Il faut avouer que l?affiche du blues de mars de l?équipe de la Traverse est plus qu?alléchante. Plus de mars que blues, la présence des IMPERIAL CROWS est certainement animée par une envie de proposer une palette ouverte des sons d?aujourd?hui. Ces derniers étant très présents dans les salles françaises et dans les différents festivals, il est plus que de bon auspice de faire enfin découvrir au public de l?agglomération rouennaise le fleuron de la nouvelle scène Blues, Rock and soul californienne.
Les IMPERIAL CROWNS sont des musiciens qui, au-delà de leur style percutant et remarquable, n?abordent pas la scène mais, en font l?abordage. Le sémillant Jimmie WOOD sait ce qu?assaut de planches veut dire. Il chante comme un diable en mal d?âme à captiver, joue de l?harmo tel le passeur du Styx et de la guitare trémoloté en ardant représentant d?atmosphères vintages.
JJ HOLIDAY, l?essence harmonique et guitaristique du quatuor, s?épanche de fameux slides et de riffs à couper le souffle. Le résultat est assez proche de Preachin? the Blues, le live de chez RUF et de surcroît confère au band, dans la catégorie JEFOUSL?FEU, le titre de Pro de chez Pro. Même si le backing band basse-batterie n?est plus le même que lors de l?enregistrement du CD et du DVD en question, il n?en demeure pas moins aussi dynamique et plus qu?en phase avec le fameux binôme d?L.A.
La musique des IMPERIAL CROWNS, c?est du roots urbanisé teinté de rock des 80?s, du groove bluesy agrémenté de l?esprit nonchalant et sensuel de la soul de la meilleure espèce. Bref, il fallait assister à cette soirée digne d?un futur morceaux de légende.
Mad Man
Photos : Christian Rock
24-03-2006
Mike Sanchez
Cette nouvelle soirée sous l?égide du Blues de mars de la Traverse s?annonce haute en couleurs avec comme porte étendard éphémère le Mike SANCHEZ Rythm?n?Blues Review. Déjà remarqué par l?Oreille Bleue, à l?occasion du Festival du Bay-Car 2005, Mike SANCHEZ s?affirme comme un des plus grand représentant de la scène Boogie européenne.
Pianiste, guitariste et chanteur, le grand Mike est de cette catégorie d?artiste qui sidère par son charisme et par son envoûtante présence scénique. Bien qu?assis sur son tabouret à 90° de l?assistance, son micro et son regard pénétrant, même pour les garçons, sont tournés vers l?assistance afin de mieux l?hypnotiser. Comparativement à sa prestation nordique, celle de ce soir sonne résolument plus swing que boogie. Dans les deux exercices Mike SANCHEZ reste magistral. La différence peut paraître ténue mais montre le talent de l'artiste qui sait apporter des touches subtiles dans sa musique tout en restant fidèle à ses racines, ancrées dans le rythm? and blues et flirtant allègrement avec le rock and roll.
Maintenant vos paupières sont lourdes mais vos jambes sont légères afin de mieux se mouvoir au gré des assauts swings de Mike le Magnifique. Même le revisité Kiddio, immortalisé par John Lee HOOKER, semble détenir le pouvoir de soumettre la volonté des derniers rares réfractaires aux rythmes syncopés de sa black and white touch. Les cuivres enivrants d?Al NICHOLLS et de Pete COOK (respectivement sax ténor et sax baryton) complètent harmonieusement la guitare d?Andy SILVESTER, les toms de Mark MORGAN et la contrebasse du merveilleux et très toony Al GARE.
L?entrée d?Imelda CLABBY, délicate de sensualité, transforme l?auditoire en un prodigieux tapis d?âmes offertes à sa beauté presque tzigane. Sa voix aussi flamboyante que mélodieuse est un ravissement pour le public. Cela permet également à notre cher Mike, n?ayant plus la contrainte du chant, de commettre quelques tours d?équilibriste sur son piano. Le timbre vocal Imelda se prête merveilleusement à ce genre musical. Elle sait alterner une voix tantôt sucré, tantôt acide afin de mieux faire vivre les chansons dans un registre toujours mélodieux.
L?entrée en scène de Gabriel, de Mark et de Roy, the EXTRAORDINAIRES, résonne comme le 3ème effet kiss cool et confère à la soirée l?appellation de totale méga éclate party. Les trois choristes/solistes ont le charme féminin plus discret que celui d?Imelda, mais le remplace par leur sens aigu de l?harmonie vocale et leur propension gymnique incomparable. Les tierces et les grand-écarts du trio ont apporté à la prestation de Mike SANCHEZ, l?esprit du Cotton Club cher à Duke ELLINGTON.