En plus de son rendez-vous avec le blues, Melvin TAYLOR a également rencard avec la volupté et l?excellence. Le guitariste tonitruant, bien que natif de Chicago et respectueux de ses racines, ne s?arrête pas aux circonspections du genre et nous fait rêver d?un ailleurs où Robert Cray pleure encore de n?y avoir point été.
Sophistiqué et puissant, le blues de Melvin TAYLOR est riche de grooves tenaces et de riffs incandescents. Alliant blues et soul avec une grande dextérité, Mister TAYLOR explose d?entré avec l?instrumental Comin? home baby. Toutes les gammes y passent avec une grande fraîcheur. Les fans de Robben Ford apprécieront La reprise de Help the poor. L?empreinte de l?ancien gratteux de Miles Davis est omniprésente dans cet album chic et tonique et le jeu du trompettiste Marshall Cyr, sur Five women, n?est pas sans rappeler celui du maître du tube à pistons. I?m the man down there, strato brûlante et sax baryton en poupe, déchire tout sur son passage. Dans le style, Il s?agit là d?un des morceaux les plus fort qu?il m?ait été donné d?entendre, à vous d?apprécier.
La production de John Snyder est sans concession et rien ne semble être laissé au hasard. Le casting déjà fourni est enrichi d?un Lucky Peterson très en forme dans son rôle de mapper hammondiste virtuose. L?ensemble rythmiquement médium et mélodique s?adapte bien à l?hommage fait à John Lee Hooker. On connaît Chill out et The healer, mais l?interprétation de ces derniers est une parfaite illustration du talent de Melvin, fidèle à son approche du blues.
Melvin TAYLOR est un chanteur globalement sobre mais toutefois capable d?une formidable capacité émotive comme sur Blue jean blues de ZZ top. Le groupe est complété de Mato Nanji à la guitare, de Dave Smith à la basse, de Steve Potts aux baguettes, de Jerry Mallet et de Sidney Janise, respectivement sax ténor et baryton. Ce délicieux CD conclu sur le non moins succulent Black queen, un hymne à l?amour et aux bienfaits de l?électricité. |