Pour ma part, le Grand Bill représente l?ambassadeur universel du blues naturel des années 1950?. La voix chaude de William Lee Conley Broonzy exprime des sentiments profonds avec des mots de tous les jours.
Pour illustrer mon propos, écoutez l?excellent Trouble In Mind; un Blues qui exprime le découragement absolu? « I?m gonna lay my head on some southern railroad iron and I? m gonna let that two nineteen pacify my mind. / J?irai poser la tête sur un rail d?une ligne du sud et je laisserai le 2 H 19 apaiser mon c?ur en purifiant mon esprit ». Quelle énergie du désespoir permet-elle de chanter avec un tel état d?esprit ?
Et d?alterner avec brio, les Blues pimentés (à empourprer les punks impitoyables, les rappeurs endurcis et les trash-métallos intraitables), les effets humoristiques et à double sens érotique, une chanson de 1892 à la gloire du Robin des Bois local, sans oublier l?amour infortuné et le grand spleen du samedi soir?
Un disque inestimable extrêmement rare, au propre comme au figuré.
Il est absolument recommandé, en cas de recherche infructueuse, de se ruer sur le CD « Trouble In Mind », l?édition allongée de ce disque et sortie en 2000 sur l?excellent label Smithsonian Folkways Recordings.
Avant qu?il ne disparaisse peut-être à son tour.