J'ai donc décroché le téléphone pour trouver un ou deux acolytes pour m'accompagner. Peine perdue, personne n'est disponible. Tant pis, je suis débordant de courage, j'y vais seul.
L'entrée de la salle s'est déplacée et arrangée, mais les serveuses du bar n'ont pas changé, elles sont toujours débordées quand il y a plus de quatre clients en même temps. J'abandonne, achète un Blues Magazine au passage et je vais m'asseoir dans la salle. Quand les lumières s'éteignent, au milieu d'un article sur Thierry Anquetil, je redresse la tête pour m'appercevoir que la salle est quasiment pleine. Ce festival attire de plus en plus de monde.
On y retrouve toujours deux publics, ceux qui vivent le concert, debout devant la scène, et ceux qui le subissent assis dans les gradins. Quelques notables locaux accompagnés de méméres en fourrure sortant de chez un CapilliculteurVisagiste, qui a réussi le tour de force de leur faire croire que la choucroute posée sur leur tête leur va à ravir. Des méméres visonées et choucroutées et que l'on sent obligées de supporter les trois quart de la soirée pour les convenances. J'exagère en les mettant toutes dans le même sac, j'en ai vu une une fois qui avait l'air d'apprécier.
Bon, c'était juste pour planter le décor parce que lorsque les premières notes arrivent, on oublie les méméravisons.
Mason Casey.
J'ai écouté rapidement son album il y a quelques temps, je n'ai pas aimé, je m'attend à tout.
Et bien là je doit dire que j'ai été scotché. J'ai repris l'analyse sous différents angles pour en aboutir à la même conclusion:
CE TYPE EST DINGUE. Il n'y a pas d'autre explication. Basse, batterie guitare sans grande virtuosité mais ultra efficace. Du Blues au marteau piqueur avec une énergie à déchoucrouter les mémés sus nommées. Quelques délire vocalaux-bruitesques. Une maîtrise de l'harmo évidente et bourrée de feeling. J'ai vraiment trouvé ça bien. Il a essayé d'expliquer aux personnes assises et trop coincées à son goût qu'ils étaient dans un concert de Blues et pas devant leur TV. Il a fait quelques remarques, demandé que l'on légalise la marijuana, nous as parlé du 11/09. Bref un New-Yorkais quoi. Il a quand même réussi à dérider la salle, ce qui sur Rouen n'est pas une mince affaire. Bref un trés bon moment.
Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi tous les harmonicistes chantent au moins une fois par concert dans le micro de l'harmo. Le son est pourri. Y a t-il quelque chose de jouissif là dedans ?
Entre les deux concerts, un duo nous a joué de la musique Irlandaise prés du bar, toujours débordé!!! L'ambiance est agréable et ça permet d'attendre son verre tranquillement, et pour attendre !!! J'ai quand même l'impression que les deux Irlandais sont à la rame. Je compatis et retourne finir de lire mon article sur Thierry Anquetil.
Bill Perry
J'ai deux albums, je trouve le dernier "Fire It up" trés bien. Je me prépare à un bon moment.
Le rideau s'ouvre (oui maintenant il y a un rideau pour ne pas que l'on sache qu'ils préparent les instruments sur scène. Il y a peut être des méméravison à qui l'on a fait croire que c'est du théâtre avec des costumes de Donald C, des décors de Roger A). Bref le rideau s'ouvre sur un bassiste, un batteur, un clavier et Bill Perry (excusez moi j'ai pas noté le nom des musiciens). La salle est prête à voir ce qu'elle va voir, et bien elle a vu. Je ne sais pas si c'est la fatigue (en pack de 12) ou la moquette, mais j'ai eu l'impression qu'ils n'arrivaient pas à décoller. La guitare était trop forte et couvrait le reste, même en faisant des cocottes il couvrait presque le clavier. Il n'a pratiquement pas adressé la parole au public. Quelques soucis avec la stéréo sur la guitare. Un solo de batterie sympathique mais ou le batteur est quasiment obligé de s'arréter 3 fois pour remettre la grosse caisse en place. Une reprise "musicale" de Black Magic Woman qui n'avait rien de magique. Bref un concert trés moyen et bien en dessous de ce que j'attendais. Seul le rappel a atteint le niveau d'énergie que l'on pouvait attendre pour toute la prestation. Il est descendu dans le public, il s'est presque vautré en descendant et a été guidé par la sécurité pour retrouver le chemin de la scène. Quand la lumière revient, je constate qu'une partie de la salle a fait ce que je ne me suis pas résolu à faire, partir avant la fin.
Je ne regrette pas d'y être allé, mais il faudra m'y traîner la prochaine fois.