oublier sa place et avoir mis toutes ses compétences et son énergie au service des morceaux. Que ce soit au chant ou à la guitare, Nico Duportal n?a plus rien a prouver et a travers la qualité et la pertinence de ses interventions, ne fait en fin de compte que de nous prouver qu?il fait incontestablement partie des grands. Son chant est posé, tranquille, sans chercher à nous éblouir, il finit quand même par le faire.
Coté guitare, c?est juste la grande classe. Occupant une place de choix sans pour autant vampiriser l?ensemble, elle est impressionnante de précision et de finesse autant en rythmique qu?en solo. Faussement simple, jamais démonstrative, toujours très mélodieuse et concises, toutes les interventions laissent une impression d?évidence et de beauté qui m?amènent à classer Nico dans la même catégorie que Duke Robillard, Ronnie Earl ou Dave Specter pour ne citer que ceux là (et en espérant qu?il le prenne comme un compliment).
Si vous n?avez jamais entendu Nico Duportal, cette réalisation me semble l?achat parfait pour découvrir son univers.