J?avoue avoir était un peu étonné par l?annonce mais j?ai trouvé que c?était une excellente idée. Inviter un groupe pour agrémenter l?annonce du programme de la prochaine édition du festival BlueNote, bravo à l?équipe de l?association Passerelle qui à parfaitement bien fait les choses.
J?avais beaucoup entendu dire du bien des Shaggy Dogs et j?avais un hâte de vérifier ça par moi-même. J?avoue que rien de ce que j?ai pu entendre n?était usurpé.
Ils prennent visiblement beaucoup de plaisir à jouer même si ce soir les conditions ne sont pas optimales, petite salle, pas d?éclairages, pas beaucoup de monde, mais le public présent reçoit parfaitement ce plaisir. Leur Blues Rock est bien léché, simple et précis avec juste ce qu?il faut d?agressivité mais sans violence. Les guitares sont cinglantes, les basses ronflantes, la batterie percutante, l?harmo hypnotique et le chant assuré. Je ne trouve vraiment rien à reprocher à cette prestation simple et pleine de bonne humeur. Une belle soirée.
Pascal Lob
18-02-2012
Lazy Buddies
Après une première partie appréciée la veille à la soirée cabaret organisée par la municipalité de St Aubin-lès-Elbeuf (76), le groupe rennais faisait les heures chaudes du café-concert le Bateau Ivre à Rouen en compagnie du groupe normand New Line UP.
Belle soirée chaloupée à laquelle ont assisté presque 110 spectateurs.
Du swing, du jump Blues, du west coast, du early rock'n roll le tout emporté sur une rythmique au shuffle endiablé.
Du beau linge sur scène donc car les deux groupes ont raflé plusieurs prix dans des tremplins nationaux ce qui leur permet de se produire sur les scènes de festivals prestigieux tel ceux de Cahors et de Cognac entre autre.
New Line Up ne nous a pas seulement offert une belle mise en bouche mais une véritable prestation maitrisée avec une rythmique soutenue de la part de Pascal "Magnum" Delahaye aux baguettes et Pascal "Lob" Hernandez à la "slim" contrebasse. Pascal "Gringos" Rigault était toujours aussi incisif à la guitare et Jérôme "Madman" Lemesle nous envoûtait de sa voix chaude et de ses riffs d'harmo. Résultat: de belles bananes sur les visages de nombreux spectateurs et des pieds atteints d'une certaine agitation.
Une petite pause cervoise et nicotine plus tard, Lazy Buddies investissait la petite scène pour une deuxiéme partie non moins jouissive et des plus endiablée avec Soazig Lebreton en maîtresse de cérémonie mais surtout en chanteuse accomplie du groupe.
Là aussi une rythmique impecccable sous la férule de David Avrit (transfuge des Houng Dogs et émigré nantais dans ce combo rennais. Qui dit que l'intégration n'est pas possible?) et de Frédéric Rousseau à la contrebasse. Les guitares était assurées par Nicolas Fleurance et Guillaume Rousseau et il nont pas été avares de belles lignes de solis. Enfin Dominique Genouel colorait le tout à l'harmo avec un groove puissant et généreux.
En bouquet final de ce feux d'artifice musical, les musiciens des deux formations se retrouvaient sur scènes pour une inoubliable jam devant un public malheureusement raréfié (eh oui! fallait rentrer, demain on a les beaux-parents à table...).
La plus belle preuve de la réussite de cette soirée furent tous ces sourires affichés sur les visages, les déhanchements généreux et la gigue incessante des pieds du public.
Etonnant qu'une musique des années cinquante que certains,et en soi ils n'ont pas tort, disent surannée, fasse toujours et autant merveille sur son auditoire, où qu'elle soit jouée.
C'est qu'elle répond toujours à un besoin festif, qu"elle nous fait oublié le temps d'un concert, nos tracas et nous renvoit chez nous avec une portion de joie et de bonheur pour la route.
Frère Toc
Photos : Frère Toc & Kinder
07-04-2012
Bryan Lee
Après avoir déambulé savamment et goulûment dans la mythique Bourbon street et après avoir écouté quelques anonymes valeurs du cru à l?instar de Vince Johnson and the Plantation Allstars, je m?arrête sur le Bourbon Saloon ou l?affiche m?apparaît familière.
Bryan Lee en personne se produit avec son Blues Power Band. C?est pour moi l?occasion de le voir, in situ, promener le blues qu?on lui connaît. Quelques équilibrismes de, Brent Johnson, son jeune guitariste adjoint et sa SG marron saumâtre, couleur des bayous voisins, me laisse entrevoir tout son potentiel. Avec quelques Classiques comme Stoop Down Baby ou Mary Had a Little Lamb, le Band de Bryan met l?ambiance très rapidement.
Au bout de vingt minutes de blues électrique intense ponctuées de riffs pointus et de parties slide terriblement exécutées par le jeune Brent Johnson, accompagné Par John Perkins (batterie) et Slim Louis (basse), Bryan apparaît enfin.
C?est le second set de la soirée. Bryan est accompagné par une femme qui l?aide à grand peine à rejoindre le plateau. Il paraît amoindri dans sa motricité, mais une fois installé sur son tabouret, c?est tout de suite une explosion émotionnelle sonore qui s?installe. Autant Brent brille par sa virtuosité et sa loquacité musicale, autant Bryan résonne par sa présence et un sens aigu voire sobre mais avec toujours cette capacité de placer la note qui tue juste au bon endroit. C?est un blues au tempo souvent médium que mister Bryan nous joue, mais toujours avec autant d?élégance et d?authenticité. Merci Monsieur Lee.
Cette soirée, encore à son début m?a rassuré sur un point, il y a encore d?immenses choses à voir et à découvrir dans ce quartier historique et hystérique de la Nouvelle Orléans. Fourmillant de fêtards plus enclin aux beats martelés par les clubs à dollars et à la Budweiser pas bon marché qu?au Blues et au Jazz, la rue principale du carré français ne s?endormira qu?au matin naissant du jour suivant.
Mad Man
12-05-2012
Mark Hummel
Une fois par trimestre la Scène Jean -Roger Caussimon à Tremblay-en-France fait la part belle au Blues. Les Lazy Buddies et Mark Hummel & The Blues Survivors étaient à l?affiche le 12 mai dernier pour une soirée qui aura tenu toutes ses promesses.
Après le temps de la révélation (vainqueurs des tremplins du Cahors Blues Festival et de Blues sur Seine en 2010), les Lazy Buddies ont parfaitement négocié l?étape de la confirmation et s?affirment comme l?un des piliers de la scène Blues hexagonale actuelle. Forts d?une quarantaine de dates par an, les six Rennais, sans jamais se départir de leur enthousiasme originel, ont emmagasiné une expérience réelle et porté leur Jump Blues fifties sur de nombreuses scènes (Cognac Blues Passions, Europa Jazz Festival, Blues Autour du Zinc...). Ils livrent une prestation de plus d?une heure entre compositions convaincantes et reprises bien ciblées tirées du très recommandable « This Little Girl?s Gone Rockin? » paru en mai 2011. Solidement emmenés par Nicolas Fleurance (guitare), Fred Rousseau (contrebasse) et David Avrit (batterie), le très (trop) remuant Dominique Genuel et le brillant Guillaume Rousseau (guitare) s?en donnent à c?ur joie. Toujours impeccable, ce dernier s?y entend lorsqu?il s?agit de faire monter un chorus. En témoigne celui qu?il livra sur le très réussi « Fairy Tale Of A Womanizer ». Mention spéciale également à Soazig Lebreton au chant dont les progrès, en particulier dans la maîtrise de la scène et du show, sont évidents à chaque sortie.
Revivifiés par la belle énergie déployée par les Bretons, les quelques 180 spectateurs ne savent pas encore qu?ils s?apprêtent à vivre deux heures de grande classe en compagnie de Mark Hummel et de ses Blues Survivors. Accompagné de son équipe habituelle (l?impassible RW Grigsby à la basse et l?excellent Marty Dodson à la batterie), l?harmoniciste californien a eu l?excellente idée d?emmener avec lui pour cette tournée un guest d?exception en la personne de Charlie Baty. L?éternel co-leader avec Rick Estrin de feu Little Charlie & The Nightcats est un musicien qui se fait trop rare ce qui ne l?empêche pas d?être considéré par beaucoup comme l?un des guitaristes les plus excitants qui soient. Les premières mesures ne font que confirmer ce statut. La complicité et le respect réciproque entre ces deux géants que sont Hummel et Baty sont évidents. Chanteur au timbre légèrement voilé et harmoniciste étincelant aussi bien au diatonique qu?au chromatique, Hummel ne manque jamais une occasion de mettre en valeur son acolyte. Charlie Baty dont le jeu est marqué autant par Buddy Guy que Charlie Christian fait mouche à chaque fois avec des soli toujours inspirés et inédits. Authentique amateur de Jazz manouche et de Django Reinhardt, il ne se prive pas d?en faire la démonstration en livrant un « Minor Swing » de toute beauté. Le spectacle s?achève finalement sur un ultime morceau joué en duo, concluant une soirée en tout point mémorable.