Au fil des années, ce rendez-vous est devenu pour l?Oreille Bleue une douce habitude, un peu comme un pèlerinage, la dernière étape de notre cure estivale de Blues. Celle qui marque la fin de l?été et la reprise de la vie trépidante. Pour cette année, malheureusement, le ciel n?autorisera pas mes sandalettes à prendre leur dernière dose de Blues avant l?hiver au placard et c?est dans la salle haute que le concert de Nico Duportal & His Rhythm Dudes a été déplacé. Peut importe, cela n?aura pas d?incidence sur la qualité de la prestation, ni sur le plaisir que j?y ai pris. La Rythmique est en béton, comme a son habitude, la paire Thibeau Chopin (Contrebasse) et Simon Boyer (Batterie) est irréprochable et aura attiré une grande partie de mon attention. Navigant entre Jump, Swing, Rythm?n?Blues et Rock?n? Roll l?ambiance est jubilatoire, quelques couples dansent devant la scène, les têtes oscillent, les pieds battent le sol et les sourires illuminent les visages. . Les sax ténor d?Arnaud Desprez et baryton de Jean Marc Labé trouvent tout naturellement leur place dans cette ambiance, que ce soit en réponse rythmique au chant, ou pour des solos endiablés. J?avoue avoir un peu moins prêté l?attention à JP Cardot derrière son clavier mais les guitares sont étourdissantes et l?énergie est dévastatrice. J?ai l?impression qu?a chaque fois que je vois Nico sur scène, il a franchi un palier dans la maitrise et l?aisance. Il chante de mieux en mieux et sa guitare est un must dans le style. Je dois dire que je n?ai pas boudé mon plaisir et à voir les visages dans l?assistance, je n?ai pas été le seul.
En sortant de cette salle, nous nous sommes heurtés à une porte close, pour un concert affichant complet, la météo capricieuse du weekend va obliger l?organisation à rapatrier ainsi plusieurs concerts pour lesquels, ma nonchalance estivale me ferra systématiquement arrivé devant une affichette « complet ». J?ai l?impression d?avoir raté quelques bons moments mais on est un peu en vacances et je n?ai aucune envie de courir.
Début de soirée, nous prenons la direction de la salle pour revoir deux vielles connaissances ex- Marvelous Pig Noïse officiants maintenant au sein de Hush. Posé sur la batterie de Jean Luc Peumery, Pierre « Andissoa » Citerne au chant, harmo et guitares et Jérôme Dusfour chant guitare n?ont rien perdu de leurs qualités musicales et l?esprit des Marvelous plane encore un peu sur Hush mais les influences Pop et Funk ont pris le pas et je ne suis pas entré dans leur nouvel univers. L?apport du tuba de Laurent Monju très intéressant sur les titres typés Louisiane mais garde à mon goût un son trop proche d?une vraie basse sur le reste du répertoire. Malgré mes jérémiades, l?approche musicale est incontestablement originale et devrait séduire les programmateurs au-delà du circuit Blues.
La suite de la soirée était assure par Treé & The Blues Kinghts feat. Lady Kat j?en avais entendu dire le plus grand bien mais c?est la déception qui fût au rendez-vous. Je n?ai pas de reproches musicaux particuliers à émettre mais je me suis ennuyé au point de partir avant la fin.
Fin d?après midi du samedi avec Loretta & The bad Kings, j?avais bien apprécié leur album et j?avais un peu hâte de les voir. Cette fois le rendez vous n?a pas été manqué, dès les premières notes le ton était donné, un sourire s?est accroché à mon visage pour ne plus le quitter. La rythmique d?Andy Martin à la batterie et Mig Toquereau à la basse est en béton armé mais sait se faire légère quand il le faut et pour mieux revenir pousser le soliste dans ses retranchements. Ils sont probablement les bases de l?énergie déployée. La guitare d?Anthony Stelmazack est incisive, presque agressive mais reste en adéquation avec l?esprit de l?ensemble et ajoute une belle couche à l?énergie déjà présente. Coté chant, Loretta m?a collé une belle paire de claques par la puissance et la joie de vivre qu?elle déploie. Une bonne humeur de l?ensemble qu?ils ont réussi à communiqué à l?assistance, un magnifique moment.
Le début de cette seconde soirée avait été confié à Awek et ce fût une réussite. Certains disent que c?est sans surprises mais du sans surprise comme ça j?en veux bien tout les jours. Une bonne basse batterie, (Joël Ferron / Olivier Trebel) parfois violente, parfois douce mais toujours ronronnante. Une voix (Bernard Sellam) puissante, un peu râpeuse mais qui au bout du compte reste caressante. Des solos d?harmo (Stéphane Bertolino) et de guitare qui s?envolent, se poursuivent, se rejoignent et s?abandonnent, toujours avec conviction et sans démonstration. Le public est conquis, moi aussi.
Pour finir l?édition, Eddie C Campbell, investissait la scène pour une séance de Blues traditionnel. Accompagné de Pascal Delmas à la batterie, Jean Marc Despeigne à la basse et Jean Pierre Duarte à la guitare, la prestation sera effectivement traditionnelle un peu trop pour que je me laisse totalement séduire et je le regrette un peu, je n?ai probablement pas apprécié ce concert à sa juste valeur. Le public, lui s?est laissé prendre dans les filets semble y prendre beaucoup de plaisir.
Un grand merci à toute l?équipe du Chat Musique qui s?est donné a fond pour nous concocter une belle programmation et dans de belles conditions malgré une météo capricieuse et quelques changements de lieu de dernière minute. Bravo a tous rendez vous en 2012.