Un jour, après avoir simplement et négligemment frotté une vieille bouteille de Caca Colo, un génie avec la tronche du « géant vert », mais en bleue, m?est apparu et s?adressa à moi (remarquez avec quel soin j?ai savamment maquillé la marque du célèbre soda marron from USA) :
« Pour la peine, tu as comme seul souhait d?écouter le dernier Harp Sliders. Es-tu satisfait du v?u que t?as ? » Moi comme un con, blanc d?émotion, j?y réponds? Heu ! ben oui (vous remarquerez la pauvreté de la dernière réplique, mais quand on se retrouve devant le « géant bleu », en général, c?est ça qu?on dit?) !
Aussitôt dit, aussitôt fait, les 14 plages de mon v?u tout pourris commencent à défiler sur le juke box magique du « géant bleu ». Il faut avouer que dès les premiers accords de « me and my chauffeur », de « Rock me mama » et de « I ain?t no ice man », tout devint plus clair.
Harp Sliders est un don du ciel. Le trio infernal composé de Manu Slide (guitare, chant, harmo, kazoo), Mister Gobo (basse) et de Papy Washboard (batterie, washboard), m?entraîne immédiatement dans les plaines vierges et rurales du « Walnut Grove » de Laura Ingalls.
« Blue drag », « Love makin? mama » et « slide again at midnight », me fait naviguer sur le Mississipi ; Quant à « sacré baratin », quel voyage ! Du Liban à Perpignan, Harp Sliders nous ballade au creux d?un simple anatole et d?une mélopée de kazoo. Ils récidivent avec foi dans « Sarah Jane » et « Don?t scandalize my name » qui rivalisent de joie de vivre et de plaisirs simples.
Leur style de blues résolument électro-acoustique, n?en est pas ramollo pour autant. La basse-batterie assure un tapis roulant de rêve pour le guitariste, qui n?a plus qu?a faire défiler ses « picking » et ses phrases d?instruments de bouche. Il s?agit d?un vrai pur trio dont la fraîcheur est fidèlement retranscrite sur de plaisant CD.
Après, avec le « géant bleu », on est allé boire quelques verres. En tous cas, pour payer son coup, le « géant bleu », quel gros rachot? J?étais vert !