Au revoir Bruxelles et bonjour Stekene, petite bourgade située au nord de la capitale, entre Gand et Anvers, tout prêt de Saint Nicolas, pour assister au Stekens R&B Festival. Sur un podium installé en plein air, ce samedi 3, sur la place du marché (fallait oser, début mai, non ?), 4 groupes vont se succéder jusque tard dans la nuit. Ce sont, d?abord, les locaux de Hometown Gamblers, avec leur répertoire entre Blues des années 40, Country et Rock?A?Billy, en chauffant l?assistance avec des titres bien amenés ou la contrebasse, la batterie, l?harmonica, le washboard, les deux guitares et la voix s?exprimaient avec originalité et fraîcheur? Une jolie découverte? Les Néerlandais de Blue Angels, se présentent en format atypique avec trois chanteuses soutenues par un guitariste chanteur et un organiste jouant aussi de la grosse caisse.
Ceux qui aiment les élans vocaux allaient être servies ou entre compositions et standards (Red House, St James Infirmary?), ces dames allaient se lâcher pour faire hérisser les poils ! Blues, Jazz, Swing, Gospel, Funk, restitués avec dynamisme, talent et classe, alimentés par de somptueux échanges entre guitare et orgue Hammond, il n?en fallait pas plus pour me mettre en joie ! La pression allait quelque peut retomber (euh? pas dans mon verre !) avec les Bullfrog Blues Machine (Pays Bas) et leur Blues Rock "Hardé" peu stimulant? Je n?ai réussit à aucun moment à entrer dans leur musique, rien ne m?en donnant envie : registre sans originalité, chant laborieux, mise en place approximative? Bon j?arrête là, le peu d?applaudissements du public confirmant mon impression.
Il revient le privilège au Belge d?Hideaway de clôturer la soirée et alors là messieurs dames, la grosse claque !!!
Dés les premiers titres, la cohésion entre les musiciens est évidente dans un climat Blues au sens large. Rhythm and Blues, Country, Slow Blues, Cajun, Soul, Rock?n?roll, Funk avec une ferveur et une pêche énorme. Une affaire rondement menée ou chaque participant semble avoir assimilé et digéré toute la musique afro-américaine pour en restituer le meilleur. Ralph Bonte est un exceptionnel joueur de Slide et de Dobro électrifié qui s?harmonise à merveille avec les interventions de guitare de Jean Marie Herman, s?appuyant sans trop de craintes, sur la basse d?Eric Vandekerckhove et les fûts de Johan Guidée. Si vous ajoutez, les saxophones (Alto et Ténor) de Geeraard De Groote, dégoulinants et plaintifs, au clavier posé et habile de Patrick Cuyvers avec un chant partagé entre Ralph, Eric et Geeraard, vous obtenez une formation à l?énergie débordante et dévastatrice ! Un régal qui se termine en apothéose avec une version de Mustang Sally torride? Un groupe qui mériterait véritablement de figurer en bonne place dans la plupart des festivals en Europe?