Quitte à peindre l'année en bleu, j'ai commencé avec un beau bleu swing du meilleur effet avec les Bloosers au Brooklyn Café. J'en ais même profité pour m'en mettre directement deux couches dans la foulé les 17 et 18 janvier. J'avais déjà vu l'équipe dans divers festivals et toujours avec l'envie d'en voir plus. J'ai été servi, 3 sets par soir plus les b?ufs, de quoi rassasier les plus affamés. Enfin, j'ai eu le temps d'écouter chacun des intervenants tranquillement et surtout d'apprécier leurs qualités individuelles.
Guillaume Kissel, baguettes ou ballais, lent ou rapide, Chicago ou West Coast, ses rythmes ont toujours un swing étonnant. Même quand il compte 3, 4 pour démarrer, ça swingue déjà. Je suis sur que même à l'envers il arriverai encore à swinguer.
Pascal Lefevre à la quatre cordes m'a ravis tout au long des deux soirées. Son jeu paraît simple et clair mais je ne m'y suis pas trompé, la finesse est le maître mot. En plus, il a un son avec sa basse demi-caisse qui m'a fait penser à une contrebasse sans les cordes qui claquent, un véritable velours.
Rodolphe Dumont à la guitare sait rester sobre et ne s'étale pas dans des solos interminables. Il semble même chercher à mettre en valeur le morceau plutôt que de l'utiliser pour se mettre en valeur. Il contribue ainsi à renforcer la grande cohésion du groupe qui a frappé de nombreux spectateurs.
Bala Pradal assis dans le coin derrière son clavier était peut être le plus discret de tous, pourtant j'ai beaucoup apprécié ses interventions. Je reprendrais simplement une réflexion qui m'a été faite à plusieurs reprises: "il fait un sacré boulot ! ".
Marc Schaeller, le souffleur de service, est probablement celui qui s'est fait le plus remarquer. Ses solos d'harmonica nous ont tous étonnés. Je ne suis pas suffisamment connaisseur pour mesurer l'originalité de ce qu'il fait, mais ses interventions ne m'ont pas paru cousues de fil blanc. Ses c?urs m'ont aussi étonné, surtout que lors des balances sa voix ne m'avait pas vraiment accroché, mais elle est parfaitement accordée à celle de Rémi.
Devant son micro, Remi Parisse tient parfaitement sa place. Son chant est tour à tour profond, suave ou puissant, et son charisme a su convaincre les plus timides. Et même s'il s'est plaint de s'être cassé la voix le vendredi et d'avoir eu beaucoup de mal le samedi, j'en connais beaucoup qui aimeraient bien chanter aussi bien que Rémi quand il a du mal.
Vous ajoutez à tout cela qu'ils sont vraiment très sympathiques, et vous l'avez compris, nous avons eu droit à deux soirées d'exception. Le public ne s'y est pas trompé et en redemandait encore à trois heures et demi du matin. Rémi suppliait qu'un chanteur vienne l'aider, mais il a quand même assuré jusqu'au bout. Merci messieurs, vous êtes des grands.
Marc et R?mi
Pascal Lob
Photos : Lucky Jean Luc
19-01-2003
Pimento
Après deux exceptionnelles soirées passées en compagnie des Bloosers, je me décide en ce dimanche après midi pluvieux d?hiver, d?aller jeter une oreille attentive à la nouvelle mouture de la formation rouennaise, Pimento. En effet, après quelques mois de silence du au départ du guitariste Julien Campus, le groupe (re)fait doucement parler de lui, avec en point d?orgue, il y a quelques semaines, la 1ere partie du concert de Little Bob à l?Exo7?
En deux bons sets (mis en valeur par Eric Martinez au son), Pimento propose un registre que l?on peut qualifier de "Pub Rock", entre Rock?n?roll et Blues. Le florilège de reprises (Honky Town Women, Superstition, Mustang Sally?) agrémenté de quelques compos donne l?étendue d?un répertoire assimilé et accompli. La pétulante chanteuse britannique (qui vit dans notre belle région normande depuis de nombreuses années), Carol Ann Croft s?impose naturellement par sa présence scénique et par ses qualités vocales. Sa voix, sensuelle et nerveuse, rauque et chaude, évite de sombrer dans la pale copie et se révèle originale et prenante. Il faudrait être de marbre pour rester insensible?
Sans vouloir faire de comparaison avec son prédécesseur, le guitariste Laurent Magniez titille ses cordes, sans être trop démonstratif et exubérant, parfois même un peu en retrait, en apportant sa touche personnelle et en posant les notes au moment juste, même si l?utilisation d?effets ne me semble pas toujours nécessaire sur certains morceaux.
La section rythmique s?affirme de plus en plus à chaque sortie. Guillaume Vendange peaufine son jeu de basse 5 cordes avec perfectionnisme et légèreté bien soutenu, derrière ses fûts, par Julien Surget, dynamique et aérien pour porter la touche finale nécessaire à la cohésion de l?ensemble. Le temps de saluer tout ce beau p?tit monde, je repars conscient d?avoir passer un agréable moment en me disant qu?il faut de nouveau compter sur Carol Ann et ses acolytes? Ce n?est sûrement pas moi qui vais le regretter?
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
25-01-2003
Sam Soul
De retour sur les lieux du crime ou les Bloosers ont dynamité la semaine dernière le café concert avec leur Jumpin? Chicagoant au swing infernal, place ce samedi, à la formation haut normande de Sam Soul et leur Rhythm and Blues millésimé teinté de belles couleurs Funkies et Soul. Souvent croisé par le passé dans les salles de concert de la région, notamment à la Traverse de Cléon, le Big Band rouennais, fort aujourd?hui de 10 éléments, s?approprie un répertoire feutré et dansant de reprises ou chacun trouve sa place. A commencer par Jean-Pierre Camia, Patrick Levasseur et Isabelle Dufayet, deux trombonistes et une saxophoniste, qui donnent le ton d?un format ou les cuivres prennent énormément d?importance.
Leurs arrangements et leur mise en place, cousus de fil d?or, renforcent la complémentarité des autres musiciens. Ainsi, le guitariste Cyril Vallée au jeu nerveux et docile, l?organiste-clavieriste Philippe Camia aux doigts posés et agiles, alimentés par la rythmique sans faille de Didier Soutif à la basse et d?Emmanuel Dufayet à la batterie, confirment leur maîtrise du sujet.
Les envolées vocales d?Alexandra Le Gastelois, tantôt douces, tantôt rocailleuses, permettent ainsi d?étoffer le registre exprimé avec quelques standards chantés comme, I Feel Good ou Knock On Wood. Les interventions aux percussions, à la fois si présentes et tellement discrètes, peaufinées par Jean-Christophe Ragu, apportent encore plus de volume à l?ensemble. Le p?tit dernier mais pas le moins important, Yves Martinez, s?occupe du son et propose quelques judicieux chorus d?harmonica, participe au chant, joue un peu de trombone et partage même, sur un titre, la basse avec Didier Soutif? comme une cerise sur le gâteau ! Devant un très nombreux public, les trois sets proposés, entrenants et festifs, dans l?esprit de Maçéo Parker ou de la grande époque de la Motown, s?imposent avec sincérité et dynamisme. Ces quelques mots de la toute dernière chanson : "Funky Good Times" résument à eux seuls ce sentiment de bien être? C?est léché, c?est joyeux, c?est racé enfin c?est bon tout simplement !
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
08-02-2003
Marvellous Pig Noise
Prévue de longues dates, grâce au contact communiqué par mon collègue Pascal "Lob" au responsable du Sillon, je ne pouvais louper sans aucun prétexte, la venue en Seine-Maritime de mes languedociens préférés, Marvellous Pig Noise, que je voyais pour la 3éme fois. Pour l?occasion, nous sommes une douzaine réunis pour cette soirée étiquettée "Country" (sold-out, au demeurant), qui s?articule dans un premier temps autour d?un repas fort correct (apéro, Chili Con Carne, Brownie, café et vin rouge) animé par le guitariste Christophe De Barrallon (et sa superbe Gibson acoustique) accompagné d?un pianiste pour jouer un répertoire plus proche de la variété française. Avant la montée sur scène des MPN, Mike Sandios s?occupe de l?animation équipé de lassos, de fouets (si, si !) et propose, avec succès, quelques rapides leçons de danses Western. Le moment tant attendu arriva. Dés les premières notes, je fus abasourdi par la restitution sonore au son de façade quasi-inexistant !!!
L?ambiance était plus proche du salon de thé que du Saloon. Pour la petite histoire, je peux vous dire que mon ami Michel (qui se reconnaîtra), passa toute la durée du concert, à moins d?un mètre des enceintes, pour être certain d?en ressentir les meilleures sensations?sans aucun danger de devenir sourd ! En ce qui me concerne, je mourais d?envie de monter sur scène, tellement les 5 musiciens avait l?air de s?éclater, alors que dans la salle j?étais privé d?un tel bonheur !
Je me suis dit que pour ce genre de repas spectacle, il fallait sûrement ménager la santé auditive d?un très nombreux public pas forcément habitué au live, réduisant ainsi toute la ferveur communicative de prestations antérieures à une bien pale saveur sans relief pour le moins préjudiciable pour les artistes. Un véritable gâchis hyper frustrant !
la fin du concert, j?allais saluer et féliciter Pierre Citerne, Jérôme Dusfour, Jean Brice Viétri, Christian Bénard et Marcel Muller tout en les informant de mon désarroi? Pour finir la nuit sur une bonne note, je propose au MPN d?aller boire un verre au Bateau Ivre ou Pascal et son groupe, Foolbox, se produisent. C?est sur un b?uf final du tonnerre de feu que les cinq formidables musiciens et chanteurs partagent avec Gringos, guitariste de Foolbox, un moment fort et inoubliable ! C?est ça l?essence même du Blues? Je ne me prive d?ailleurs pas aujourd?hui d?écouter la dernière galette (Louise et Anne) des MPN, dont j?ai fait l?acquisition l?autre soir, et je suis heureux d?avoir été invité au concert du 21 février prochain au New Morning à Paris, pour la sortie officielle de celle-ci? Je suis convaincu, ce soir là, d?en prendre plein les oreilles. Foi(e) de Lucky Jean Luc, j?en frissonne d?avance !!!
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
21-02-2003
Marvellous Pig Noise
Lucky Jean Luc m'a fait découvrir leurs tartines il y a un an, depuis, ils sont passés deux fois prés de chez moi et je les ai raté deux fois. Donc ce coup ci, pas d'erreur, la date est bloquée, je serai au New Morning. J'ai fais la révision de la voiture, bourré les pneus de bombe anti-crevaison, fait le plein et ajouté un jerrican de 30 litres dans le coffre. J'ai le plan d'accès et le numéro de téléphone de SOS hélicoptères. A moins qu'un avion ne s'écrase sur l'A13 devant ma voiture, je ne vois pas qui va m'empêcher d'y aller. Lucky Jean Luc, Christian et Didier (mon frère) son du voyage, pour rien au monde ils n'auraient voulu raté un trajet avec Europe Assistance. Les dieux de la route et du stationnement sont avec nous, nous sommes à l'heure et garés à 15 mètres de l'entrée.
Juste le temps de prendre une bière au café d'en face où nous tombons sur Jérôme Dusfour qui soigne son trac. Il sera rejoint par Marcel Muller, l'air bien plus détendu. Ils nous expliquent qu'ils ont amené dans leurs bagages Siriel pour assurer la première partie et qu'il ne faut pas le rater. Une bière plus tard nous entrons dans la place et croisons quelques têtes connues, faisons connaissances avec d'autres, le temps pour René Malines de présenter la première partie.
Siriel, seul avec son acoustique, entame un répertoire de vielles références que je ne connais pas (tout le monde ne peut pas être cultivé). Son jeu est net et son chant est propre, peut être un peu trop? peut être un peu trop scolaire mais bon faut toujours que j'exagère. La seule chose qui m'a vraiment manqué dans son set c'est l'énergie. Pourtant il avait l'air d'en donner, mais moi je n'ai pas bien reçu. Le set a été un peu dynamisé à l'arrivée de Lionel et de son harmonica. Une bien agréable mise en bouche malgré mes persiflages.
Une courte pause, le temps de serrer la main à Benoit Blue Boy et à Patrick Verbeke traînant dans la salle et monsieur loyal (René Malines) remonte sur scène pour présenter les Marvelous Pig Noise. Il en profite pour leur remettre leur BottleNet qui apparemment les a beaucoup touché et ils démarrent leur set.
Alors là, les mots me manquent pour décrire la taille de la claque que j'ai pris. Lucky Jean Luc et Didier m'ont charrié avec des petites phrases du style "ça fait toujours ça la première fois" ou encore "c'est vrai que tu ne les avais jamais vus".
Il faut dire qu'il n'y a rien a jeter dans ce groupe, claviers et guitares sont au service de l'ensemble et si Jérôme Dusfour (guitare, banjo), Pierre Cisterne (guitare, Dobro, Slide) et Christian Benard (clavier, Accordéon) prennent des solos, ce n'est jamais superflu et surtout jamais de l'étalage de technique. Une petite note spéciale pour Jérôme Dusfour et l'intelligence de ses rythmiques souvent discrètes et toujours dans la cible. Marcel Muller (basse) mérite la même remarque discrétion, finesse et énergie. La palme de l'inhabituel revient à Jean Brice Vietri avec sa batterie faite de bricolages divers. Il est absolument incroyable. Le mélange de jeu traditionnel et de percus autour de sa planche à laver déborde d'inventivité. Son jeu avec tous les doigts (gantés) sur le charlé m'a laissé sans voix et la poignée de sa valise (grosse caisse) qui gigote en rythme est le détail qui tue.
Je finirai avec les voix, car elles sont absolument hallucinantes. En lead, et bien qu'ils aient chacun leurs grandes qualités, c'est Pierre Cisterne qui m'a particulièrement subjugué.
Mais c'est en ch?ur que la claque a été la plus grande. Ils s'accordent parfaitement et jouent avec les harmonies? du bonheur.
La soirée marquant la sortie officielle de leur dernière tartine "Louise & Anne" c'est bien sur les titres de cette dernière qui ont été a l'honneur mais ils sont sortis de la copie conforme pour nous fournir des versions live digne d'être enregistrées.
Bilan des courses, je n'ai pas vu la soirée passer, ce qui est plutôt bon signe. J'ai passé une bonne partie du concert bouche bée, mon blouson porte encore les traces de bave. Je suis ressorti en me posant une question métaphysique, comment ces mecs, de taille apparemment normale, peuvent-ils contenir autant de talents ?
Pascal Lob
Photos : Lucky Jean Luc
29-03-2003
BB & The Blue Shacks
C?est la deuxième fois en quelques mois que nous retrouvons, avec beaucoup de plaisir, le fabuleux quintette allemand, BB and the Blue Shacks. Après Mantes (plus exactement Rosny sur seine-78), en novembre dernier, nous prenons, ce samedi, la route de Tremblay en France, dans la banlieue Est de Paris. Comme d?habitude, le trajet se fait à bord de la "Lob mobile" conduite de main de maître par Pascal, en compagnie cette semaine de Christian et Jean Claude. Nous arrivons une bonne heure, avant le début du concert, ce qui nous donne largement le temps d?aller se restaurer?
Juste avant 21 heures, nous saluons, Michel Rémond, programmateur de la salle, et nous retrouvons, quelques références de la presse Blues, comme René Malines, Jocelyn Richez, Jean Marcel Laroy (Blues Magazine), Didier Chaumier (Blues Feelings) et, un peu plus tard, Jacques Périn (Soul Bag)?
Au niveau du line up des BB, un nouveau pianiste (de 23 ans), Dennis Koedstadt, a remplacé le précèdent, le reste de la formation étant bien entendu la même que celle présentée quelques mois auparavant. Dés les premiers morceaux, je sentis monter en moi, une joie intérieure qui n?allais pas me quitter pendant les deux bons sets et les deux rappels, trépignant du pied, frappant dans mes mains, ne pouvant me résigner à rester assis, pour finalement me retrouver inexorablement en train de danser.
De titres lents en morceaux plus rapides à fortes colorations Swing et Jump, beaucoup de styles de Blues sont cependant explorés, au travers de reprises et de compos, véritables hommages, aux légendes comme Sonny Boy Williamson, T-Bone Walker et Otis Rush (pour ne citer qu?eux !)? Quels musiciens !!!
Si les frères Arlt, Michael et Andréas, harmonicas chant pour l?un, guitare pour l?autre, s?imposent en leaders naturels, gorgés de talents aussi limpides et brillants que des diamants, leurs comparses ne sont pas en reste. A commencer par Henni Hauerken, contrebassiste, au feeling omniprésent, dont le bonheur d?être sur scène est palpable tant il arbore un sourire radieux. Le batteur Andréas Bock, au toucher inventif, utilise toute la palette technique avec baguettes et balais, pour offrir le meilleur de lui même? Le petit nouveau, derrière son clavier, distille quelques interventions judicieuses et bienvenues pour cimenter une affaire déjà bien menée? En résumé, un sacré moment de bonheur ou tous ses éléments indispensables rendirent cette soirée inoubliable.
BB and The Blue Shacks se positionne véritablement comme l?une des meilleures formations européenne du genre. Tellement heureux en sortant de la salle, je lâchais : "Il peut plus rien m?arriver maintenant, sauf peut être mourir?". Euh? finalement je vais attendre encore un peu, non ?
Lucky Jean Luc
Photos : Patrick Demathieu
03-04-2003
Anson Funderburgh
Anson Funderburg
1ere partie:Mes nuits au Bourbon avec Chris, JP, Mireille, Olivier et les autres?
Je n?ai pu résister bien longtemps à l?invitation (des plus honnêtes) de mon pote Christian Andrieu, pour quelques jours de farniente dans le Sud Ouest, agrémentés de quatre nuits successives de concerts au Bourbon Street de Bordeaux?
Je quittais ma Normandie, pas trop fier, ce jeudi 3 avril, à cause des grèves de la SNCF et de la RATP. Toutefois, je réussissais à rallier sans trop d?encombres la capitale girondine, sans pouvoir cependant rejoindre Mont de Marsan, plus aucun TER ne circulant? Dés 16 h, je me callais tranquillement dans un troquet, prés de la gare, pour retrouver peu avant 20 heures, Chris? et Alain alias "le Fantôme". Juste le temps de se restaurer avant de prendre la direction du Bourbon, le club ou tous les amateurs de Blues de la région se retrouvent? D?entrée, je n?allais pas être déçu? Après les présentations faites auprés d?Emile Ferré et d?Hugues de Beauregard, les maîtres des lieux, et de Philippe Combe, le programmateur, j?ai eu l?agréable surprise de retrouver quelques têtes qui ne m?étaient pas inconnus? En vrac, rien que du beau monde : Bernard Sellam (d?Awek), Nico Duportal et Abdell Bouyousfi (des Rosebud Blue Sauce), Anthony Stelmalszak et Vincent Pollet-Villard (de Mudzilla), Sam Audrix et Florian Royo (de Mr Tchang). N?en jetez plus !!! J?avais fait connaissance, juste avant, avec Mireille et Olivier, sympathique couple qui allait nous offrir l?hospitalité, tout au long du week end, quand Chris? me présenta Paul Orta. ??? "C?est çà, t?as raison et moi j?suis le pape !!!!" Euh? Désolé, c?est bien lui. L?harmoniciste ricain vient de s?installer, depuis peu, dans le coin? Bon, sur c?coup là, j?ai pas franchement assuré? Et sur scène, au fait ?
Anson Funderburgh and the Rockets, accompagné par le chanteur harmoniciste du Mississippi Sam Myers sont au programme de cette première soirée. C?est la deuxième fois que je les vois en quinze jours, la première à Abbeville, j?avais trouvé cela excellent mais un peu court? j?allais, ce soir là, en prendre plein les oreilles !!!
A défaut de le répéter Sammy est bien malade (sans doute le diabète ?), il monte sur scène avec difficultés mais dés qu?il se présente devant le micro, c?est là que la magie opère? et que le Blues s?installe. Son chant est habité et captivant malgré des dizaines de clopes grillées les unes après les autres. Son jeu d?harmonicas, simple et envoûtant, vous prend inexorablement aux tripes, même si quelques quintes de toux, font craindre le pire? Mais Sam ne serait sans doute pas, le grand Myers, sans la qualité de ses accompagnateurs texan. A commencer par Anson Funderburgh, guitariste au toucher docile et divin sans excès de notes et autre démonstration superflue, John Street au clavier et à l?orgue, nourrie ses interventions d?élans communicatifs. La section rythmique s?approche de la perfection avec Eric Przygocki à la basse et surtout, Wes Starr, batteur gaucher, jouant avec une batterie montée pour un droitier ! Déconcertant !! Un sacré moment de bonheur qui allait se finir en b?uf magistral (non, pas mironton) ou un Sam allait en remplacer un autre? En effet, le transfuge de Mister Tchang, Samuel Audrix, échangea quelques somptueux phrasés avec Anson? Celui-ci plaçant même, après quelques riffs savamment distribués, la guitare du jeune musicien, sur son propre ampli? Tout simplement grand et inoubliable !!! La soirée se prolongea tard dans la nuit en échangeant quelques moments d?exception avec tous ses musiciens présents sur scène et dans la salle? Hé ! Hé ! The Blues is allright !!!
Sam Meyers
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
06-04-2003
Pretty Things
Pretty Things
4eme partie Mes nuits au Bourbon?
C?est par un agréable dimanche ensoleillé, que se profilait sous un doux climat printanier de début avril, la venue des Pretty Things, au Bourbon et pour finir en apothéose, JB Boogie, au comptoir du Jazz. Je conservais en moi, une image vivace du concert de Novembre 2001, à la Traverse pour un mémorable moment "Revival" ou je m?imaginais avoir écouter les Rolling Stones tant l?énergie décuplée et dévastatrice de Phil May et de ses compères m?avait subjuguée.
A tel point que ce concert constitue l?un des meilleurs de cette année-là. Autant dire que je fus quelque peut déçu. D?abord de la durée du concert, tout juste 70 minutes, rappel compris, pas de quoi rester collé au plafond. Ensuite, par le répertoire exprimé, un peu trop Folk mielleux, pas assez Rock?n?roll et rentre dedans même si quelques perles Rhythm and Blues, se sont glissés çà et là? Dick Taylor, au son de guitare incomparable est toujours là, Phil May chante encore avec ses tripes, Skip Allan aux baguettes est plus que jamais "frapadingue"? Mais cela ne restera pas indélébile dans mon esprit comme deux ans auparavant, j?en attendais vraiment beaucoup mieux? Peut être, la tournée de trop ?
Pas le temps de formuler une réponse, je suis cependant heureux d?avoir découvert un endroit, ou les musiques à résonances Bluesies s?imposent, de fort belle manière. Décoration dans l?esprit, ambiance cool et relax, acoustique satisfaisante et confort appréciable, accueil embelli par de magnifiques sourires (en particulier d?Anne derrière le bar), prix des consos (revus à la baisse) très acceptable. Autant d?éléments qui doivent fidéliser une clientèle, pas si nombreuse que çà sur ces 4 jours (sauf pour ce dimanche) en plaçant le Bourbon Street, comme un lieu incontournable de la vie nocturne Bordelaise et surtout, un arrêt obligatoire des Bluesmen en tournée? C?est tous ce que je peux souhaiter? Je reviendrais, j?en suis sur, au Bourbon Street pour (re)vivre des nuits avec Chris?, JP, Mireille, Olivier et les autres?
Mais la soirée commençait à peine, Julien Brunetaud nous attendait au Comptoir du Jazz.
En arrivant, Chris? me présente Jean Pierre de Cadi Jo venu assister à la performance de ces jeunes pousses girondines. Dans un registre de Boogies dansants saupoudré de Swings ravageurs et de Blues émouvants, Julien s?affirme en leader naturel d?une maturité étonnante pour ses vingt ans, autant dans son chant que dans son jeu de piano, utilisant, avec dextérité et justesse, l?ensemble de ses dix doigts. Anthony Stelmaszack (qui joue aussi avec Mudzilla et Flyin? Saucers) possède une richesse et une maîtrise exceptionnelle de son jeu de guitare, la rythmique n?est pas en reste, Fabrice Bessouat, à la batterie, alimente ses partenaires en diversités techniques au sein desquelles, Nicolas Dubouchet, s?octroie une belle place avec un étonnant jeu de contrebasse en slap? Il faut désormais compter avec ce nouveau groupe qui restitue un répertoire enlevé, époustouflant de cohésion, déconcertant de facilité, jubilatoire de tous les instants, brillant de mille feux multicolores, un véritable feu d?artifices !!! A suivre de très prés dans les mois à venir, en attendant la confirmation de leurs talents intacts. En ce qui me concerne, je suis vraiment très content d?avoir accepter l?invitation de Christian, j?suis pas prés d?oublier mon séjour dans le Sud Ouest ou j?ai pu faire de nombreuses et splendides rencontres, je vous le garantie ? C?est çà le Blues !!!
Nicolas Dubouchet
Anthony Stelmaszack
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
01-05-2003
Jan Gerfast
A l?invitation de mon nouvel ami que j?ai rencontré quelques semaines auparavant à Mont de Marsan, Alain Estenaves alias « Le Fantôme », nous traversons la frontière, toute proche, à peine remis d?un formidable Bay-Car Blues Festival de Grande Synthe, pour nous retrouver sur les routes de Belgique?
Nous passons la soirée de ce jeudi 1er mai, au Music Village, club de Bruxelles, au décor accueillant et chaleureux, plutôt spécialisé dans le Jazz mais qui de temps à autre programme un concert de Blues. C?est le cas ce soir avec Jan Gerfast Voodoo Band, formation Suédoise. Autant le dire tout de suite, de Voodoo, il n?y eu pas grand-chose, dans les deux sets proposés, mais le power trio (guitare chant, basse, batterie) s?est exprimé en diversité. Shuffle, Slow Blues, Rumba, Funk, Boogie, Rock?n?roll, dans un format plutôt Blues Rock, nourrie de quelques reprises, savamment dosées, comme Hey joe, Black Magic Woman ou Wild Thing.
Jan Gerfast est un adepte de la Fender Stratocaster au son incomparable dont il maîtrise le jeu avec finesse et dextérité, tranquillement assis sur un tabouret de bar, distribuant par de multiples touches successives un patchwork musical accessible à tous. Entouré d?une section rythmique, aussi différente que complémentaire, un batteur extraverti, bondissant et explosif comparé au bassiste réservé, calme et discret, pour créer en finalité, une homogénéité de tous les instants? La montée sur scène d?une chanteuse, répondant au joli nom de Magic Mama, un peu criarde mais qui ne laisse pas indifférent, asséna une version torride de Be Bop A Lula pour clôturer une soirée plutôt agréable, dans une salle à l?acoustique impeccable.
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
02-05-2003
Shawn Pittman
Profitant de l?après midi de vendredi pour visiter la capitale de la Belgique, en particulier ses disquaires, nous rejoignons en début de soirée, le Nekkersdal situé à Laken, banlieue de Bruxelles, pour assister au concert de l?américain Shawn Pittman. Je confirmes en arrivant à Philippe Verstraeten, le programmateur, ma venue et je lui promets d?écrire le compte rendu d?une soirée que je ne suis pas prêt d?oublier, tant les rencontres, aussi agréables qu?inattendues, allaient agrémenté la prestation déjantée du jeune guitariste. Je fais d?abord connaissance avec Matthias Dalle juste avant l?arrivée sur scène de Shawn et de ses musiciens. D?entrée, la formation distribue son flot d?énergie communicative, dans un registre Texas Blues électrique bon teint? Eh là ! En plein milieu du premier set, je vois devant moi, une apparition divine, une belle jeune femme brune typée à la nature généreuse entourée de ses deux anges gardiens, l?un à la chevelure décolorée, prêt pour la "Gay Pride", l?autre avec sa chemise de bûcheron, prêt à intégrer les Village People? J?ai bien nommé : Mademoiselle Malika Ben Brahim, animatrice productrice de l?émission de radio "América" sur la RTBF (Namur, Belgique) accompagnée par Marc Loison de "Sweet Home Chicago" sur Radio 666 (Caen, France) et Xavier "Delta Man" Boulanger de "Delta Blues" sur Radio Albigés (Albi, France)? Après les avoir (copieusement) embrassé et touché pour être certain qu?ils étaient bien constitués de chairs et de sang, je sentis monter en moi, une joie indescriptible, ou j?ai eu l?impression de surnager dans une substance satinée et planante proche du bonheur absolu. Pour un peu, on s?croirait à une réunion rédactionnelle du retour de la revanche de TRB avec quelques absents de poids, quand même ! (Coucou, Chris? et les autres?)
Quel plaisir de se retrouver là tous ensemble, avec Chantal, la compagne de Marc (Bonnemaison, F), Francis, le mari de Malika (Namur, B), Elmore D (Liége, B), le Fantôme (Roquefort, F), le pianiste Renaud Patigny (Bruxelles, F) et également Shawn Pittman Band on stage? Fort d?envolées guitaristiques déchaînées et de poussées vocales maîtrisées, le natif de l?Oklahoma, du haut de ses 28 ans, a assimilé un répertoire à la fois enraciné et contemporain, en puisant son inspiration dans le Blues électrique des années 60 tout en ajoutant une pointe de Funk, de Slow et de Boogie pour en restituer un métissage résolument tourné vers l?avenir. Des échanges de phrasés avec Matt Farrell au clavier, soutenus par la basse de Pierre Pellegrin et la batterie de Jason Moeller au jam de fin de concert en prêtant sa guitare à Matthias Dalle, l?ensemble de la prestation aura été riche et sincère. Un public chaud et trépidant dans une ambiance moite, collante presque suffocante, un son impeccable et limpide, des bières gouleyantes à prix très démocratiques, ajouté à cela, la présence de qui vous savez, autant d?éléments réunis pour une soirée à jamais gravée dans mon esprit? C?est avec une petite pointe d?amertume que je quittais le Nekkersdal, j?aurais tant aimé que le temps se suspende, pour continuer à vivre des moments aussi intense qui me rende tellement heureux? Je salue une dernière fois, tous ce beau monde, en me disant que j?ai beaucoup de chance de faire partie, de cette presse bluesie, qui est pour moi un peu comme une deuxième famille?
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
03-05-2003
Blues Power
Ce clich? nous a ?t? transmis par le patron du R?gal Terroir
Un Grand moment de Blues.
Avec Foolbox, le groupe dans lequel on me laisse massacrer des standards, nous avions programmé le 03 mai un concert au bar du commerce à Beuzeville, petite bourgade normande fort sympathique à mi chemin entre Caen et Rouen. Installé sur la place principale du village, le bar du commerce a établi un principe simple. De mai à octobre, 1 fois par mois, il installe une tonnelle sur la terrasse, un groupe s'y installe pour un apéro concert de 18 à 21h00. En passant lui déposer des affiches, j'ai découvert que le bar juste à coté programmait le même jour les Blues Power. J'appelle Denis Cook, guitariste chanteur du groupe rival, heureusement, il débutent vers 21h, les amateurs de Blues vont être à la fête à Beuzeville (et inversement).
Bien sur, je ne ferai pas de commentaires sur la prestation de FoolBlox que je n'ai pas vue. Denis Cook nous a rejoint en fin de concert pour un b?uf très agréable et très apprécié du public plutôt nombreux compte tenu de la taille des lieux. Ensuite il est parti assuré sa prestation pendant que nous ramassions nos petites affaires et que nous passions à table. J'en profite pour dire que l'on aimerai bien rencontrer plus souvent dans les endroits dédiés à la musique live un tel accueil et une tel gentillesse de la part des patrons.
Bien entendu, nous sommes passé voir Blues Power qui officiait en duo. Accompagné de Christophe Petit à la guitare, Denis Cook était en grande forme, que dis-je en grande forme, je ne l'avais jamais vu jouer comme ça.
Pourtant je l'ai vu de nombreuses fois et dans différentes structures de groupes mais toujours sous le nom Blues Power. Pascal Fouquet (des Hoodoomen) a longtemps assuré les guitares aux cotés de Denis et j'ai assisté a quelques échanges qu'il aurai fallu enregistrer.
Mais en ce samedi 3 mai 2003, je ne sais pas ce qui s'est passé, ces deux mecs simples et sympathiques ont été touchés par la grâce. Peut être avaient ils fait la sieste au bon carrefour cet après-midi là, peut être que le dieu du Feeling est-il venu les visiter ou peut être que tout simplement ce sont de grands musiciens. Tout ce dont je suis certain, c'est que nous avons assisté à un très très grand moment de Blues. L'ambiance intimiste, quasi familiale, des lieux nous a aussi permis de discuter avec n'importe qui comme si l'on se connaissait déjà, comme si le fais d'avoir partagé cette soirée avait tissé un lien.
Les guitares ont bien évidemment été flamboyantes et jamais le Feeling n'a été écarté au profit de la technique. Pourtant je dois dire qu'ils en ont envoyé les sal? !!
Au chant, Denis a joué allégrement avec les standards, commençant avec Suzy Q pour passé sur Baby please don't go, reprendre Rock me baby après le solo pour enfin revenir à Suzy Q. Les titres n'avaient plus la moindre importance, le Blues était présent dans le bar, palpable, et toutes les personnes présentes ne s'y sont pas trompé. Pourtant je parierai que moins d'un quart du public possède un disque de blues. Jérôme Lemesle, bassiste et occasionnellement harmoniciste de Foolbox est allé souffler dans ses trous avec eux pour une improvisations étonnante ou l'on avait l'impression qu'aucun des trois ne voulais laisser le b?uf se finir. Ajoutons que les deux guitaristes jouent ensemble depuis longtemps et se connaissent parfaitement. Ils ne se suivent pas ils sont un seul et même Blues. Merci Denis, merci Christophe, loin des grandes salles, loin des stars, vous nous avez offert un très très grand moment de Blues, l'un des plus beau qu'il m'ai été donné d'entendre.
Cette image nous a ?t? remise par le patron du R?gal Terroir.
Pascal Lob
Photos : Pascal Lob
13-06-2003
Wanana Blues Blasters
Il faut être franc, j'avais un à priori en arrivant au Brooklin. L'écoute de leur album ne m'avais pas convaincu et malgré l'enthousiasme de Cisco (le patron des lieux) suite à leur dernier passage, je restais prudent, nous verrons.
Et bien j'ai vu, mais surtout, j'ai entendu. Puis j'ai jeté mes préjugés à l'égout, ces mecs là savent jouer le Blues c'est indiscutable. En "Power Trio", de toutes façon ils n'ont pas le choix, les trois doivent être bon, aucun ne peu se permettre de baisse de régime. Ne vous inquiétez pas, aucun d'eux n'a failli et nous avons eu droit à une bonne prestation. Je suis même convaincu qu'ils peuvent encore donner plus dans une salle pleine.
Leurs compos sonnent juste et leurs reprises sonnent comme leurs compos, des standards à la sauce Wananna, juste relevés ce qu'il faut. Une palme spéciale à Gaspard, guitariste au tallent certain mais surtout chanteur avec une bonne vieille voix rappeuse, décapée au bourdon, comme je les aime. Et même si le second set, un peu plus Blues Rock m'a un peu moins emballé, le troisième à fini de me convaincre et je ne les manquerais pas le 30 juin prochain au même endroit.
Pascal Lob
27-06-2003
Rosebud Blue' Sauce
Voilà déjà une bonne année qu?une fois par mois, sous l?impulsion de Nono Macquet (contact au 03 21 10 43 16), passionné depuis longtemps par la note bleue qui sait naturellement mué en programmateur, le Blues acoustique ou électrique s?installe au comptoir du B 52 d?Outreau, pour offrir de savoureux moments de joie communicative. En effet, depuis le mois d?avril 2002, nombre de musiciens, ont déversé leurs décibels dans cet endroit, qui extérieurement ne paye pas de mine mais qui possède un charme évident dés la porte franchie, en nous transportant dans un véritable saloon où la chaleur du bois prédomine. Du sourire féminin derrière le bar et dans la salle aux banquettes confortables et accueillantes pour déguster une cuisine simple et généreuse à prix doux arrosée de bières locales gouleyantes, autant d?éléments affichés qui favorisent les contacts et qui s?ouvrent logiquement à la musique «live». Pour clôturer la saison, les Rosebud Blue Sauce (découvert à Cahors l?année passée), originaire du Sud Ouest, font une halte remarquée et remarquable, en distillant trois sets de haute volée dans un registre à forte coloration Jump et Swing du meilleur effet qui ravira les nombreuses personnes présentes. Ce n?est pas mon ami Christian Rock qui m?accompagnait, équipé pour la première fois de son splendide appareil photo spécialement pour L?Oreille Bleue, qui me contredira.
La bonne heure et demie de route pour rejoindre, Boulogne sur mer, ne nous a pas découragé et nous n?allons vraiment pas le regretter?
Ce qui caractérise d?entrée, la performance des Rosebud, c?est la cohésion entre chaque musicien, où chacun sait être à sa place sans tirer la couverture à soi.
A commencer par cette assise rythmique emmenée avec légéreté, doigté et complicité évidente par Abdell «B-bop» Bouyousfi à la contrebasse et Fab «Fabulous» Bony aux baguettes. Un tapis de velours, pour la guitare enjôleuse de Nico «Teen» Duportal et l?harmonica virevoltant de Denis «Lazy» Flaichez qui se partagent le chant lead suivant les morceaux. Deux chanteurs qui s?affirment être complémentaires, dans un répertoire où les compos se mélangent légitimement avec les reprises, Junior Wells, T-Bone Walker, Pee Wee Crayton et plein d?autres s?invitent ainsi à la fête? Un régal pour les yeux comme pour les oreilles ! De l?énergie à revendre, une alchimie certaine, de la prestance scénique, un dynamisme captivant qui positionne les Rosebud Blue Sauce comme l?une des meilleures formations Blues en Europe? Une soirée réussie pleine d?allégresse et de bonne humeur qui m?a donné envie de revenir? En attendant la prochaine date prévue, le 12 septembre, avec Lance et Donna, c?est la route des festivals qui se profile à l?horizon, Cahors, Cognac, Bougy? Bon été et à bientôt, Nono et le B 52?
Lucky Jean Luc
Photos : Christian Rock
30-06-2003
Wanana Blues Blasters
C?est la deuxième fois en quelques semaines que les Wanana Blues Blasters s?arrête au Brooklyn, leur première prestation n?avait pas manqué d?intérêt et de vitalité, celle de ce soir allais en être la confirmation. En formule classique, composé simplement de trois musiciens, guitare chant, basse, batterie les trois sets proposés font le tour de la chose entre Blues, Swing et Boogie avec un certain talent et une réelle homogénéité. A commencer, par Gaspard Ossikian de St Etienne qui maîtrise aisément toutes les techniques de la «six cordes», adepte du bottleneck et du jeu «slide» par excellence, et qui possède une exceptionnelle voix «d?outre tombe», puissante, rauque et rugueuse à souhait. Olivier Perez de Lyon s?affirme en bassiste structuré et convaincant en harmonie avec le jeu de baguettes de Michel Rullière de St Chamond qui s?active à alimenter le tempo avec énergie et feeling.
Le répertoire des Wanana puise son inspiration, en plus de quelques compos bien senties, auprès des plus grands de la discipline, Albert Collins, Jimmy Reed, Muddy Waters, BB King et Willie Dixon, pour ne citer qu?eux. Mais là où ces garçons font la différence, c?est dans l?interprétation, en apportant la «Wanana Modern Touch» qui créée une ambiance bien particulière tout en conservant l?esprit profond et l?âme séculaire de la musique du diable? La double version du titre I?m ready en est une singulière illustration. Dommage, que le public ne se soit pas déplacé en nombre, malgré un papier dans la presse, préférant sans doute les bateaux (et les marins !) de l?Armada, situés à quelques centaines de mètres? C?est promis, on fera beaucoup mieux, la prochaine fois, car ce «Power Trio» mérite réellement d?être vu, entendu et (re)connu?
Lucky Jean Luc
03-10-2003
JW Jones
Le B52 est un resto café concert. Le décor "Saloon" rend tout de suite l'endroit sympathique. Il suffit d'y ajouter un accueil des plus chaleureux et une programmation Blues de Nono pour en faire un lieu des plus agréables. Malgré tout l'endroit n'est pas très grand et y retrouver JW Jones pour l'une de ses 4 dates françaises nous semblait être un tour de force de Nono.
Nous arrivons pour l'apéro, Nono nous saute dessus pour nous présenter les musiciens. Ils finissent leur repas et nous ne sommes pas envahissants. Nous les laissons dîner tranquille, non sans avoir échangé nos cartes, nous reparlerons avec eux à la pose.
Nous allons donc nous installer et nous sustenter en attendant l'arrivée sur scène de ce jeune Canadien (il doit avoir environ 25 ans). Nous évoquons sa courte carrière (il s'est fait connaître en 1999) et ses deux albums (Defibrilating 2001NothemBlues et Bogart's Bounce 2002 Nothemblues/CroosCut). Notons qu'ils sont tous les deux fort recommandables même si j'ai un petit faible pour le premier.
Nous finissions notre repas quand ils ont commencé. Ils nous ont servi deux sets dans la soirée et même s'ils ont eu du mal a démarrer et que le premier a été un peu moins énergique, le second a été torride. On a même vu des gens danser sur les table. Parfois Blues Rock, parfois Jump, parfois Swing, les titres tournes rond et le sax (Brian Asselin) fait des merveilles. La basse batterie (Nathan Morris et Billy Brennan) a été irréprochable. On a quand même regretté l'absence de Southside Steve Marriner, harmoniciste qui officie sur les deux tartines et que j'attendais presque autant que JW Jones. Nathan nous expliquera que Steve à monté son propre groupe, il va falloir faire des recherches !!!
Pour ce qui est de JW Jones, il a tout simplement confirmé ce qui transparaît sur ses galettes, un chant honnête et une guitare flamboyante. Ses solos sont inspirés et chargés de feeling, parfois peut être trop techniques au détriment de la fluidité. Il est peut être un peu trop jeune et donc trop fougueux, mais quelle énergie et quelle belle soirée, incontestablement. Si Nono continue avec ce genre de programmation, il serait possible que l'on finisse par s'abonner.
Pascal Lob
04-10-2003
Spoonful
Cela fait (déjà) deux ans, que les jeunes musiciens Caennais de Spoon Ful fréquentent les scènes normandes en déversant les flots communicatifs et continuels de décibels tout azimut. Leur passage, ce samedi, au Saxo en a été, une nouvelle fois, l?agréable confirmation. Dans un registre, fortement imprégné par la musique Afro-américaine dans son ensemble , entre Blues feutré et Funk efficace, les deux sets proposés, donnent la dimension d?une belle réussite où chaque musicien s?affirme encore un peu plus à chaque sortie. A commencer par Igor Pichon, au chant, à la guitare électrique et au dobro, qui se positionne en véritable leader, réellement concerné et visiblement habité, par sa passion affichée pour la musique du Diable? Nicolas Mary, derrière son clavier et son orgue, distribue de l?énergie à profusion et apporte, de sa voix, une contribution nécessaire et méritoire. La section rythmique n?est pas en reste avec Yann Moroux à la basse et Gilles Delagrange à la batterie, peaufinant, l?un et l?autre, avec détermination, un répertoire assimilé et maîtrisé sur le bout des doigts?
Une affaire rondement menée où les standards (Red Rooster, Thrill is gone, Sex Machine, Mustang Sally ou Everyday I have the Blues, notamment) se mélangent habilement avec de judicieuses compositions qui sonnent résolument moderne, en harmonie avec l?ère du temps? A défaut d?employer une formule rabâchée par le passé à l?encontre d?une célèbre formation et qui leur convient tout à fait, Spoon Ful, c?est «quatre garçons dans le vent». Il y a fort à parier que celui ci les transporte loin, très loin, bien au delà des frontières régionales? Heureux d?être un témoin privilégié de leur ascension, je conseille, dans l?immédiat, de foncer les découvrir «en live», assuré de passer un délicieux moment festif, plein de sincérité et d?entrain?
Funky Good Times !
Lucky Jean Luc
16-10-2003
Roomful of Blues
Depuis 15 jours, je suis tout émoustillé car tout est organisé et prévu : Pascal a réservé pour «L?oreille bleue» 2 tables à proximité de la scène. Lucky «Les Bons Tuyaux» Jean Luc planifiant l?itinéraire et envisageant un «plan kebab» pour la restauration des troupes. Séverine & Mimi «La Science» nous accompagnent. Le «Club Des 5» se présente donc dans les meilleures dispositions devant l?entrée de L?hôtel Méridien Étoile pour assister au concert de Roomful Of Blues ce jeudi 16 novembre 2003.
Après quelques serrages de louches, commentaires sur la prestation de la veille (six personnes dans le public !...des chorus interminables ?...) et présentations diverses, nous nous asseyons pour assister à l?entrée progressive des huit compères.
Lorsque Lucky Jean Luc me tire de ce rêve éveillé, en me signalant le départ de l?escadron bleu, je n?ai pas encore la faculté d?exprimer la confusion qui m?anime?
Lors du trajet de retour mes deux voisins sombrent promptement dans les bras de Morphée et de nouveau, je ne peux relater mes impressions aux deux petits «Raymond BARRE» qui m?entourent. Après mûre réflexion, je dresse le bilan de la soirée passée et conclu que bien que je vienne de les voir, je me donnerai les moyens d?y retourner pour les écouter le soir même?
Le vendredi 17, «Rebelote et Roomfull aux As», j?y suis et c?est la magie qui l?emporte? car les quatre paires du jeu ont sorti leurs atouts maîtres. Sans exception aucune, ils jouent TOUS beaucoup mieux, aujourd?hui ! Abasourdi, je me dis que, pour peu qu?on les encourage sincèrement, ces gars là excellent dans l?art de la cohésion sans que cela ne nuise au talent individuel de chacun.
LE SON EST PARFAIT !
La salle est pleine.
L?ambiance est enjouée, des couples dansent et s?éclatent.
Le dialogue s?instaure peu à peu avec le public jusqu?à la communion totale.
Je suis subjugué et le premier set diffère véritablement de celui de la veille.
Just Like Dynamite me fascine?
I Smell Trouble me stupéfie.
A chaque titre, le tapis rouge se déroule un peu plus vers les marches de la perfection.
Je m?en vais, touché par la grâce, en souhaitant que le concert, proposé par FoolBox le soir même, soit annulé afin que je puisse emmener les membres du groupe à la capitale...
Gringos
18-10-2003
Midwest
C?est sans aucune hésitation que je me décidais à faire le (court) déplacement vers la capitale calvadosienne pour assister au concert de Midwest. Je gardais un excellent souvenir de leur prestation en Août 2002 au 1er Bougy Blues Festival où la formation avait démontré de réelles possibilités et prouvé certaines capacités à se surpasser. Aujourd?hui, les choses ont un peu évolué, tout d?abord quelques changements de personnels sont intervenus et, ensuite, j?ai la chance de partager avec certains membres actifs du groupe, des relations privilégiées, sans pour autant altérer ma vision des choses. Celle d?une formation à la solidarité affichée et au potentiel intact, prête à donner le meilleur d?elle-même. La performance de ce samedi l?a confirmé sans équivoque, dans des conditions délicates propices à désolidariser le premier «combo amateur» tombé de son berceau. Mais Midwest, en deux bons sets, a su faire front et assurer. Dans un registre Blues moderne mitonné de Funk soyeux, les «anciens» encouragent les «nouveaux» avec pour principal but de créer une alchimie palpable. Que ce soit sur les standards (Got my Mojo Working, Mustang Sally, Hoochie Coochie Men?) ou sur les reprises agrémentées à leurs manières, tout le monde se retrouve aux fourneaux?
Ainsi le «marmiton» Jeff Tailpied au chant prometteur, dont c?était seulement la deuxième sortie, peut s?affirmer et recevoir un soutien permanent du «1er commis» Marc Loison à la guitare nerveuse, virevoltante ou posée, selon les mets dégustés. Le «saucier» Pascal Mullois au clavier apporte des ingrédients indispensables à l?affaire où la complicité façonnée par les «garçons» de la rythmique, depuis le début par Marc Mitou derrière ses fûts et seulement depuis environ un an par Jean Guy Pierozak à la basse 5 cordes, se fait agréablement sentir. Au moment de l?addition, certainement pas une cuisine de grand chef, bourgeoise, chiche et coûteuse aux innovations hasardeuses mais, plutôt, une belle carte brasserie, généreuse, variée et goûteuse de grands classiques maîtrisés? Pour les (nombreux) absents qui auraient eu tord, Midwest remets le couvert au même endroit, les 14 et 15 novembre prochain dés 23h30?
Servez-vous à volonté et bon appétit, m?ssieurs dames !
Lucky Jean Luc
23-10-2003
Buddy Guy
La Grande Escroquerie du Blues !!!
En tournée en France pour quelques dates seulement, Buddy Guy faisait une halte en Normandie, sous l?égide du Théâtre Duchamp Villon, délocalisée pour cause de travaux, dans le superbe Théâtre des Arts de Rouen, plus habitué aux grands airs d?Opéra qu?aux riffs de guitares. L?Oreille Bleue se devait d?être présente pour assister à cet événement qui saluait la dernière production discographique signée par l?intéressé, par un retour remarqué vers la musique qui nous fait tant vibrer, intitulée Blues Singer. Pour l?occasion, tous les spécialistes de la presse spécialisée que compte notre belle région ont fait le déplacement, Gilles Romain-Vimont, Dominique Fanger pour Soul Bag, Didier Chaumier pour Blues Feeling, Marc Loison pour l?émission de radio «Sweet Home Chicago» (le samedi entre 13 et 15 h sur http://blues.radio666.com), sans oublier mes compères de Lob, Gringos et Pascal. Tout semblait réunit pour passer un agréable moment dans un lieu à l?acoustique exceptionnelle copieusement fréquenté sur ses trois niveaux? Mais dés l?entame du concert, les échos défavorables des performances de Buddy Guy, à Nancy et à Toulouse, allaient se confirmer. A commencer par le volume sonore de sa Strat?, tantôt ahurissant à tel point qu?il dissimulait les autres instruments, tantôt inaudibles pour deux oreilles attentives et normalement constituées.
Son jeu de guitare approximatif, dépourvu de feeling et brouillon fut agrémenté d?effets visuels consternants comme le frottage des cordes avec une baguette de batterie et le simulacre du jeu avec les dents, qui reçurent apparemment l?assentiment de l?auditoire. Il faut ajouter à cela, les diverses imitations et reprises, d?Eric Clapton à SRV, de Muddy Waters à John Lee Hooker entre autres, réduites, pour la plupart, à des tranches saccadées et successives sans intérêt, ressemblant à du mauvais échantillonnage. Malgré le soutien de musiciens acquis à sa cause, en particulier l?excellent Tony Z au clavier et à l?orgue, le concert ne décolla pas, pourtant renforcé par quelques sorties, Fender en bandoulière, dans le public plus extravagantes que nécessaires. Cela aura duré prêt de 2 heures, entre pitreries et frasques, pour une prestation décevante et inadmissible, pour un artiste de cette renommée, plus proche du gâchis et de l?escroquerie (principalement pour ceux qui ont déboursé jusqu?à 25 euros), absolument pas sauvée par les deux derniers morceaux à la guitare acoustique? Un concert à oublier au plus vite, que les 67 ans de cette «légende vivante» n?excuse pas, qui dessert notre musique préférée. Heureusement que certains, jeunes et anciens, comme Sharrie Williams, Big James et surtout, Snooky Pryor (82 ans !) et ses amis, ont démontré, pendant les festivals printaniers et estivaux, une réelle vitalité et une émotion sincère à perpétuer un Blues captivant et renversant?
Lucky Jean Luc
01-12-2003
Albert Lee
Bien que dépassant mon domaine de compétences, je ne peux passer sous silence, cette formidable soirée vécut du coté du New Morning à Paris. En effet, Albert Lee s?exprime, au-delà du cadre du Blues, depuis bien longtemps dans le milieu de la Country et du Rock, notamment avec Emmylou Harris, Everly Brothers ou Jo Cocker (pour ne citer qu?eux).
Mon ami Michel Gaudray n?aurait loupé sa venue sans aucun prétexte et il m?a facilement convaincu de le suivre jusqu?à la capitale. D?entrée les choses allaient se préciser, un Boogie furieux suivi par un Rock?n?Roll torride et une Ballade sensuelle, autant d?éléments définissant la nature du style exprimé. Présenté comme le Guitar Hero par excellence, Albert Lee s?entoure de musiciens talentueux et leur donne la possibilité de s?exprimer à leur juste valeur. Pete Wingfield aux claviers et Gerry Hogan à la pedal steel guitar échangèrent avec le guitariste Britannique de savoureux moments de complicité d?une rare intensité.
Mais c?est évidemment son jeu de guitare d?une dextérité à toute épreuve et d?une facilité quasi insolente qui transmets le plus d?émotions propices à se laisser transporter et à chavirer de bonheur. Très bon chanteur et loin d?être ridicule au piano, il partage également le chant avec son bassiste, Brian Hidgson et avec son batteur, Peter Baron.
Les deux bons sets ont suffit pour me convaincre de l?énorme talent du personnage, qui sait visiblement rester simple et intelligent, en ne se contentant pas d?être l?unique centre d?intérêt du concert et en offrant une place légitime à chacun de ses accompagnateurs? Une anti star en puissance. Chapeau, Sir Albert Lee !!!
Pour ceux qui souhaitent le découvrir, il accompagne également l?ancien bassiste des Rolling Stone, Bill Wyman. Ce dernier sera en concert le 14 février 2004 à la Traverse de Cléon (76) prés de Rouen.
Lucky Jean Luc
Photos : Xavier Caupenne
13-12-2003
Caps & Hat
Entendu pour la première fois au Tremplin de la Traverse de Cléon (76) en octobre dernier où ils avaient eu la lourde tache d?ouvrir les débats, leur prestation d?une vingtaine de minutes passées sur scène m?avait donné envie dans découvrir un peu plus. C?est aujourd?hui chose faite et je ne regrette absolument pas le déplacement jusqu?au Glue Pot de Caen.
Fort d?un répertoire dense et diversifié d?une bonne quarantaine de morceaux, les trois sets proposés ont prouvé la cohésion et l?implication de chacun, dans une formule Power Trio qui ne supporte absolument pas la médiocrité et où certains plus chevronnés se sont déjà cassées les dents.
Il faut dire que les trois compères ne sont pas tombés de la dernière pluie, ils en profitent pour puiser sans vergogne dans leur culture musicale, inspirés par plusieurs décennies de Blues électrique et de Blues Rock et s?offrent même quelques compos en Français. Laurent Choubrac chante juste et maîtrise avec finesse, aux guitares et au dobro, sans prétention excessive et sans démonstrations superflues, toutes les techniques de la six cordes. Thierry Thomas aux ch?urs et à la basse s?implique avec ferveur et volonté, Patrick Le Duff s?impose avec puissance et limpidité, derrière ses fûts, aux ch?urs et parfois au chant-lead.
A l?arrivée, la formation Caps and Hat partage avec enthousiasme et sincérité leur passion commune pour la musique du diable et n?oublie pas d?inviter en fin de soirée les potes musiciens présents. Ainsi lors du b?uf final, trois guitaristes se succèderont, Marc Loison de Midwest, Pascal Juliard et Eddy Leclerc. Ce dernier, tout juste âgé de 20 ans, installé aujourd?hui à Rennes, ancien compagnon route de Laurent, Thierry et Patrick au sein des Beat Keepers, a démontré des capacités plus qu?intéressantes qui devraient faire parler de lui dans les mois à venir. Une soirée de franche camaraderie et de sympathiques rencontres, où je conserve gravé en mémoire les splendides yeux de cette belle inconnue prénommée Anne dans lesquels je me suis noyé? Dommage, que?
Lucky Jean Luc
Photos : Patrick Demathieu
14-12-2003
Sexy Mozar Funkers
Sexy Mozar Funkers ???? Mais qu?est ce qui se cache derrière ce jeu de mots à peine dévoilé ? Un hommage sincère et appuyé à toutes les mamans du monde ? Un plébiscite pour un jeune prodige de la musique classique ? Un spectacle de superbes filles dénudées digne des plus grands cabarets Parisiens ? Non, rien de tous çà ! Tout simplement, un sympathique combo qui restitue sans prise de têtes, une musique joyeuse, festive et idéale pour alimenter les appétits les plus voraces de Fétards de tous poils, de Noceurs jusqu?au-boutistes, de Bringueurs extralucides et autres Clubbers fourvoyeurs de Dance Floor. Un répertoire de reprises de Funk torride et de Rhythm and Blues explosif qui lorgne sans équivoque vers le Disco, la Musique Latine, le Reggae et la Soul Music?
Une formation de sept éléments qui n?hésite pas à reprendre des titres connus de tous (ou presque) sans crainte de soutenir la comparaison.
A commencer par l?assise rythmique, essentielle dans le registre exprimé, avec la justesse de Serge Tsenkoff à la basse et la dextérité de Denis Béguier à la batterie, en dynamiteurs de service, complices à l?unisson. La ravissante Agathe Turpin s?impose au chant, d?une voix chaleureuse, limpide et puissante, jamais forcée, soutenue par les choeurs de Denis et de Laurent Demaretz, également à la guitare.
Ce dernier démontre avec brio et efficacité que l?abus de solos interminables et de chorus à rallonge n?est vraiment pas nécessaire, le principal demeurant de jouer la note précise au moment où il le faut. Thomas «Ben» Bourreau à la trompette et Fred Motte aux saxophones (Alto et Ténor) amènent de leurs interventions bienvenues, un volume supplémentaire et indispensable, aux titres dansants et entraînants explorés, consolidés par la participation de Franck Collette au clavier.
Au final des trois sets, le concert s?est révélé goûteux et digeste à la mise en place travaillée et soignée, le renfort de l?harmoniciste (Espagnol) José Carlos, sur quelques titres, ne fut pas non plus négligeable.
Un seul petit regret toutefois, qu?il n?y est pas eu plus de monde présent, en cette fin d?après midi dominical, pour se laisser (trans)porter par les rythmes métissés et effrénés distillés par les Sexy Mozar Funkers. Séance de rattrapage vivement conseillée et chaudement recommandée, le dimanche 11 janvier 2004 au même endroit dés 18 heures, histoire de commencer l?année du bon pied? Move your body !!!
Lucky Jean Luc
20-12-2003
Back to Soul
Back to Soul est une formation que j?avais découvert, il y a un plus d?un an, lors du Festival Blues à Gogo au Havre. Continuant à restituer avec envie et passion, un répertoire de grands standards du Rhythm and Blues et de la Soul Music, B.T.S nous (re)plonge avec bonheur dans cette musique chaleureuse, prenante et immortelle. D?Otis Redding à James Brown, des Blues Brothers à Aretha Franklin (pour ne citer que les plus représentatifs), ce «big band», fort de ses dix éléments, nous invite inexorablement à taper du pied, à frapper dans nos mains et à esquisser quelques pas de danse?
Une machine rodée et bien huilée, au registre contrôlé, aux cuivres essentiels, aux arrangements travaillés et aux voix enjôleuses, qui stimule et revitalise en trois sets successifs et bouillonnants. Au final, vous l?aurez compris, j?ai le sentiment d?avoir vécut une agréable soirée et la confirmation des possibilités de chacun pour perpétuer cet hommage sincère et vivace. De l?envie, de la passion et du bonheur, j?vous dis !