Prendre un rendez-vous en région Parisienne un jour de grève des trains n?était pas une bonne idée. J?ai perdu plus d?une heure dans la circulation, du coup nous sommes arrivés en retard au Zénith de Caen. Marc Loison remettait leur BottleNet au Bluetones et ils nous ont quand même joué deux morceaux en rappel. Pas assez malheureusement pour nous faire une opinion de leur prestation.
Quelques rencontres plus tard, c?est Boo Boo Davis qui monte sur scène dans un très beau pyjama marron brillant du plus bel effet. Le show est net, sans bavure et sans surprises, du bon Chicago Blues mais sans folie. J?ai quand même trouvé les morceaux un peu longs, comme s?il exploitait le filon jusqu?au bout sur chacun d?eux. Les musiciens qui l?accompagnaient étaient irréprochables, même si le son de basse saturée et la guitare sous mixée nous ont empêché d?en profiter pleinement. Boo Boo Davis, quant à lui, est vraiment étonnant au chant. Le coté Howling Wolf est frappant et sa voix aiguë et rappeuse m?a fait penser à celle que l?on obtient en respirant de l?hélium. Il joue à passer de cette voix à l?hélium, à une voix de gorge pour enchaîner sur une voix douce avant d?attaquer en puissance, pour finir sur une voix de tête, "belle maîtrise monsieur". Coté harmonica, il semble beaucoup plus limité mais il joue plus sur l?ambiance sonore et il a le bon goût de ne pas en mettre trop. Bref, une prestation de qualité qui m'a quand même laissé une impression en demi teinte.
C?est la deuxième fois que j?assiste à un concert d?Eric Bibb, la première, il y a 5 ou 6 ans, il s?était présenté sur scène en duo avec un autre guitariste. Pour l?occasion, il est accompagné de trois excellents musiciens, un bassiste choriste, un batteur percussionniste et un pianiste accordéoniste. Avant toute chose, Eric se positionne comme un chanteur, à la voix profonde et chaleureuse dans un répertoire contemporain ou il n?utilise que des guitares acoustiques, qu?il change pratiquement à chaque titre. Sa musique est riche d?influences diverses, autant dans le Blues traditionnel (Sonny Terry par exemple) que dans le Blues moderne. En ajoutant une petite dose de World Music, un soupçon de Crooner, vous obtenez une ambiance cool et relax dans laquelle, il faut réussir à accéder en se laissant porter par les mots et les notes? J?y suis parvenu sans trop d?effort, l?envie de serrer dans mes bras la jeune femme à coté de moi m?a parcouru l?esprit, surtout sur les nombreuses ballades langoureuses servies par le quatuor? Pour ceux qui ne le savent pas encore, c?est bientôt le printemps !!!