Nuits du Blues Abbeville 11 21 mars 2010
Vendredi 12 mars 20h15
Blues Eaters
Johnny Winter
Théâtre Municipal (11 et18 ?)
Samedi 13 mars 20h15
Irish Night Legends
Taste, Eric Bell Trio, Pat Mac Manus Band, Andy Powell
Théâtre Municipal (11 et18 ?)
Samedi 20 mars 20h15
Ian Siegal
Eric Bibb
Espace Culturel Saint André ( 8 et 12?)
Mais aussi?.
Samedi 6 mars 20h30
Funky B
Les Viviers (Canaples)
Mardi 9 mars 19h
Lecture publique
Léo découvre le Blues ( Cie Issue de Secours)
Communauté de Communes (lieu non encore défini)
Mercredi 10 mars 20h30
Concert découverte
Dwayne Dopsie and the Zydeco Hellraisers
Espace Culturel Saint André (6 ?)
Jeudi 11 mars 19h
Apéro Concert
The O?s
Espace Culturel Saint André (3 ?)
Lundi 15 mars 14h/ Mardi 16 mars 10h
Jeune Public
Léo découvre le Blues (Grigri Blues)
Espace Culturel Saint André
Jeudi 18 mars 20h30
Conférence Musicale
Les chemins du Blues (A .Michel,M.Greene)
Espace Culturel Saint André (3 ?)
Vendredi 19 mars 19h
Concert
Maison de quartier de Menchecourt
Vendredi 19 mars 20h30
Concert
Bar le Saint Pierre
En prélude aux prochaines «Nuits du Blues» qui auront lieu au mois de mars prochain (voir la page « A voir à Rouen »), le Service Culturel de la commune d?Abbeville présentait son tremplin Blues suivi d?un concert des Rosebud Blue Sauce. Plus qu?un tremplin véritable, ce fut plutôt une revue d?effectifs de groupes plus ou moins connus dont certains ont déjà eu la chance d?être programmés officiellement à Abbeville ou ailleurs. Chaque formation a disposé d?environ 25 minutes pour mettre en avant leurs talents respectifs.
Beale Street, composée d?un guitariste rythmique et chanteur, d?un bassiste, d?un batteur, d?un harmoniciste et d?un guitariste soliste, seule formation véritablement électrique a ouvert les débats, dans un registre Chicago Blues bon teint. Arrivé tardivement (il faut bien se nourrir), les deux morceaux entendus m?ont donné une envie certaine d?en découvrir un peu plus?
Les Harp Sliders ne sont pas des inconnus bien au contraire. Le trio, croisé à plusieurs reprises notamment l?été dernier à Cognac, revisite et dépoussière le Blues des origines en apportant une fraîcheur d?interprétation palpable, que ce soit en français ou en anglais. Un savoureux mélange de guitare slide, d?harmonicas, de kazoo, de batterie intimiste, de planche à laver, de basse acoustique et d?un humour non négligeable qui procure une sensation de joie communicative et de bien être conjugués.
Un autre groupe, constitué de trois musiciens, se présente sur scène, guitare acoustique chant, harmonica chant et guitare électrique constituent les éléments prépondérants d?Apostle. L?unité musicale peut surprendre au début entre sonorités acoustiques d?un côté et électriques de l?autre mais elle s?affirme rapidement concluant, chacun trouvant sa place légitime dans le combo. Phrasés d?harmonicas bienvenus, rythmique maîtrisée et chorus mordants des deux grattes mettent en valeur le chant partagé de l?harmoniciste et du guitariste. Rien d?étonnant qu?ils aient séduit les membres du jury du Tremplin Blues du Festival «Jazz à Vannes» à la fin juillet 2004?
Un duo répondant au nom de Doc Busard offre une conversation entre deux guitares à résonateurs et deux voix sur des textes en français. Si le jeu des instruments s?accorda volontiers, le chant par trop approximatif ne convaincu guère? Dommage, le format musical était intéressant et original.
Pour conclure la soirée en beauté, les organisateurs ont convié l?une des meilleures formations de l?hexagone, les Rosebud Blue Sauce. A chacune de leurs sorties, le quatuor nous plonge de façon inéluctable au c?ur des années 50 dans un cocktail jouissif de Jump, de Rhythm and Blues et de Chicago Style. Tellement plaisant que je n?ai pas écrit une seule ligne sur leur prestation me laissant aller à bouger pendant toute la durée de leur set?
Nico Duportal confirme sa position de chanteur engageant et de guitariste virevoltant soutenu par une rythmique infernale concocté par la contrebasse d?Abdell Bouyousfi et les baguettes de Fabrice Bony. Le dernier arrivé, Cyril Laurent s?intègre maintenant parfaitement au trio originel en soufflant en nappes précises et précieuses dans son saxophone. Des reprises bien senties couplées à des compositions du même acabit qui sonnent comme de véritables appels à la fête et à la danse. Stimulant au possible et jubilatoire de tous les instants ! L?invitation faite par les Rosebud à Manu Slide équipé de son harmonica pour un échange sympathique et rapide mis un point final à cette agréable soirée.
Entre découvertes et confirmations, la plupart des groupes présents ont démontré de bonnes prédispositions pour s?exprimer sur la scène de l?Espace Culturel St André. Une seule chose à attendre courant mars, des Nuits du Blues de la même trempe avec notamment Sharrie Williams, John Mayall ou Patrick Verbeke?
Harp Sliders
Apostole
Doc Busard
Rosebud
Rosebud
Lucky Jean Luc
Photos : Christian Rock
18-03-2005
Back to the Roots
Dans le cadre des Nuits du Blues d?Abbeville organisée pour la 11eme édition et décentralisée pour le coup, Saint Valéry sur Somme, charmante commune située en plein coeur de la Baie de Somme, s?offrait pour la première fois un programme consacré totalement à la musique bleue. Premier constat, une affluence injustement réduite à quelques dizaines de personnes occupent la salle de cinéma, installée en sous sol de l?ancien casino? Curieux malgré tout de s?apercevoir que les amateurs de Blues de la région n?aient pas fait le déplacement en plus grand nombre. Dommage pour les absents mais principalement pour les artistes et les organisateurs. Une petite déception vite estompée tant les deux groupes se sont fait plaisir sur scène et ont récolté l?assentiment du public présent.
Comme en témoigne les Nordistes de Back to the Roots, venus en voisin du Pas de Calais, qui, fort de leur expérience acquise depuis des années sur de nombreuses scènes de l?hexagone, s?activent dans une formule exclusive à trois, amputée pour l?occasion de leur harmoniciste. Instruments à cordes, percussions diverses et voix chaudes sont les éléments prépondérants de la ballade musicale proposée par le trio et composée principalement de reprises de Gospel, de Blues, de Country et de Rock?n?Roll en doses plus ou moins variées. Alain Augustyniak mène le bal, envoie sacrément en leader vocal naturel et prouve que le djembé, les cuillers, l??uf, le tambourin et la planche à laver n?ont plus de secret pour lui.
Dominique Grébert témoigne d?une habileté similaire qu?il joue de la guitare acoustique en picking ou de la guitare à résonateurs au bottleneck. Serge Douay apporte son soutien au chant et présente un jeu de guitare élaboré d?une dextérité évidente qui apporte un volume supplémentaire au registre exprimé. Un spectacle revigorant, joyeux et communicatif qui mérite indiscutablement d?être vu, écouté et apprécié.
Une courte pose désaltérante fut nécessaire avant l?arrivée de Matt Guitar « Arrow » et de « Sleepy » Vince Talpaert, les deux membres actifs (c?est le moins que l?on puisse dire) formant le duo Bo Weavil, totalisant plus de 350 concerts en Europe. Diablement sapés en costards cravates, alliant classe naturelle et clin d??il volontaire à une époque, les deux compères nous plonge d?emblée, par leur attitude et leur façon d?être, dans les années 40/50 rapidement confirmé dés les premières notes entonnées.
Matt possède un chant habité, envoûté et racé au possible, un souffle divin dans ses harmonicas, une maîtrise prenante et absolue de son jeu de guitare en slide et aux doigts autant en acoustique qu?en électrique. Vince affiche sa virtuosité sur une étonnante contrebasse électro acoustique et s?appuie sur un jeu de percussions (fûts, grosse caisse, charley, cloche, cymbales et washboard), en utilisant ses (dix) doigts protégés pas des dés ou ses deux mains avec des baguettes, d?une finesse rare et profonde. Une atmosphère unique se dégage d?une prestation scénique de Bo Weavil, pénétrante au plus profond de soi, stimulante pour tous les sens, obnubilante pour l?esprit et l?âme? Impossible de ne pas succomber à une telle déferlante bluesicale. Bien plus qu?un hommage aux Bluesmen aujourd?hui disparus, c?est une véritable célébration justifiée et bienvenue qui redonne un éclairage à un style immense et essentiel. Tellement concernés qu?ils ne se contentent pas de reprendre des titres de John Lee Hooker ou de Bukka White (parmi tant d?autres), ils assènent des compositions de la même veine, fiévreuses et vigoureuses. En fin de compte, un répertoire assimilé, consommé, digéré de Blues plaintifs et de Boogies fougueux qui transpire d?authenticité palpable et de sincérité touchante. En deux mots, une sacrée claque !
Vous l?aurez compris, le meilleur moyen de s?en convaincre, c?est de foncer les applaudir s?ils passent prés de chez vous? Frémissements sur tout le corps garantis !
Un grand merci à Christelle Loquet et à Laurence Defente pour leur accueil et leur gentillesse. Sans oublier de saluer, les deux personnes responsables de la restitution sonore et de la mise en lumières très correctes tout au long de la soirée.