2eme partie Mes nuits au « Bourbon »?
Le retour à Mont de Marsan se fit dans la joie et la bonne humeur, grâce à la conduite toute en douceur d?Alain et de sa "Fantomobile". Le p?tit déj? avalé en début d?après midi, Chris? fixe rendez vous à Jean Pierre Savouyaud sur le coup de 16 heures pour nous emmener au Bourbon pour la première soirée, intitulée "Roots Party", en soutien de son nouveau fanzine militant Virus de Blues (celui de JPS, of corse). J?allais assister à la grande réconciliation (durable ?) des frères ennemis de la presse Bluesie, je me l?étais imaginé, ils l?ont fait, sans prises de têtes et sans trop d?efforts apparents? Arrivés sur Bordeaux autour de 18 heures, nous déposons JP, qui souhaite assister aux balances. Chris? et moi, filons chez Mireille pour faire l?apéro et pour un souper très cool en compagnie d?Olivier et de Sam Audrix, apparemment bien remis de ses émotions de la vielle?
A l?affiche ce soir théâtre et zikmu, d?un coté Big Bone et Spaghetti Leg et de l?autre Lenny Lafargue puis Raoul Ficel? Repas bien arrosé oblige, nous arrivons avec un peu de retard, ce qui nous fit louper une bonne partie du spectacle théâtral ou Big Bone (Martin Belcour) équipé d?une contrebassine et Spaghetti Leg (Raoul Ficel) juste flanqué d?une guitare "sèche" s?évertuent à nous émouvoir, à nous faire rire et sourire avec l?histoire de Bluesmen n?ayant jamais existé?
Cà m?a donné envie dans découvrir un peu plus? Coté musique, c?est Lenny Lafargue, bordelais de terre, de sang, de c?ur et d?âme, qui allait ouvrir le bal, accompagné par deux jeunes talentueux musiciens d?une vingtaine d?années, à la basse et à la batterie.
D?entrée, Lenny démontre ses talents de chanteur aux mots touchants et de guitariste, anti-laboureur de manche. Ses textes en français, à la fois profond et léger, et sa musique délibérément étiquetée Blues du Sud puissent leurs inspirations de l?estuaire de la Gironde jusqu?aux rives du Mississippi, en passant par les bayous de Louisiane. Les ressemblances avec Bill Deraime (de la grande époque) et Benoît Blue Boy s?affirment avec vraisemblance et réalisme.
Un véritable travail d?orfèvres identique à de la fine dentelle brodée aux points millimétrés qui confirme la place légitime de Lenny Lafargue sur le dessus du panier des Bluesmen hexagonaux. Les regards attentifs des musiciens locaux réunis, ce soir là, en témoignent, Lenny, qu?il le veuille ou non, est un exemple, un modèle? Un personnage, un homme simple, réservé, attachant et unique, qui mériterait cependant d?être un peu plus connu? A ne louper sous aucun prétexte, cet été, à Cognac.
Raoul Ficel, qui est de la même trempe, continua de nous faire voyager en musiques, toujours accompagné de Martin à la contrebassine et de Hot Pepino, qui avait délaissé, pour une fois, son clavier pour se retrouver derrière les fûts?
Dans la continuité du spectacle de début de soirée, ces chansons en français enracinées et sensibles, entre Delta et Boogie, racontent les histoires de la vie, modestes, humbles et prenantes, jamais larmoyantes parce que toujours remplies d?espoir et souvent d?une pointe d?humour? En se laissant transporter par le jeu de sa guitare et l?authenticité de ses textes, on respire à pleins poumons le terroir en bouffées de voluptés successives? Pas loin de toucher les petits nuages du firmament !
Tous ce beau p?tit monde se retrouva pour le b?uf de fin de soirée ou Sam (encore lui !) se sentis pousser des ailes, dans un savoureux moment de complicité ou j?ai eu enfin l?impression de tous (les) comprendre, en me disant que la Famille du Blues du Sud Ouest est soudée, généreuse et sincère?
Sur le coup de 4h du matin, la dégustation d?une bouteille de Calvados, que j?avais emmené, conforta ce sentiment. J?allais vivre, en compagnie de Chris? et JP, une sorte de revue de presse improvisée, complète et détaillée, des magazines "Blues" de France et du Benelux, qui aurait sans doute mérité d?être enregistré? Foi(e) de Lucky Jean Luc !
Lucky Jean Luc
Photos : Lucky Jean Luc
05-04-2003
3eme partie Mes nuits au Bourbon?
Alors qu?au réveil, Chris? et JP soignait leurs maux de crâne à grand renfort de cachets d?aspirine, je m?avalais un bon bol de thé, excellent pour éliminer les toxines? Après une sieste nécessaire et réparatrice, se profile tout doucettement, ce samedi 5, la deuxième soirée "Virus de Blues", Electric Party, avec au programme Mister Tchang et Damien Lopez. Nous nous retrouvons tous ensemble pour dîner, avant de commencer les hostilités? Après avoir "jammé" les deux soirs précédents, Sam alias Mister Tchang, dispose (enfin !) de la scène pour lui et ses acolytes?
Une équipe, renouvelée en partie, avec toujours Jo Pento à la basse et Florian Royo à la guitare mais aussi Marcel Bocagnono à la batterie et, surtout, Julien Brunetaud au piano. J?avais découvert Sam et Easy Money, à Cahors, l?été dernier, et je gardais en moi un souvenir partagé.
Si leurs prestations avaient été enjouées, speedées, voire déjantées, je n?avais pu réellement les apprécier à leurs justes valeurs, de nombreux zicos (comme les frères Marie de Hoodoomen) venant boeuffer en permanence? Plutôt bon signe me direz-vous ! J?étais impatient de me faire une plus juste idée, c?est chose faite? Et de quelle façon !!!
En deux longs sets, dans un répertoire électrique en anglais, nourri d?hommages et de clins d?oeils au plus grands, Little BB King (c?est aussi son nom) peut s?appuyer, avec confiance et délectation, sur des musiciens rodés à ses envolées guitaristiques, vocales et scéniques? En particulier sur un jeune pianiste de 20 ans, Julien Brunetaud, formidable de feeling aux deux mains aussi agiles que vibrantes, distillant de splendides moments de bonheur communicatif prêt à enthousiasmer les foules? Une révélation !!!
Du fil cousu d?or pour Damien Lopez. En formation "Power Trio", basse, batterie, guitare-chant, Damien à peine âgé de vingt printemps (il les aura en juin prochain), a démontré toute sa technique assimilée et digérée de la six cordes, dans un registre large (un peu trop à mon goût) et varié de reprises Blues Rock, aux fortes colorations Hendrixo-Vaughano-Satrianiennes.
Si le bassiste s?est montré à son avantage, le batteur ne m?a pas du tout convaincu, avec un jeu trop scolaire qui a véritablement manqué de nuances et de profondeurs, sans pratiquement jamais réussir a être en harmonie avec ses partenaires? L?avenir dira dans quel style, le jeune "Guitar Hero" est le plus à l?aise, la prochaine découverte de ses compositions permettra certainement de mieux le situer.
La soirée se termina en discutant autour de quelques verres, ou j?allais féliciter les protagonistes. Julien nous invita à découvrir, le lendemain, au Comptoir du Jazz, sa formation, JB Boogie? Nous lui assurons de ne pas rater çà.
Ces deux nuits "Virus de Blues", chers à JPS, ont démontré l?émergence d?une scène "Blues du Sud Ouest", ou la performance de chaque participant, transmets de la générosité, du respect et du bien être dans une espèce de jovialité palpable. Des moments privilégiés, que je ne suis pas prêt d?effacer de ma mémoire, qui rendent la réalité de la vie quotidienne un peu moins délicate?