Drinkin? TNT and Smokin? Dynamite !!!
A l?invitation de Christian et Nadine Joubert de l?association Salicorne, relayée par mon animateur de radio préféré, Marc Loison (Sweet Home Chicago, le samedi de 13 à 15h sur www.radio666.com), nous rejoignons la petite commune (800 habitants environ) de Regnéville sur mer (50), située non loin de Coutances, pour la soirée de clôture de la septième édition du Festival Quai du Blues. Pendant 4 jours, animations de rue, marché du terroir, expositions, et évidemment, concerts, ont déversé des embruns de notes bleues sur les cotes du Cotentin.
Dans une salle copieusement remplie, en ouverture, Doctor Z and The Little Desert Blues Band propose un répertoire qui puise non seulement son inspiration dans le Blues traditionnel et électrique mais aussi dans la richesse des musiques de l?Afrique de l?Ouest. Fort de l?originalité des percussions et de la légèreté de la flûte traversière, le chant, l?harmonica, les guitares (Telecaster et Dobro) et la basse s?harmonisent dans un World Blues contemporain sortant des sentiers battus.
Le temps de déguster la Bière d?Alauna, spécialité houblonneuse de la région, le Blues moderne et enraciné de Nico Wayne Toussaint s?installe sur scène pour ce qui allait être une prestation pétaradante et explosive de tous cotés, malgré plus d?une dizaine d?heures passées sur la route, de retour d?un concert la vielle en Espagne à Gijon.
Découvert l?été dernier à Cahors, les musiciens ne sont plus tout à fait les mêmes pour cette tournée mais ne sont pas pour autant des inconnus. A commencer par Vincent Pollet-Villard, virevoltant à l?orgue Hammond, qui confirment aisément un talent connu et reconnu, bien au-delà des frontières françaises, qui lui a permis d?évoluer pendant trois ans à la Nouvelle Orléans et d?accompagner récemment avec Mudzilla, Dawn Tyler Watson. Le bassiste Nicolas Domenech, a été de la même aventure, et s?affirment en leader naturel d?une rythmique sans faille. Florian Royo, qui joue également avec Mr Tchang, a distribué de sa guitare, chorus voluptueux et solos énergiques d?un registre bien assimilé.
La révélation viendra de Jendeen-Brett Forberg, troublante créature originaire de Minneapolis (USA), qui derrière ses fûts, alimenta toutes en nuances, entre technique et feeling, force et douceur, sensualité et rage, un jeu de baguettes d?une rare intensité. L?étonnant et infernal solo de batterie qui viendra ensuite, confirma les impressions ressenties. Dans un répertoire en anglais chaleureux entre reprises et compos, Nico Wayne Toussaint conduit l?affaire, nourrie d?interventions appropriées et flamboyantes de ses harmonicas et ponctuée d?envolées vocales puissantes et stimulantes. Les élans de David Maxwell de Boston (USA) au piano et au chant, apportèrent leurs lots de folie et de jubilation.
Il faut dire que cet invité exceptionnel a été pendant 2 ans le compagnon de route de Freddie King mais aussi de James Cotton et de Bob Margolin (pour ne citer qu?eux). Les six musiciens complices de la soirée se relayèrent, du duo au sextet, pour créer des atmosphères diverses envoûtantes emprunts d?émotions palpables, qui atteignirent leurs paroxysmes dans une version déjantée de Wild Thing ou toute la salle se retrouva debout entrain de danser ! On se serait cru dans un Juke Joint poisseux et enfumé fort d?une ambiance torride et sulfureuse, que l?émanation de chaleurs humaines et la qualité des protagonistes avaient transformé? en succès bien mérité. Une sympathique et belle soirée qui se termina autour d?une table et d?une succulente soupe à l?oignon, avec l?ensemble des bénévoles et des musiciens. Un grand merci à Christian et Nadine Joubert qui perpétuent un festival qui ne manque ni d?état d?esprit, ni de c?ur, ni d?âme?
A l?année prochaine, Regnéville sur mer?