J'avais vraiment beaucoup apprécié leur concert à la Charité sur Loire en août 2016 et je me plaignais il y a encore quelques jours qu'ils n'aient pas sorti d'album. J'ai donc été agréablement surpris de trouver celui-ci dans mon courrier. La sortie officielle est prévue pour le 10 novembre, précipitez vous, c'est un concentré d'émotions pures.
Je ne suis habituellement pas un grand fan du Blues Roots et je suis absolument incapables de vous expliquer pourquoi cette fois ci des covers de Skip James ou de JB Lenoir me touchent à ce point. C'est peut être une sensation d'authenticité matinée d'une simplicité, c'est peut être parce que la virtuosité reste masquée derrière la sensibilité.
La batterie de Richard Housset et la contrebasse d'Igor Pichon sont d'une sobriété telle qu'on pourrait presque les oublier. Pourtant leur tapis de velours est d'une douceur extrême pour le tympan comme un grand cru l'est pour le palais, un plaisir en soi mais aussi un écrin pour sublimer les mets avec lesquels il s'accorde.
C'est le cas pour l'harmonica de Thomas Troussier qui, à la façon d'une épice, viens relever la sauce. Il est extrêmement présent et a aucun moment envahissant apportant force et douceur.
La voix d'Arnaud Fradin a la tendresse d'une viande longuement mijoté et la puissance d'un gibier. Parfois haut perchée, parfois plus posée elle ne semble jamais forcée.
La guitare (encore Arnaud) viens compléter l'assemblage à la façon d'un légume exotique, apportant ses saveurs sans dominer les autres, distillant des impressions de miel ou de piment qu'on hésite a identifier.
Un album à déguster comme un repas gastronomique.