Le 8 février 2003 dans le cadre de Blues de Mars, Didier Lockwood animait une master class à Elbeuf
Sur l?invitation de Michel et Jean-Baptiste Gaudray, j?assiste avec grand plaisir, ce samedi en début d?après midi, à l?Ecole de Musique d?Improvisation de Jazz d?Elbeuf, à une master class animée par Didier Lockwood, célèbre violoniste connu et reconnu de tous. Pendant deux heures avec gentillesse et humour, il présente, dans un premier temps son parcours, ou il explique qu?il commença le violon dés l?age de 6 ans, pour intégrer un orchestre à 13 ans et finir des études de musique classique à 15. Grâce à son frère pianiste et à l?écoute de disques de musique "Pop", il s?ouvre à d?autres styles musicaux. A 17 ans, il réussit une audition, en vue d?intégrer la formation de Christian Vander, Magma, avec laquelle, il fit son éducation rythmique et artistique pendant 3 ans. Puis, ce fut, la rencontre avec Stéphane Grapelli et les premiers concerts au Royal Albert Hall de Londres, des moments privilégiés avec d?autres grands noms comme Stan Getz ou Dizzie Gillespie?
Aujourd?hui, Didier Lockwood a ouvert sa propre école ou il affirme que le plus important est le placement rythmique, en préférant un musicien qui pose correctement quelques notes plutôt que celui, qui en fait beaucoup plus, mais sans justesse. Il conseille également à ses élèves, quelque soit leur instrument, de commencer par jouer de la batterie, et ainsi acquérir une indépendance physique (entre les mains et les pieds). Pour illustrer ses dires en musique, il joue une note, puis 2, 3, et ainsi de suite, invite JB Gaudray à la guitare et Jean-Michel Charbonnel à la contrebasse, et leur propose de jouer le Blues et ses 12 mesures. Deux élèves viennent ensuite s?essayer avec le Maestro pour quelques échanges uniques et rares. Il leur conseille, en guise de conclusion, de ne surtout pas se priver de ces bases. Merci Monsieur Lockwood de partager avec autant de simplicité et de passion votre musique et très sincèrement chapeau bas !
Le 20 mars:
J'avais écouté ses deux albums et c'est avec une certaine impatience que j'attendais de le voir sur scène. Nous entrons donc à la Traverse avec Christian, nous retrouvons Lucky Jean Luc et entrons dans la salle. C'est la première fois que je vois la Traverse en configuration restreinte, quel dommage. Enfin ! Comme le dira Marc Bourreau, le maître des lieux et en l'occurrence monsieur loyal, "La soirée du Band Of Friends (du lendemain au même endroit) à aspiré une grande partie du public habituel mais les absents ont eu tort".
Jeff Zima, Fred Jouglas et Simon Boyer montent sur scène et alors là mes amis, feu d'artifice, saut à l'élastique et looping sont bien fades à coté du festival d'énergie et de bonne humeur que représente Jeff Zima. Il parait que la Nasa envisage de l'utiliser son énergie pour faire décoller les navettes.
Jeff joue assis, mais je crois que la chaise est en arrêt maladie depuis. Il gigote comme s'il était assis sur une meule de foin et qu'il avait trouvé l'aiguille. Il fait des coupures Pub entre les morceaux "comme aux US" dit il: "dix minutes de musique et une coupure pub". Il part alors dans une description du spot de pub typique avant de reprendre le titre suivant. Son jeu de guitare est assez impressionnant, même s'il ressert un peu les même ficelles, il les habille différemment. Sa voix n'est peut être pas exceptionnelle mais il vit vraiment ses morceaux et cela donne un ensemble très réussi. A la contrebasse, Fred Jouglas est tranquille, concentré et efficace. Lui aussi a sa touche de folie et nous gratifiera d'un solo ou ses claquements de cordes se mélangeront au jeu de batterie sur les cercles, du bonheur ! Derrière les fûts, Simon Boyer, regrette encore d'accompagné Jeff plutôt que Shakira mais ce n'est pas pour des raisons musicales.
Quand cette obsession le laisse un peu tranquille, il s'avère être un bon, voire très bon batteur, utilisant toute la palette de sons dont il dispose pour agrémenter son jeu. Nous avons passé ensuite au moins deux heures à discuter. Forcément, ils sont en plus très sympathiques. Vous l'avez compris, j'ai pris une grosse claque. Si vous ne l'avez jamais vu, ne ratez pas Jeff Zima. Si vous l'avez déjà vu, vous savez déjà qu'il faut y retournez.
Heureux de retrouver pour la deuxième fois de la semaine, après Caen, Boo Boo Davis et sa formation. Premier constat d?emblée, la restitution sonore est impeccable (ce qui a fait défaut au Zénith), je vais pouvoir apprécié à sa juste valeur la performance de chaque musicien. Boo Boo arrive sur scène, habillé entre une tenue des "maharadjahs" des Mille et une nuits et un pyjama cossu d?un riche propriétaire terrien? Chanteur inspiré plus qu?harmoniciste démonstratif, il sait communiquer avec l?assistance, soutenu par un band néerlandais complètement à son service. A commencer par une section rythmique, basse et batterie, particulièrement en place et bien au fond du temps? Le guitariste, au toucher fin et léger, jamais agressif, a démontré avec aisance, ses qualités intactes. Le pianiste s?est vraiment fait plaisir, avec quelques envolées, savamment placées et dosées. Le répertoire exprimé très Chicago, a peut être manqué d?un tout petit peu de folie mais ce fut, cependant, un fort agréable moment, qui aurait certainement mérité une plus nombreuse affluence.
Le 21 mars:
Comme la veille, je ramasse Christian et Didier pour une deuxième soirée de Blues de Mars plus orientée Rock.
Klim ouvre le bal. Ce groupe est constitué de vieux briscards qui usent leurs six cordes depuis vingt ans sur les scènes Rock de la région. Leur rock un peu Pop, un peu Punk est très agréable et José Boutard au chant conserve quelques intonations à la Joe Jackson. Une très bonne première partie qui tout compte fait n'est pas si décalée que ça avant le Band Of Friends.
Prenez la dernière formation de Nine Below Zéro, ajoutez y Gwyn Ashton faites mijoter lentement dans les loges en arrosant suivant le niveau d'absorption. Dans une salle, après avoir fait monter la sauce avec une première partie énergique faites réduire doucement en ajoutant quelques fan d'une gloire du Blues Rock. Quand le groupe à bien mijoté dans les loges versez le sur une bonne scène avec un bon son. Laissez le doucement se mélanger à la salle, ajoutez un bonne dose de l'esprit et du feeling de Rory Gallagher. Laisser doucement cet esprit s'emparer du guitariste Gwyn Astson. Laissez la température monter, laissez fuser quelques intervention de basse de Gerry McAvoy jusqu'à obtenir un solo au feeling étonnant. Quand le Rock se fait un peu lourd, n'oubliez pas de glisser une guitare acoustique puis un dobro au son dégoulinant dans les mains de Gwyn Ashton. Vous pouvez déjà constater qu'il est déjà complètement imprégné de l'esprit du maître. Revenez à l'électrique, finissez avec quelques grands standards, mettre un Shadow Play en rappel et utilisez The Loop pour la touche finale. Vous obtiendrez ainsi de bien jolis souvenirs pour vos vieux jours.
28 mars
Je gardais en moi un sentiment partagé, de la (courte) première partie de Captain Mercier, en ouverture de Popa Chubby à l?Archéo Jazz de Blainville-Crevon en juin 2001. Je ne voulais cependant pas louper la venue, de ceux que l?on considère comme la meilleure formation Rhythm and Blues de l?hexagone, en particulier parce que deux des dix musiciens de l?orchestre, Benoît Sourisse à l?orgue et André Charlier à la batterie, m?avait véritablement "scotché", l?été dernier, en accompagnant JJ Milteau?
Premier constat en entrant dans la salle, configuration réduite et public (relativement) peu nombreux, pour un show de 1h30, qui allait se révéler, captivant, drôle et plein de bonne humeur. D?entrée, les titres s?enchaînent et déversent leur flot d?énergie communicative, ou les quatre cuivres (Damien Verheve au trombone, Jean Gobinet à la trompette, Claude Ega à la trompette coudée et Pierrick Pédron au saxophone) sont les éléments essentiels d?une formidable machine à groover, servie par un mise en avant sonore qui prend aux tripes sans jamais vous lâcher. Je me risque même à quelques pas de danse en me laissant porter par la musique? Entre standards en anglais (comme Knock on Wood), reprises francisées et compos en français, le répertoire s?appuie sur les ingrédients habituels de la Soul, du Funk et du Rhythm and Blues. Si, Benoît et André confirment leurs talents intacts, Richard Arame s?impose en excellent guitariste, Gilles Douieb en talentueux bassiste, Jacques et Charly Mercier en exceptionnels chanteurs, c?est l?humour, distribuée, sur scène, en doses illimitées qui renforce ce sentiment de bien être et d?allégresse ! Au final, une réussite indéniable pour une savoureuse "Dance Party" agrémentée de franches rigolades !
A noter, que dans l?après midi, les 10 compères ont proposé, avec succès, un programme, à la fois ludique et pédagogique à l?intention de 350 enfants de 8 à 11 ans de la ville de Cléon.
Fred Jouglas
Simon Boyer
Boo Boo Davis
Boo Boo Davis
Jos? Boutard du groupe Klim
Band Of Friends
Gwyn Ashton
Lucky Jean Luc & Pascal Lob
Photos : Marius Lenière, Lucky Jean Luc & Didier Chaumier