26e édition
Samedi 11 mai 2013
Tarif : 33 euros
Main Stage
13h30 : George kilby Jr with Phil Wiggins and Georges Breakfast
14h15 : T Bear and the Dukes of Rhythm
16h15 : Jason Buie Band
18h00 : Renaud Patigny présente Zanzibar
19h30 : Smokin' Joe Kubek Band and Bnois King
21h15 : Preston Shannon
23h00 : Tom Rigney and Flambeau
Second Stage
- Moonlamb Project
- The Thyle's Band
- Mr D. and the Blacksliders
Je me suis caler cette fameuse journée de fin mai pour aller découvrir le Festival de Blues d?Ecaussinnes et sa 15eme édition (super-marathon de prés de 12 heures de concert !). Pour être certain de ne pas rater le début du programme commençant dés 14h ce samedi, je suis arrivé en Belgique, vendredi en fin d?après midi, pour passer la soirée chez mon pote Christophe L. et sa compagne, Eve. Totophe se propose de m?accompagner pour partager ce long périple musical? Après une succulente soirée à Mons à refaire le monde le tout accommodé de quelques substances apéritives, nous prenons le chemin d?Ecaussines, non sans avoir déjeuner chez le " grec ".
Il est 14h30, la scène installée sous un grand chapiteau, a été investi par le pianiste américain au look fifties, Carl " Sonny " Leyland et le batteur Bob Dartsch qui distillent un Boogie-Woogie de très bonne facture. Le pianiste belge Renaud Patigny (régional de l?étape) viendra prendre la place de son collègue. Il se montrera très démonstratif, se plaçant même debout au milieu des 2 claviers face au public pour mieux alimenter ces chorus? Les 3 compères se retrouvent sur scène pour un final époustouflant ou Carl et Renaud bondissent d?un clavier à l?autre. Le public est conquis et je le suis aussi?
Le Dave Riley Band, emmené par une belle section rythmique, nous présente un leader, qui a passé 25 années au pénitencier? comme gardien. Il s?exprime avec des qualités vocales certaines, des mimiques rappelant Buddy Guy, un jeu de guitare influencé par Jimmy Reed. Son style particulier se manifeste autant sur des titres très Chicago que sur des chansons issues d?un répertoire moins Bluesie comme cette version d' Imagine de John Lennon? I feel allright chante Dave Riley, l?assemblée est à l?unisson?
Nous arrivons à la fin du 1er quart du programme, je gère l?après midi en m?abreuvant de quelques bonnes bières locales, toujours avec modération? Hum, à la votre ! ! !
Une vingtaine de minutes plus tard, Jerry Waddel prend en main l?affaire, superbe chapeau rivé sur la tête et longue barbe grise rutilante. Assis au milieu de la scène, il s?impose tel un chef de famille, soutenu par son frère et son fils, à la basse et à la batterie. Le clavier (qui me semble être celui qui accompagnait Roy Gaynes à Caen en Mars) s?octroie une place légitime dans le " combo ". Alternant ballades mélancoliques et chansons fermes et grasses, il perpétue le Blues, teintées de belles couleurs sudistes repoussant les frontières au plus loin? J?oublie le temps, les gens et l?espace, je sens la musique pénétrer par tous les pores de ma peau au plus profond de mon corps? C?est jubilatoire ! ! !
Pour atteindre la moitié de ce 15e Spring Blues, Mojo Buford est associé au Daniel Smith Blues Band pour nous gratifié d?une session très Roots. Les standards se multiplient Hoochie Coochie Men, authentique et original. Le chanteur-harmoniciste (de bientôt 73 printemps), ancien compagnon de route de Muddy Waters, s?approprie la musique de Mc Kinley Morganfield avec talent et générosité? Son " band " britannique n?est pas en reste, autour du piano virevoltant de Tim Richards et de ses acolytes expérimentés. Les gens présent en redemandent enthousiasmés par le chant puissant de Mojo Buford. Le spectacle se clôture par une standing ovation du plus bel effet et l?homme du Mississippi a bien du mal à quitter le feu des projecteurs devant un auditoire en liesse ! ! !
Il est bientôt 20h, déjà plus de 5 heures de " live ", la fatigue commence à se faire sentir, la gorge est (relativement) sèche et l?estomac se creuse. Le temps d?avaler une " pita " à la viande, c?est au tour de Tom Principato et son Powerhouse de s?essayer devant une galerie connaisseuse et joviale. Pour le coup, Tom est flanqué de Greg " Fingers " Taylor a l?harmo qui se révèle être un véritable phénomène du genre. Le Country-Blues-Rock de l?ancien partenaire de Jimmy Thackery se manifeste en modernité et en innovation même si je le trouve parfois un peu déroutant. J?accroche plus sur les titres swinguant que sur certains plans dans le style "Guitar Hero" à la "Satriani", à la "Melvin Taylor" ou à la "Santana" (excuser du coquetails !). Si la maîtrise technique est acquise, l?excès de notes me paraît préjudiciable et nuire à l?émotion. Toutefois le public est en délire et n?a peu de considération pour mon esprit(trop) étroit?
S?il y a bien quelque chose d?ouvert en moi : c?est l?appétit. Nous décidons d?aller nous restaurer, je m?offre une "Salad Bar" à volonté, ce qui me fera zapper la quasi-totalité du concert de Mississippi Heat, même si nous avons pu assister à la retransmission du concert en direct sur un écran de télé dans le resto ne nous sentant ainsi totalement isolés ! Je suis sincèrement désolé de pas être en mesure de vous narrer au mieux la prestation de ce groupe qui passait ici pour la 3eme fois, après 1994 et 2000. Autour du leader français, Pierre Lacocque au chant et à l?harmo, la formation avait invité pour l?occasion Carl Weathersby (déjà vu avec le "Chicago Blues Festival") et l?immense joueur de "ruines babines" Peter "Madcat" Ruth ; la chanteuse Inetta Visor apporta une belle touche de sensualité à l?ensemble?
Si la programmation du festival a donner une place particulière aux harmonicistes sans pour autant délaisser les autres instrumentistes, le Kim Wilson Blues Revue en est l?illustration. Le fondateur des Fabulous Thunderbirds s?entourent de musiciens de haut niveau, notamment Junior Watson à l?une des 2 guitares et Gene Taylor au clavier et à l?orgue, consommant un "barreau de chaise" tout au long du set, envoyant l?un et l?autre de nombreux phrasés avec "l?accordéon à bouche" de Kim? pour concocter un "show" chaud-bouillant? Montés sur scène autour de minuit, la formation West Coast a apporté la touche finale à cette exceptionnelle journée tout entière vouée au Blues.
Quelle belle réussite ! ! ! Bravo aux organisateurs !
Il est 1h40 du mat?, nous quittons la "Plaine de Jeux", heureux, fatigués et rassasiés, le tête pleine d?images colorées. Je me demande si la Belgique n?est pas devenu la nouvelle "terre" de la musique du "diable", j?ai ramené un certain nombre de prospectus pour d?autres manifestations Blues dans les semaines à venir en Flandres et Wallonie ! !
J?espère revenir l?année prochaine, en tous les cas, j?ai dégusté une excellente cuvée et j?ai apprécié cette succulente mise en bouche avant Cahors et Cognac, en juillet prochain?