Alex Mirey
Vainqueur du tremplin en décembre dernier, Alex Mirey avait la lourde tache d?ouvrir la soirée. Installé seul au milieu de la scène, avec sa guitare sur les genoux, la tension était palpable mais s?est doucement atténuée au fur à mesure que les titres s?enchainées. Je n?irais pas jusqu'à dire qu?il a fini totalement détendu mais je lui tire mon chapeau, il a su conquérir la salle et a été longuement applaudi. Touche d?humour, il nous présente son bassiste et son batteur, c'est-à-dire son pied gauche qui tape sur l?estrade sonorisé et son pied droit qui assure les lignes de basse sur un pédalier d?orgue. Une performance technique que l?on oublie très vite devant la qualité musicale déployée. La seule ombre, à mon goût, vient du répertoire, dans lequel il ne subsiste pas grand trace de Blues. Tant pis pour moi, à entendre les commentaires d?après concert, je dois être le seul qua cela ait perturbé.
Johnny Winter
J?avais vu Johnny Winter en juillet 2002 et j?en étais ressorti absolument persuadé de ne plus le revoir. Malgré les commentaires récents disant qu?il était en bien meilleur forme, j?avais quelques doutes mais Winter à 20mn de chez moi, je ne pouvais pas laisser passer l?occasion. Je dois dire que je suis ressorti un peu mitigé de cette soirée. S?il est plaisant de le voir en bien meilleur forme, je crains quand même qu?il ne soit plus à la hauteur de ses prétentions. Mais comment imaginer qu?il puisse faire autre chose que ce qu?il a toujours fait, un Blues Rock à énergique.
Le ban qui l?accompagne lui est totalement dévoué. Paul Nelson à la guitare pourrait être un leader tout à fait convainquant mais il s?efface totalement derrière le maitre se contentant de soutenir la rythmique et surveillant Johnny du coin de l??il, prêt à rattraper un éventuel dérapage qui ne viendra pas. Scott Spray à la basse fait preuve de la même attention tout en posant ses notes un peu trop fort pour qu?on en saisisse clairement la finesse. La même débauche d?énergie tiendra lieu de fil conducteur à la batterie tenue par Vito Liuzzi.
Je dois reconnaître qu?il ressort de ce show bien plus d?énergie que ce que ce frêle corps semblait capable de posséder et même si nombre d?imperfections de jeu son masquées par un son trop saturé et trop fort les tics de son jeu restent tout à fait identifiables et plaisants à entendre. Je dois donc quand même reconnaître que la prestation était tout à fait honorable et que je ne suis pas mécontent d?y avoir assisté.
Pascal Lob
Photos : Lolo Crossroad
19-03-2010
Chris Casello
Soirée « Good Old Rock?n?Roll » avec Chris Casello suivi des Revolutionaires. On regrettera une si faible affluence tant la prestation des deux groupes fut de qualité.
Pour ouvrir le bal, Chris Casello. S?il n?a pas la notoriété d?un Brian Setzer, ce guitariste trop peu connu n?a pas grand-chose à lui envier, exception faite peut-être de la voix. Installé à Nashville depuis peu, il a de sérieux arguments à faire valoir quand il s?agit de Rock?n?Roll, de Rockabilly ou de Country. Véritable funambule, il excelle aussi bien avec une Telecaster armée d?un Bigsby entre les mains que derrière sa steel guitar. On croise tour à tour dans son jeu virtuose et toujours surprenant les influences de Chuck Berry, Scotty Moore, Chet Atkins, T Bone Walker ou encore Charlie Christian. « Attention, Big Bang ! » disait le programme. Il avait diablement raison !
Les Revolutionaires n?ont certes pas la même aisance musicalement parlant, mais leur débauche d?énergie, leur jeu de scène ébouriffant et leur humour ont une nouvelle fois conquis La Traverse, plus de deux ans après leur premier passage ici. A vrai dire, il ne leur aura pas fallu plus de deux mesures pour emporter l?adhésion du public. Leur répertoire dans lequel se côtoient créations originales et reprises survitaminées des Stray Cats, de Little Richard ou de Chuck Berry est particulièrement enthousiasmant. Mention spéciale à Ed Stephenson, charismatique chanteur et guitariste, et à son frère, le très classe Rich à la contrebasse.
Rendez-vous est pris pour la suite des aventures en novembre 2010 pour Blues de Traverse. Les quelques infos glanées ici et là laissent à penser que le public s?apprête encore à vivre dans ce lieu attachant de biens beaux moments.