Bien moins médiatisé que son américain et jazzy confrère Jamie CULLUM, Julien BRUNETAUD alias JB BOOGIE est néanmoins plus célèbre que Jorn BAUKNECHT ou que Jahpur BRAHMAPOUTRE, deux pianistes respectivement Danois et Indien mais, qui n?existent pas.
Le citoyen BRUNETAUD est à mon sens l?un des pianiste-chanteur des plus sensible et virtuose de la scène blues de l?espace Schengen élargi et, osons, de tout le monde sub-arctique connu. Il faudrait être un bien fieffé mécréant pour ne pas reconnaître, dès les premières notes de Boogie for Amos, l?immense talent de ce mangeur invétéré de touches bi colores. Le bonheur suprême arrive sans tarder avec le précieux Honeysuckle Rose de Fats WALLER. Le touché expert de Julien caresse la nacre de cycles anatoliens soyeux et sa voix feutrée fait le reste.
My love is limited est un de ses morceaux d?une épouvantable beauté que la guitare d?Anthony STELMASZACK et la contrebasse de Thibaut CHOPIN savent enrichir en posant leurs jeux de bien délicates façons, un vrai bonheur. TNT Troubles, composition du trio, enfonce le clou boogie du genre. Sarah Street est un blues d?une incroyable force, que les trilles infernales de Julien et l?harmonica de Mister T CHOPIN atomisent pendant que les cordes d?Anthony s?acharnent, pour notre plus grand plaisir, à défier les règles de la bienséance harmonique. Inutile d?aller plus loin dans le descriptif de chacune de ces douze plages de rêve. Amateurs d?atmosphère 50?s et de Rag-Boogie-Blues, Cocktail, Blues and Boogie, est à mourir dans sa culotte en coton de Cochinchine. En laissant glisser la dernière piste au-delà de son contenu, une jolie surprise vous attend.