Cela faisait fort longtemps que je n'avais pas pris. La route en direction du Soubock. Longtemps utilisé en boite de nuit, il revient, pour notre plus grand plaisir, avec des formules concert. J'espère qu'il pourra les maintenir longtemps.
J'avais vu Aki Kumar avec l'une des dernières tournées du Chicago Blues Festival où il m'avait fortement intrigué. Une prestation trop courte pour me satisfaire et suffisamment brillante pour m'inciter à faire 150 km.
Je n'ai pas été déçu du voyage.
Si Rockin Johnny Burgin m'a semblé parfaitement efficace en accompagnement il m'a semblé moins brillant en leader. Une partie du show un peux insipide où Aki est resté en retrait.
Mais le concert a complètement basculé dans l'exceptionnel lorsqu'il a pris les devants. Un Swing terrible, une voix claire , un son et un jeu d'harmo impressionnant qui ont aussi permis à Pat Machenaud (batterie) et Philippe Dandrimont(basse) d'installer une rythmique ronronnante qui a encore rehaussé le niveau. J'ai eu par moments l'impression de retrouver l'esprit d'un Lynwood Slim ou d'un William Clark du pur plaisir en intraoriculaire.
J'ai a peine eu l'impression qu'ils venaient de commencer qu'ils avaient déjà fini. Une magnifique soirée qui me laisse juste l'envie de les revoir rapidement.
Pascal Lob
18-11-2016
Thom And The Tone Masters
Leur album a fait de nombreux tours dans mes lecteurs. Le style musical correspond parfaitement à mes goûts et les musiciens sont des amis. Il semblait donc difficile de rater ce concert au saxo, d'autant plus que c'est leur tout premier. Je dois avouer que je ne savais pas trop si une soirée entière de Blues instrumental n'allait pas me sembler un peu longue, en fait elle m'a paru bien courte. Ils m'ont attrapé dans leur filet au détour du premier thème pour me redéposer à la fin de la dernière note.
Rythmiquement, l'édifice m'a semblé indestructible. La contrebasse (Bertrand Couloume) batterie (Stephane Moureu) et guitare (Frank Deshays) développe un Swing qu'aurait pu leur envier les grands orchestres des années 40. Alliant aisance, finesse et efficacité ils n'ont parfois fait oublier les solistes. Je regrette juste que la guitare de Franck soit restée un peu trop discrète mais après tout c'est peut-être cette discrétion qui augmente son efficacité.
Du côté des solistes, Thomas Hirsch à la guitare et Erick Preterre au sax se sont renvoyé la balle sans faiblir et l'habileté avec laquelle ils l'on fait a totalement occulté l'aspect technique pour nous laisser pleinement en apprécier la musicalité. Les thèmes comme les solos m'ont semblés fluide et aériens. Si on ajoute à ça leurs rires complices au détour d'une mise en place rythmique alambiquée et leur visible plaisir d'être là, il ne manquait rien à la réussite de cette soirée.
Aller, n'exagérons pas, tout n'était pas totalement parfait, il reste quelques petits réglages à peaufiner, un peu de ponçage dans les angles mais ils ne leur faudra pas longtemps pour tutoyer les sommets et je ne doute pas qu'on les retrouvera aussi bien sur des festivals de Blues que de Jazz et peut être même de Rock'n'roll.