Pour la troisième année consécutive, la petite bourgade de Bougy organisait son festival de Blues, pour la troisième année consécutive nous étions présents et pour la troisième fois, nous n'avons pas regretté le déplacement.
En ce vendredi 27 août, l'été semblait déjà avoir abandonné la Normandie et c'est son un léger crachin que nous arrivons sur le site. Certains, peut être les nostalgiques des festivals d'été, sont venus en short et en sandalettes. S'ils m'ont fait sourire au départ, il s'est avéré que c'est eux qui ont eu raison, il fallait ça pour supporter l'ambiance torride de ce qui allait suivre.
Thierry Anquetil Blues band.
J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pense de ce band et ce n'est pas encore ce concert qui me fera changer d'avis. L'énergie de l'ensemble est étonnante, Thierry a le gros son, la salle est emportée dans son sillage et ceux qui n'ont pas opté pour la tenue estivale sortiront en nage de cette première partie de soirée. Le seul bémol à mon goût restant les quelques imprécisions à la guitare, mais je suis probablement le seul à m'arrêter à ça.
Boney Fields.
J'avais déjà eu l'occasion d'apercevoir Boney dans un petit bar de Rouen et j'étais resté sur une impression en demi-teinte. Dès la première note, j'ai compris que j'allai réviser mon jugement. Énergie, arrangements des cuivres, groove, mise en place, tout est au top, des vrais pros. La complicité entre les musiciens est évidente, le show est rodé et les titres s'enchaînent sans nous laisser le temps de respirer. Le coté Funk est prédominant et je suis presque totalement hermétique à cette musique mais je dois reconnaître que Boney Fields à réussi à m'en faire absorber une bonne dose avant que je ne m'en souvienne. Promis la prochaine fois que je fais une tentative dans le style ce sera avec Boney.
Les fins de nuits Bougyennes ne sont pas réputées pour leur nombre mais nous avons trouvé une petite ferme fort accueillante pour un after animé. Pour une fois que le b?uf n'était pas a l'étable, j'ai été très heureux de le rencontrer et c'est fort tard que j'ai enfin posé ma tête sur l'oreiller.
Un réveil, une douche un croissant et un café plus tard, nous reprenons la route du site du festival. L'après-midi est champêtre et familiale, les musiciens du soir s'installent et font leurs balances et nous nous retrouvons à discuter avec Boney Fields, son bassiste et les bénévoles de l'organisation, c'est aussi ça l'esprit Bougy. Boney a particulièrement apprécié et a eu bien du mal à se résoudre à quitter les lieux.
Stringers in the Night
En cours d'apè-midi, de retour du Québec, le décalage horaire pas encore absorbé, c'est Stringers in the Night qui s'installe sur la remorque de camion qui fait office de scène. Le duo joue bien, même très bien, les arpéges de guitares s'entremêlent sans jamais s'entrechoquer, le chant en Français colle parfaitement, l'esprit est à l'humour et à la décontraction, peut être un peu trop. Les séances d'accordage s'éternisent un peu et cassent le rythme du spectacle, mais on est assis dans l'herbe, tout va bien.
Rosebud Blue Sauce.
Quand la nuit arrive, la sale se remplie tranquillement et les Rosebud lancent la fête. J'ai déjà dis tout le bien que je pense de ce band mais la nouvelle formule (avec un sax et sans harmo) ne me semble pas développer toute l'énergie que je connaissais à l'ancienne. Un jour "sans" m'a dis Nico (guitare chant) Il faut quand même remettre les pendules à leur place, un jour sans pour les Rosebud, ça veut dire qu'ils ont seulement mis le feu à la salle. En pleine forme, il ne serait probablement pas resté pierre sur pierre dans un rayon de 300m.
Rab McCullough.
L'Irlandais et son band ne sont pas venu dans la campagne normande pour trier les petits poids et ils nous l'expliquent très clairement dès le premier titre. Leur Blues est plutôt Rock, lourd, gras et énergique. Imprégné d'un vécu peu banal et d'une rage de vivre qui transpire de chaque mesure, de chaque note, de chaque silence. Les solos de Rab débordent de colère et montrent une agressivité complètement démentie par les sourires qui adresse au public entre les titres. Je me suis laisser prendre au filet de ses guitares saturées et des riff de basse survitaninés. Il m'a retourné les tripes avec tout ce qu'il met de lui dans sa musique. Un grand monsieur à n'en pas douter.
Bien entendu nous avons rejoint mon ami b?uf de la veille. Nous avons même échangé nos téléphones et promis de nous revoir. J'espère qu'il sera encore là pour la prochaine édition du festival. J'ai déjà retenu mon week-end.
Comme la veille, la nuit a été courte et c'est un peu au radar que nous rejoignons le site dimanche. pour le dernier concert.
Big Brazos.
Le quatuor acoustique est au point, en plutôt bien rodé. Les interventions des guitares s'imbriquent dans les réponses d'harmo et même si parfois ça frotte un peu, le tapis de basse reste solide et permet aux voix de se poser. Le répertoire oscille entre Blues et Country, entre tendresse et énergie et utilise les mélodies des voix comme liant. Il faut croire que c'est une bonne recette, je me suis laissé prendre.
Mais l'après-midi touche à sa fin et la dure réalité du quotidien nous oblige à reprendre la route non sans avoir remercié Marc Mitou et toute l'équipe pour ce superbe week-end et les avoir encouragé à continuer à se surpasser pour la prochaine édition. Le rendez-vous est pris pour de nombreuses années j'espère.