26e édition
Samedi 11 mai 2013
Tarif : 33 euros
Main Stage
13h30 : George kilby Jr with Phil Wiggins and Georges Breakfast
14h15 : T Bear and the Dukes of Rhythm
16h15 : Jason Buie Band
18h00 : Renaud Patigny présente Zanzibar
19h30 : Smokin' Joe Kubek Band and Bnois King
21h15 : Preston Shannon
23h00 : Tom Rigney and Flambeau
Second Stage
- Moonlamb Project
- The Thyle's Band
- Mr D. and the Blacksliders
Est-ce un peu de folie ou le plaisir de partager ensemble notre passion pour le Blues qui nous font prendre la route vers nos voisins belges pour un festival de 12 heures non-stop avec sept formations qui se partageront la scène sur un chapiteau installé sur le terrain de sport d'Ecaussinnes, village wallon de la province du Hainaut ?
Les deux certainement mais la folie est bien douce et le partage d?une passion commune évident.
The Boogie Woogie Jumpers
Dès 13h30, The Boogie Woogie Jumpers, sous la houlette de la bien jolie et talentueuse Aricia Evlard, investit la scène pour ouvrir cette 21éme édition du Spring Blues Festival.
Ce jeune trio voit le jour en juillet 2006 à l?initiative de la pianiste Aricia Evlard rejoint par son ami Vincent Moreau à la batterie et complété par la suite par le contrebassiste Sandro Cancelli.
Ce combo puise son inspiration dans le Blues du début des années 1940 jusqu?au années 1960. Le trio personnalise des titres puisés dans le répertoire des « all good 20 to 50?s Chicago blues singers tel Otis Spam, Memphis Slim, Fats Waller, Ray Charles?Ils retravaillent les arrangements pour les personnaliser et ajoutent à leur répertoires de nombreuses compositions de Aricia.
Le tout est bien en place et enlevé. Nous regretterons qu?Aricia Evlard ne dispose pas d?un véritable piano pour donner de l?ampleur et de la profondeur à son interprétation. Son jeu est Boogie à souhait mais mériterait d?être plus délié et inventif, sa voix est suffisamment puissante mais encore bien juvénile. Il est vrai que chanter le Blues est un art pas si facile et nous ne pouvons que l?inviter à effectuer un travail vocal pour exploiter la tessiture de sa voix et toute l?étendue de son registre. Mais le trio est jeune et tout l?avenir lui est ouvert. Il ne fait aucun doute qu?il trouvera la maturité, le talent étant déjà au rendez-vous.
Kirk « Eli » Fletcher
Kirk « Eli » Fletcher est un jeune Afro-américain déjà décrit comme un « monstre féroce » à la guitare. Il fait partie de la scène West Coast et nous avons pu le voir au côté de Kim Wilson et Nick Curran dans les Fabulous Thunderbirds (dîtes T-Birds, çà fera chébran).
Nous sommes convaincus de son talent et de sa technique à la guitare, affirmé et pleine de fluidité perçue à travers sa discographie et notamment à l?écoute de sa tartine « Shades of Blues».
Le voici sur la scène du Spring Blues accompagné par un trio norvégien, Iver Olav Erstad à l?orgue, Per Oysten Erstad à la basse et John Reidar Furlund à la batterie.
La rythmique est efficace et l?ensemble est solide mais nous regretterons que ce jour là Kirk noie son jeu dans trop de notes et, malgré son talent, Iver Olav Erstad nous perd rapidement dans de longs chorus desquels nous décrochons rapidement. Cependant tout cela n?enlève rien au talent des protagonistes et nous espérons revoir Kirk Fletcher avec le jeu plus sobre et efficace mais toujours flamboyant avec lequel il nous avait séduit.
Maurice John Vaugh et BJ Emery
Nous avons déjà croisé la route de Maurice John Vaughn et il nous avait laissé un peu sur notre faim. Cette fois encore il nous laisse un arrière goût de club à touriste de Chicago.
Malgré que le groupe, emmené par le français Fred Brousse, soit tout à fait solide et le répertoire un peu moins truffé de grands standards, Maurice John Vaughn obtient un beau succès au près du grand public mais il n?arrivera pas à conquérir les habitués de ce genre d?événements. Il faut tout de même reconnaître que la présence de BJ Emery au trombone et au chant est un plus d?énergie non négligeable mais cela ne suffit pas à apporter la touche d?originalité ou de folie qui aurait propulsé ce show dans les hautes sphères.
Harmonica Shah
La prestation d?Harmonica Shah résonne comme un moment de Blues singulier et entier.
Pas grand-chose à reprocher à l?harmoniciste chanteur venu tout droit de Detroit dans le Michigan, chant classieux et harmonica chatoyant constituent les éléments essentiels de sa performance, sans pour autant la rendre irrésistible.
Harry Oman à la guitare, Chris Rumel à la basse et RJ Spangler ( ?) aux baguettes font figure de vieux briscards habitués à toutes les scènes mondiales mais le show rodé et (trop ?) travaillé a semblé s?essouffler au fur et à mesure de l?enchaînement des titres. A la fin du concert, c?est un drôle de sentiment qui prévalait, entre inachevé et déception.
Sean Carney
Quelques amis nous avaient fortement incités à aller voir cet homme. Ils nous avaient semblé très, voir trop, enthousiastes. Trop de compliments finissent par sembler suspects, nous avons pu constater que les chroniques lues avaient déjà du être fortement modérées. A l?unanimité des personnes consultées, la tornade Sean Carney a été élu meilleur prestation de cette édition et les habitués se demandaient même si le superlatif pouvait être étendu à quelques éditions précédentes.
Il faut dire qu?Eric Blume à la batterie est un modèle du genre. A la fois léger, puissant, sobre et opportun, son swing doit faire rêver plus d?un amateur de West Coast.
Bill Stuve a troqué la contrebasse qu?il a tenu 20 ans avec Rod Piazza pour une basse fretless sans rien perdre de sa finesse et de sa puissance. Il a su créer un magnifique tapis ronronnant qui a permis à Sean d?exprimer la palette complète des talents guitaristiques.
Une voix profonde et chaude, aussi a l?aise sur les Boogies endiablés que sur les « low down », une guitare virevoltante et expressive jusque dans ses silences et dont la virtuosité ne déborde pas dans la démonstration, Sean Carney est incontestablement une véritable révélation pour nous et cette prestation mérite à elle seule le déplacement.
Inutile de vous dire que l?immense ovation qu?ils ont reçue était amplement méritée.
Tom Rigney et Flambeau
Pour une première européenne, autant dire que le chanteur Tom Rigney, virtuose du violon électrique, accompagné de son groupe Flambeau a remporté l?engouement d?une assistance visiblement convaincue. Ambiance de plus en plus surchauffée?
Cette formation venue de Nouvelle Orléans propose un cocktail détonant qui prend sa source auprés de nombreux styles différents. A fortes résonances, Zydeco et Cajun évidemment, mais aussi nourries de Valses, de Funk, de Boogie, de Rock?n?roll, de Slow, de Chicago Style, de Country embellie par instants d?une pointe de musique irlandaise, gitane ou celtique : un métissage exclusif pour cet orchestre expérimenté totalement dévoué à la danse.
Caroline Dahl au clavier et au chant, Danny Caron à la guitare, Steve Parks à la basse et Brent Rampone à la batterie sont de formidables instrumentistes qui prennent un plaisir évident à se produire sur scène et le public leur a bien rendu.
Une séduisante découverte dans un univers musical trop rarement programmé dans les festivals européens. Il est à souhaiter que cette initiale présence à l?affiche en amènera d?autres dans un avenir proche.
Rod Piazza and The Mighty Flyers
Pour clôturer cette journée toute entière consacrée aux variantes de notre musique préférée, l?un des plus grands représentants de la scène Blues West Coast et Swing, l?harmoniciste chanteur Californien Rod Piazza se présente au public.
Sa voix soyeuse, son jeu d?harmonica cajoleur et son sens du show inné dominent largement les débats devant un trio d?accompagnateurs chevronnés au pedigree impressionnant.
A commencer par son épouse, Honey Piazza installé derrière son clavier, maîtresse des lignes de basse bien placées et des envolées pianistiques opportunes.
Le batteur David Kida, virevoltant avec ses baguettes sur ses fûts, s?affirme en complément idéal d?une ossature rythmique intense et dense.
Le guitariste Henry Carvajal a démontré tous ses talents de maîtrise de l?instrument, mordant et bondissant sur certains morceaux, souple et docile sur d?autres titres.
Au final, une prestation de haute facture qui s?inscrit comme l?une des meilleures sessions live entendues au cours de cette 21eme édition du Spring Blues Festival.
Les abondants hourras de l?assistance l?ont confirmé?
Fort de sa diversité, de ses confirmations et de ses révélations, le Spring Blues d?Ecaussinnes demeure un festival séduisant à vivre et à partager, dans une ambiance conviviale.
Cette 21eme édition l?a prouvé une fois encore et l?envie de reprendre la route de la Belgique sera certainement au rendez de l?année prochaine. Nous connaissons désormais bien le chemin.