Depuis plusieurs années. Maintenant le festival Blues en Loire est pour l'Oreille Bleue un rendez-vous incontournable. On aime l'ambiance presque familiale, on aime le cadre, on aime l'accueil, mais surtout on aime la programmation. Cette année encore nous n'avons pas pu tout voir mais ce que nous avons vu nous a enthousiasmé. Une excellente édition.
En premier lieu, Chino and The Big Bet.
Un look improbable, une audace étonnante , une virtuosité qui s'efface devant le feeling, ce trio Argentino - Espagnol m'a simplement enthousiasmé. Que ce soit sur des Swings en finesse, les Shuffle bien creusés, les Slow ravageurs, les Jumps enflammés je n'ai ressenti aucune faiblesse dans ce set. Même les rappels devant la scène avec une caisse claire aux balais pour Jake Klamburg, la contrebasse acoustique de Rod Deville, la guitare Dobro et le chant a cappella de Chino, gardent une énergie énorme et un groove confondant. Dès le premier morceaux ils se sont mis dans la poche un public qui ne voulait plus les laisser partir.
Un très très grand moment, probablement l'un des meilleurs que j'ai passé dans cette salle.
Arnaud Fradin et Thomas Troussier en duo acoustique nous ont offert un set chargé en émotion l'après midi dans la petite cave voutée du cellier. Un répertoire de vieux Blues et une prestation intimiste en douceur et en finesse qui m'a totalement séduit. Mais c'est sur la grande scène en Roots Combo avec la contrebasse d'Igor Pichon et un batteur dont je n'ai pas retenu le nom, qu'ils m'ont époustouflé. Un subtil mélange de simplicité, de finesse, de maitrise, de complicité, un évident plaisir d'être là et une interprétation qui nous a touché, voire ému.
Du très haut niveau.
Miss Nickki
Entre Soul et Blues, la Miss Nickki nous a enchanté de sa voix puissante. Accompagnée de quelques français rompus à ce genre d'exercice, Florian Royo à la guitare, Fabrice Bessouat à la batterie, Pierre Cherbero au clavier et Julien Dubois à la basse, ils ont su charmer la salle. Le feeling est là, la virtuosité et le groove aussi, le répertoire est resté à mon gout un peut trop conventionnel et sans surprise mais les applaudissement nourris ont démontré que la majorité n'était pas de mon avis. En fin de set, Arnaud Fradin invité à la guitare a apporté une touche supplémentaire pour finir de séduire le public.
Une belle prestation.
Sandra Hall
Là aussi, nous avons eu droit à une voix puissante, a un backing band français (Mr Tchang à la guitare, Fred Jouglas à la basse et Pascal Delmas à la batterie) a un style traditionnel et à des solos de guitare flamboyants. Les cuivres ont apporté une touche plus Rhythm'n'blues. Là aussi le public a été séduit mais j'ai aussi regretté le manque de surprise, l'impression qu'on est resté dans un style un peu standard, même si ça n'a rien enlevé à la qualité.
Une belle prestation.
Kyla Brox
Là encore, le set est articulé autour des qualités vocales de Kyla Brox, et même si cette fois (je crois) c'est son band habituel qui l'accompagne et que ses interventions de flûte traversière ont apporté un peu de douceur et de finesse supplémentaire, je ferai encore la même remarque sur le style standard. Bien entendu le public a été moins grincheux que moi et n'a retenu que la qualité, le groove et l'énergie développée.
Une belle prestation.
Dik Banovitch
Un look de routard, des guitares acoustiques bricolées, l'?il malicieux, un répertoire entre Country folk et Blues, nous avons croisé sa route 2 ou 3 fois dans différents lieux (notamment en terrasse pendant un repas) et chaque fois avec le même plaisir. Dik ne s'encombre pas de fioriture et délivre sa musique avec un mélange d'application et de décontraction. J'ai cru comprendre qu'il était anglais et étonnamment sa voix et son répertoire m'ont fait penser à son compatriote Giles Headley. Comme lui il m'a laissé l'impression d'une grande liberté d'interprétation et d'un grand respect des originaux.
Calvin Coal
Là aussi nous avons retrouvé Calvin dans différents lieux et chaque fois avec bonheur. Son Blues Folk, peut être un peu trop axé sur le répertoire de Clapton à mon goût à séduit un public parfois trop encombré par les verres de dégustations ou les assiettes pour manifester pleinement son plaisir. La voix allie puissance et chaleur, la guitare sait oublier la simple rythmique pour virevolter sans perdre le fil. L'exercice seul sur scène n'est pas simple mais Calvin s'y emploie avec passion, presque ferveur, et le public le sent, l'entend.
De beaux moments
Stan Noubard Pacha & Vincent Bucher
The HONEYMEN ayant été obligé de regagner leur Bretagne en urgence, c'est Stan et Vincent qui ont monté un set en urgence pour les remplacer. Ils animent ensemble le stage Blues ou ils étaient accompagnés pour la restitution par Fabien Guenot à la basse et Etienne Bloch à la batterie. C'est donc ces quatre là qui ont répété dans l'après midi un set pour le soir même. Le costume a endossé était un peu grand pour une formation aussi fraiche mais je dois reconnaître qu'il l'ont plutôt bien porté. Il y a bien deux ou trois retouche qui les ont gêné aux entournures mais ils n'ont pas manqué de classe.
Bravo messieurs défit relevé.