Autre lieu, autre atmosphère. Après le tumultueux week-end au Bay Car Blues Festival de Grande Synthe, quoi de mieux pour se remettre qu?un endroit comme Coutances avec les arbres fruitiers promis par l?intitulé du festival, charme bucolique des contrées verdoyantes du bocage Normand etc? Mais pas de chance car pour mon désir d?indolence printanière et de béatitude champêtre? Mes coui? Mes testi? enfin mes sphères sous pelviennes oserais-je plutôt dire, dans un soucie de propreté linguistique et de morale chrétienne. Bref ! Pour la verdure, faut repasser car la salle est des plus classique et loin de toute végétation. Allons ! Faisons avec, car le plus important est pour les oreilles.
Pour le programme, l?affaire semble entendue. L?évocation de Bjorn Berge, en 1 ère partie, me laisse plein de bons ressentiments au regard des critiques déjà émises. Il s?agit bien d?un extra terrestre que ce barge de Berge, qui irradie entièrement la scène. Epique et tonitruant, le nordique ouvre le bal comme une sarabande électro-acoustique, déconcertante et surréaliste.
Toujours à l?affût d?une nouveauté sonore dont les fondements blues laissent traîner, ça et là, des pointes de Funk, de Hip Hop et d?atmosphères sucrées salées comme ses reprises de « Give it the way » des Red Hot Chili Peppers ou de sa sauvageonne et surprenante version bottlenecké de « Ace of spades », des métaleux de Motörhead. Ses open-tuning et ses changements de sons (six cordes, douze cordes ou hydride basse/guitare électrique) dérangent sûrement l?esthétique culturelle du lieu, mais font néanmoins se lever les trois quarts de la salle à la fin du show. Son humour, sa voix grave, rauque et surpuissante viennent parachever l?idée que je me fait d?une prestation solo : Riche d?influences, de ressources, de surprises musicales. Quelle belle performance.
Après un court intermède aux buvettes logées à l?extérieure du théâtre des opérations, retour parmi le public afin d?accueillir The Duke Robillard Band. Comme la légende qu?il représente, le Duke est attendu par les amateurs du genre enclins aux émotions fortes.
Le début de la prestation penche pour l?alternance de boogie musclés et de blues médiums, plus inscrits dans le registre de la force tranquille que dans celui de la transcendance, mais qu?importe.
Tout semblait se dérouler paisiblement avant que des problèmes techniques d?ampli ( ?) ne viennent assombrir le tableau. Quelques invectives envers les techniciens, l?abandon de la partie guitare, quelques flottements ont rapidement fait pencher la balance du mauvais côté. Les spectateurs décident, par grappes entières, de quitter la soirée. Bryan Lee et son blues accrocheur, en guest du Duke Robillard Band, n?a pas suffit à endiguer l?hémorragie. Portant tout semblait relancé avec l?énergie de la guitare du vieux blues man au chapeau haut-de-forme à plumes. Il y a des soirs comme ça !
Un tapis n ?a que deux fonctions principales : s?essuyer les pieds dessus ou se prendre les pieds dedans. Que celui qui ne s?est jamais embrellé les crayons sur un carré de moquette me jette la première pierre. Pour ma part je reste sur ma faim, mais vais me remonter le moral en écoutant « Blue mood » le dernier Robillard