Vendredi 27 août
Pour la troisième fois consécutive nos pas nous ont conduits vers la charmante ville de la Charité Sur Loire pour assister à la 8ème édition du festival Blues En Loire. Pour être parfaitement franc, ce sont plutôt nos voitures que nos pas qui nous ont amené jusque là et les aléas de la route on fait que nous sommes arrivé pour entendre les dernières notes de la prestation de The Deans.
Nous nous sommes donc dirigés vers le cellier des Moines pour la prestation de Tim Lothar. Seul avec sa guitare, Tim a réussi à capturer l?attention du public dès les premières notes. Dans l?esprit des vieux bluesmen, sa voix puissante nous emmène sur les traces de Robert Johnson et autre Charley Patton avec une énergie et une conviction parfaitement convaincante. Quelques rochons on peut être regretté le manque d?originalité du répertoire mais a l?image du public, nous n?avons pas boudé notre plaisir.
La cours du prieuré étant encombrée par les échafaudages des travaux de restauration des bâtiments l?entourant, c?est dans la halle aux grains qu?auront lieu les concerts du soir et j?avoue que je le regrette un peu. Le Chapiteau nous gardait encore dans l?ambiance des festivals d?été en extérieur avant de s?enfermer dans des salles pour l?hiver.
La soirée démarre avec les Spikedrivers et un titre aux harmonies vocales travaillées. Puis Maurice McElroy passera aux percus et à la batterie. Constance Redgrave alternera entre la planche à laver la basse et le chant lead. Ben Tyzack au chant lead, à guitares inspirée et à la slide ravageuse. Le tout sur un répertoire tiré du Blues et du RagTime des années 30 de bien belle facture. Ils sont heureux d?être là et vont largement le communiquer à la salle. Une magnifique prestation et un public ravis qui en redemande.
La suite de la soirée va basculer avec le Blues énergique de Big Dez qui d?entrée de jeu va placer la prestation sur le Rythm?n Blues, favorisant (peut être un peu trop) ce coté de son répertoire. Je n?ai pas noté les noms du bassiste et du batteur mais ils ont tenu leur poste en restant plutôt effacés mais sans faiblir. Les solos de guitare de Phil Fernandez ou de Rodolphe Dumont s?empilent au fil des titres en conservant un son acéré. L?harmo de Marc Shaeller relance l?esprit. Les interventions de cuivres façon paire de claque en remettent une couche, seul le piano de Bala Pradal apportera une touche de douceur à l?ensemble. Mais un peu noyé dans le volume de la guitare il n?arrivera pas à ramener la prestation sous des cieux plus cléments et nous laissera en fin de compte un peu abasourdi par le volume sonore. Malgré cela, le concert aura été tout à fait réussi et le public enchanté par cette première soirée.
Nous avons fait un petit passage par la jam Session fort bien engagée par Xavier Pillac rejoint par quelques Lazy Buddies. Nous avons capitulé à l?arrivé de BigDez et l?augmentation notable du volume sonore.
Samedi 28 août
La journée démare difficilement, puis qu?il nous faut dès le petit déjeuné faire un choix cornelien. Nous n?avions vu qu?un tout petit bout de la prestation des Hobo Blues à Thouars et en étions resté frustrés. Fans de Swing, nous avons très envie de voir les Lazy Buddies. Mais les deux groupes jouent à la même heure le matin et l?après midi. Finalement le choix se portera sur les Lazy Buddies le matin et les Hodo le soir.
Direction donc la place des Pêcheurs ou ils viennent juste de finir leurs réglages et nous avouent qu?il est encore un peu tôt pour eux. La prestation sera pourtant tout à fait jubilatoire avec là encore des musiciens visiblement ravis d?être là. Leur West Coast Swing fonctionne à merveille et les passants s?agglutinent doucement jusqu'à former une audience plus que respectable vu l?heure. Une Basse (Fred) batterie (David) efficace et Swinggante. Un harmo (Dom) virevoltant mais peut être un peu trop en retrait, deux belles guitares avec Guillaume et Nico qui savent se compléter et la belle voix de Soazig à bien eu quelques difficultés à se mettre en route, mais sa bonne humeur et son sourire font tout passer. L?Oreille Bleu est conquise.
Le repas avec les amis qu?on croise trop rarement s?est un peu attardé et nous avons raté la prestation de Ragtime Manu.
Les hostilités ont donc repris pour nous à 16h30 dans le jardin de Bénédictins avec Xavier Pillac. Nous avions entendu parler de lui mais nos routes ne s?étaient encore jamais croisées. Mais là, sous le soleil, assis dans l?herbe, je dois dire que nous avons rencontré un magnifique guitariste chanteur. Tour à tour incisif ou caressant, doux ou brutal, la palette de son Chicago Blues Rock nous a enchantés tout comme le public du jardin des bénédictins qui m?a semblé encore plus dense que l?année passée. Une ovation parfaitement méritée saluera la fin du concert.
Nous avons juste aperçu Luc Arteno en passant pour rejoindre les Hobo Blues chez Babette et Eva mais le sort semble s?acharner à nous empécher de les voir jouer puisque l?endroit est bondé et nous n?avons pas réussi à entrer. Encore une fois les quelques notes que nous avons entendues à travers la vitrine n?ont fait qu?ajouter à la frustration.
Nous sommes donc passé au bar du Centre pour prendre une seconde dose de Swing avec les Lazy Buddies et apparemment nous ne sommes pas les seuls. La place est tellement bondée que le public déborde sur la route. Les têtes oscillent, les pieds gigotes et les visages arborent des sourires ravis est les Buddies exultent. Le show sera toride est endiablé, les solos enfiévrés. Guillaume fera une promenade sur les chaises, Dom abandonnera son micro d?harmo pour finir d?enflammer le public en acoustique. Si on peut mesurer la qualité d?une prestation au nombre de Cds vendus, ce fut incontestablement une magnifique prestation.
De retour à la Halle aux Grains c?est avec Veronica & The Red Wine Serenaders que la soirée démarre. Ce trio Italien distille un RagTime, Jazz Blues de fort belle facture. Alessandra Ceccala au à la contrebasse, Max De Bernardi à la guitare à la mandoline au ukulélé ou au banjo et Veronica Sbergia à la planche à laver, au ukulélé et au kazoo vont prendre le micro tour à tour et de bien belle manière. Malheureusement Veronica présente la plus part des titres se débattant plutôt pas mal avec le français mais un peut trop bavarde elle aura au bout du compte rompu le rythme du show et fini par nous faire décrocher. Dommage parce que le public est quand même ravi et un peu plus de rythme aurait été un plus indéniable.
Nous avions déjà été impressionnés par la prestation de Big Pete Pearson il y a quelques années au BayCar et nous étions impatients de savoir s?il confirmerait ces premières impressions. The Gamblers ouvrent le bal avec un Boogie Jump endiablé de bon augure. Le groupe incontestablement soudé et efficace avance comme un rouleau compresseur, laissant juste la place à de magnifiques envolées de guitare ou de piano tout en restant parfaitement au service du leader. Un magnifique tapis musical sur lequel Big Pete viendra placer sa voix puissante et hypnotique. Son charisme naturel lui permet de ne pas avoir besoin de faire grand-chose pour occuper l?espace et mettre le public dans sa poche. Il ne nous libérera qu?en fin de cette magnifique seconde soirée avec le sentiment d?avoir assisté à un moment rare.
Il ne nous restait donc plus qu?a remercier Élisabeth, Fabien et toute l?équipe de bénévoles du Chat Musique d?organiser une si belle clôture à la période des festivals d?été. La diversité de la programmation aura permis à chacun de s?y retrouver et de découvrir. Une vraie réussite.