Les lunettes en forme de Texas fumée progressive qu?arbore Nick Curran, sa banane et son bouc de chez Pierre-Jean Prout, son col vison moucheté panthère synthétique et ses deux donzelles bronzées façon ?water pouf? ne sont pas pour me déplaire. Quand le plus pur mauvais goût esthétique est au service du meilleur de la musique, cela me fait dire que l?on peut encore acheter, les yeux fermés, un album rien qu?à sa pochette en se disant, c?est tellement moche que ça ne peut pas être entièrement tout pourris.
Le spectre de Screamin? Jay Hawkins plane sur le swing de ?Doctor Velvet?, celui de Little Richard sur ?Shot Down?. Les cordes vocales de Nick et la membrane du microphone saturent, pour notre plus grand plaisir, dès les première notes. Le blues de Nick Curran est comme un appel à un grand raout chez les nouveaux zazous.
?Don?t be angry?, ?Can?t stop lovin? you?, ?Stompin? at the fort? raviront les fans d?Hollywood Fat et de James Harman. Des blues lents emprunts de nostalgie des années cinquantes, ?Please don?t leave me?, ?She?s gone?, ponctuent un album riche mais très contrasté au regard des tempos. Sortez la zappette et faites votre propre programme.