Comme tous les ans à la même époque, les bénévoles de l?association Backstage emmené par Jacques Picard, nous ont concocté, dans l?enceinte du Zénith de Caen, une 14eme édition de la Nuit du Blues à la programmation alléchante en trois plateaux successifs.
Olivier Jouin, originaire de l?Orne et leader du groupe Armadillo, offre une agréable prestation où différents styles se côtoient sans détour. Blues, Gospel et Country mais aussi racines africaines et ambiance slave servent un registre de compositions originales et de reprises appropriées.
Seul sur scène avec sa guitare acoustique et son chant enlevé, il a su créer un climat propice à la détente et au recueillement en transmettant de fortes émotions à recevoir en plein c?ur.
Un registre métissé et une véritable stature de « Song Writer » qui n?ont pas laissé insensible, le public attentif et chamarré présent ce soir-là.
Une découverte pour nous qu?il ne serait pas étonnant de retrouver sur la route des festivals de notre beau pays.
Nick Moss entouré de ses Flip Tops a déjà parcouru la plupart des scènes européennes en revisitant, avec bonheur à chacune de ses sorties, un Chicago Blues éclairé et convaincant.
Une fois encore, il propose une prestation qui sort vraiment de l?ordinaire pour mieux mettre en avant la polyvalence de son groupe.
Nick se révèle en maître de la guitare et en chanteur inspiré quand il ne s?essaye pas avec succès à l?harmonica et à la basse. Gerry Hundt s?adonne à la basse mais également à la mandoline, à la guitare, à l?harmo et au chant. Piano Willie O?Shawny ponctue de belles envolées sur son clavier et son orgue et s?active aussi à la basse et au chant.
Seul Ed Kobek se contente de jouer de la batterie avec une certaine virtuosité et un joli toucher.
Une performance qui allie, légèreté et dynamisme, douceur et entrain, manquant peut être d?un peu de sens du spectacle pour nous transporter réellement.
Le show, rodé et classieux, de Billy Branch va redonner un élan perceptible et communicatif à la suite de la soirée.
Plus de trente ans que Billy Branch prêche la bonne parole du Blues, harmonica bouillonnant et voix de soie en avant. Entraînant dans son sillage un band (guitare, clavier, basse 6 cordes, batterie chant) en soutien permanent, il rend hommage aux plus grands Maîtres du genre.
Ainsi, Junior Wells, James Cotton, Little Walter ou encore Carey Bell pour ne citer qu?eux s?inscrivent comme des références légitimes qui transpirent de leur influence dans chaque titre proposé.
Déliés d?harmonicas fulgurants, voix chaude et caressante, rythmique dense et imperturbable, guitare mordante et piano virevoltant constituent la trame principale d?une prestation de haute volée.
Les morceaux s?enchaînent les uns aux autres, l?ambiance se fait de plus en plus chaude et le Zénith semble chavirer dans l?allégresse.
L?assistance n?a pas manqué de le faire savoir par son lot d?applaudissements nourris et de hourras bienvenus.
Une fois encore le public bas normand s?est déplacé en nombre pour vibrer sous le signe de la Blue Note, nul doute qu?il devrait répondre présent en mars 2009 pour une nouvelle édition.