C?est devenu une agréable habitude pour les amateurs de notes bleues en Basse Normandie, chaque année au mois de mars, direction le Zénith de Caen, pour vivre une nouvelle Nuit du Blues qui résonne, aujourd?hui, comme une institution. Sous l?égide de Jacques Picard et de l?association Backstage, nombre d?artistes, depuis 10 ans, sont venus déverser leur fièvre communicative et le public de tous ages a répondu présent. L?Oreille Bleue aussi?
En cette édition 2004, la salle de concert est déjà copieusement remplie (largement plus d?un millier de personnes) au moment où les locaux de Spoonful ouvrent le bal. Une belle satisfaction pour cette formation Caennaise qui ne cesse depuis un peu plus de deux ans de prouver son talent.
Un répertoire maîtrisé de Blues Funk où le guitariste chanteur Igor Pichon a tous les éléments en main pour devenir un grand de la scène Blues internationale, bien soutenu par Nicolas Mary aux claviers, Gilles Delagrange à la batterie et Thomas Planque à la basse.
Autre confirmation avec la chanteuse britannique Connie Lush toujours entourée par le même trio de musiciens (John Lewis à la guitare, Terry Harris à la basse et Carl Woodward à la batterie) véhiculant bonne humeur flagrante et ferveur palpable, déjà ressenties au cours de ses prestations antérieures au Havre ou à Cahors.
Les envolées gospelisantes de la dame stimulent un registre diversifié, Blues, Boogie et Ballades, dans lequel il fut aisé de se laisser (trans)porter. Un charme évident et sincère qui a visiblement séduit et conquis l?assistance.
L?arrivée sur scène du bassiste chanteur Willie Kent apparaissait comme un événement. Accompagné par quatre musiciens (un jeune guitariste chanteur, un guitariste, un organiste pianiste et un batteur) et une chanteuse talentueuse, Pat Scott, il nous gratifia principalement de grands standards de (Chicago) Blues, en versions aussi longues qu?interminables, qui eurent un effet peu stimulant, limite lassant et soporifique. Difficile d?accrocher complètement au registre exprimé même si le chant lead de Willie Kent apporta, par moment, son lot d?authenticité et d?émotion.
Au final, il faut bien reconnaître que la dimension et l?acoustique de l?endroit ne sont pas faites pour mettre en valeur ce dernier plateau. De là à dire que le Chicago Blues est une musique qui s?exprime mieux en clubs, il n?y a qu?un pas? que je n?hésite pas à franchir.
Toutefois ce ne fut en aucun cas rédhibitoire, la soirée demeura plaisante dans son ensemble. C?est toujours un vrai plaisir d?assister à la réunion d?autant de monde pour partager une passion commune pour notre musique préférée, le Blues.
A l?année prochaine?