Fantastique soirée à La Traverse !
Hier, un beau plateau s'est présenté à une salle attentive, passionnée et réactive à La Traverse (Cléon - 76).
The Hoodoomen a d'abord chauffé la salle durant 45 minutes avec son répertoire original mâtiné de reprises bien senties, entre Louisiane et Chicago, agrémenté de quelques extraits de leur prochain EP dont un hommage à Jimmy Reed. Une prestation libératrice pour les 4 musiciens normands qui, comme beaucoup, rongeaient leur frein depuis 18 mois; un mini-show qui donne envie d'en reprendre ailleurs, davantage et bientôt, on l'espère !
Philippe Brière : harmo, chant / Rodolphe Dumont : guitare / Pascal Hernandez : basse / Francis Marie : batterie.
Depuis le Wisconsin, les 5 d'Altered Five Blues Band se sont ensuite emparés puissamment de la scène, comme seuls les meilleurs américains savent le faire. Blues, rock'n'roll, accents soul dans la voix de Jeff Taylor qu'on peut comparer aux qualités de vocaliste d'un BB King... Des musiciens soudés, un répertoire original éprouvé par presque 20 ans de route, un set sans faille et sans répit pour un public qui en redemandait ! Leur discographie - dont le dernier opus "Holler if you hear me" est fabuleux - ne comporte aucune faute de goût. Un groupe à suivre absolument !
Jeff Taylor : chant / Jeff Schr?dl : guitare / Steve Huebler : claviers / Mark Solveson : basse / Alan Arber : batterie.
A bientôt à La Traverse pour une nouvelle belle soirée, avec ce son et ces jeux de lumières impeccables, son accueil royal, son confort étudié pour le spectateur et sa programmation... de ouf ! La suite ici : https://www.latraverse.org/
Marc Loison
14-11-2021
J?ai hésité à parler de ce concert dans L?Oreille Bleue, on est un peu loin de la musique qui nous rassemble ici mais on est quand même dans le cadre du Festival Blues de Traverse et il ne faut pas bouder son plaisir.
L?entrée en matière revenait à Elegant Tramp qui distille un savoureux mélange de Pop et de Folk. Même si ce n?est pas un style qui me touche beaucoup habituellement, j?aime beaucoup leur univers, ce mélange de belles mélodies, de précision et de nonchalance qui sans en avoir l?air charrie une belle énergie.
Philippe Petitqueux (guitare chant), Fabien Louince (guitare), Christophe Moussier (basse) David Cheron (batterie), Fara Andria (violoncelle), Basile Lefevre (trompette).
En seconde partie de soirée, Theo Lawrence (chant et guitare) nous a présenté son univers musical, qui, entre Country et Hillbilly, fait la part belle à sa voix de Crooner. Les titres semblent avant tout des chansons, des histoires mises en musique et les solos semblent faits pour servir le propos. La rythmique, Bastien Cabezon (batterie) et Olivier Viscat (basse) est visiblement là pour renforcer le leader sans jamais prendre le pas. Même si le jeu d?Olivier donne une petite impression de raideur, ils tricotent un bel écrin. Le son et le jeu de guitare de Thibault Ripault m?ont plus fait penser à une Pedal Steel, tout en clarté et en glissés. Il ajoute quelques touches de couleur, sans s?épancher en solo. Un peu plus de présence scénique ne m?aurait pas déplu. Julien Bouyssou (claviers) apporte quelques facéties musicales. La touche d?énergie qui vient parfaire le tableau.
Un peu espiègle, un peu charmeur, Theo Lawrence a rapidement conquis le public.
Merci encore à l?équipe de la Traverse pour l?accueil, le son et les lumières d?une bien belle soirée qui viens s?ajouter au chapelet de bons moments qu?on a passé dans cette salle.
Pascal Lob
19-11-2021
51E CHICAGO BLUES FESTIVAL
C?est une habitude pour nous, la tournée annuelle du Chicago Blues Festival passe par la Traverse et nous permet souvent de découvrir des artistes qu?on n?a jamais, ou très peu, vu dans nos contrées. C?était encore le cas cette année, puisque je n?avais jamais vu ni Lil?Ed, ni Peaches Staten.
Pour démarrer la soirée j?étais très content de retrouver les Flyin? Saucers Gumbo Special, que je n?avais pas vu depuis bien longtemps et jamais dans la région. Leur clavier, Cedric Le Goff, n?ayant pas pu être présent, ils se sont associés à Philippe Sauret au frottoir, on pouvait donc s?attendre à un répertoire un plus Louisianais ce qui a été le cas. Même si la rythmique de Jean Charles Duchein à la basse et Stéphane Stanger à la batterie est d?une efficacité redoutable dans tous les registres, la présence du frottoir sur une bonne partie des titres est un plus indéniable, une touche supplémentaire d?invitation à la danse. Fabio Izquierdo (harmonica, bandonéon) et Lucas Gautier (guitare) se sont échangé le chant lead suivant les titres avec la même efficacité qu?avec leur instrument respectif. Une bien belle entrée en matière.
Le principe du Chicago Blues Festival est de réunir sur scène plusieurs (généralement 3) leaders autour d?un backing Band commun, souvent constitué pour la tournée. Cette fois, si l?on a bien 3 leaders, c?est The Blues Imperials, le groupe qui accompagne habituellement Lil?Ed qui assurera de bien belle manière l?accompagnement de la soirée. Kelly Littleton à la batterie et Mike Scharf à la basse (remplaçant régulier de l?habituel James ?Pookie? Young) ont été d?une précision métronomique, sachant se faire pesants, ou légers au besoin. J?ai personnellement été un peu moins convaincu par la guitare de Michael Garrett mais ça doit être une histoire de goût puisque dans les habituelles discussions de fin de soirée j?étais à peu près le seul de cet avis.
Ken Saydak a démarré le concert de sa voix grave et chaude, s?accompagnant au piano. Une ambiance qui a oscillé entre Boogie et Blues lent dans l?esprit standards du Chicago. Il est resté sur scène toute la prestation, passant du piano à l?orgue avec la même aisance et la même pertinence sur les différentes ambiances.
Pétulante et énergique, Peaches Staten à pris en main la seconde partie du concert. Là aussi dans la lignée des chanteuses de Chicago Blues peut-être un peu teinté de Soul. Sa voix puissante a apporté une touche d?énergie supplémentaire
Avec l?arrivée de Lil'Ed Williams, le show a basculé dans l?univers de ce petit trublion. Une bonne dose de bonne humeur, quelques plaisanteries, des titres aux tempos rapides, voire très rapides et sa guitare slide nous ont éloignés des standards de Chicago et fini de conquérir le public.
On ajoutera donc cette soirée à la longue liste des bons moments que l?on a passés à la Traverse.
Pascal Lob
25-11-2021
Blues de Traverse le Off.
Dans le cadre du festival Blues de Traverse quelques concerts sont organisés hors les murs. C?était le cas ce soir à La Gare aux Musiques de Louviers. Là aussi une équipe passionnée, sympathique et compétente gère ce lieu devenu incontournable de l?agglomération lovérienne.
Un début de soirée en compagnie de Chaxtown. Il y a bien longtemps que je n?avais pas assisté à un concert de Rock, j?ai d?abord cru que j?allais vite me lasser, mais ils m?ont séduit et j?ai passé un bon moment. Beaucoup de mises en place, une basse batterie puissante, des grosses guitares, une belle voix et une bonne présence scénique (même si parfois la chanteuse donnait l?impression de faire les cent pas en oubliant la présence du public) en bref tout ce qu?il fallait pour un bon concert.
Dans le hall, pour l?inter plateau, ce sont les 2 Chef-Menteur qui nous ont régalés. Je connaissais leur album depuis un bon moment mais je n?avais jamais eu l?occasion de les voir. La simplicité avec laquelle ils nous ont distillé leur Country, Blues, Folk fait oublier les qualités techniques des 2 compères. Pascal Bertou (harmo / Choeurs) sait être présent sans être envahissant. Stéphane Dambry (guitare / chant) a une voix profonde, chaude et roque qui captive et masque ses qualités guitaristiques. Ils ont clairement séduit le public.
Pour conclure la soirée, nous retrouvions MBB Crew. Il y a bien longtemps que je ne les avais pas vu sur scène, j?ai trouvé que leur répertoire est de plus en plus Rock et qu?ils dégagent de plus en plus d?énergie. La basse batterie (Bertrand Mazurier et Wilfried Lefèvre) est irréprochable ; Puissance et précision, force et douceur, ils tiennent la rythmique avec poigne même dans les nuances les plus douces. Les guitares (Manuel Varela Montero, Clément Bernard) s?entremêlent, se répondent, se soutiennent avec virtuosité et pertinence. Les voix sont belles. Ils étaient visiblement heureux d?être là et ont su le transmettre au public qui en aurait bien écouté un peu plus.
Bravo à la gare aux musiques une bien belle soirée. Bravo la Traverse pour cette belle idée peut être à développer avec d?autres salles de l?agglo de Rouen.
Pascal Lob
28-11-2021
Le Tremplin
La Traverse jongle tous les ans entre les nouveautés et les rituels. A classer dans la seconde catégorie, la clôture du festival avec le Tremplin. Je n?ose plus vraiment l?appeler tremplin Blues puisqu?il n?y avait pas de groupes de Blues dans la sélection. C?est étonnant mais pas très gênant vu que la programmation de la Traverse est très ouverte et que les 4 groupes de cette édition jouent dans des registres musicaux qui correspondent à cet éclectisme.
On retrouve dans Traveling Hearts une équipe assez proche de celle de Elegant Tramp, l?univers aussi m?a semblé assez proche. Ou peut-être que je n?écoute pas assez de Pop et de Folk pour avoir saisi les nuances de style. La basse batterie (Eric Laboulle, Loïc Kohler ) est solide, la voix (Fabien Louince) est belle, les ch?urs (Philippe Petitqueux) sont harmonieux, les guitares (Philippe, Fabien) sont simples et pertinentes. Il n?y a que le clavier (Manuel Rami) qui ne m?a pas vraiment convaincu. Au global une belle prestation qui aurait mérité un peu plus d?énergie pour faire la différence.
Le duo acoustique Down Yonder (Maxime Prost et François Gorin) a ensuite pris place sur scène. Si la voix est séduisante et qu?on a entrevu le potentiel des guitares ils sont à mon avis passé a coté de leur prestation. Pas assez bien préparés, ou trop submergés par le trac, dommage.
John Dark nous a emporté vers des horizons beaucoup plus rock 70?s. Nicolas Cailleux (chant, guitare), Fabien Jovelin (batterie) et Yann Lelouard (basse) ont beaucoup d?énergie et de conviction. Malheureusement, les passages destinés à installer une ambiance mon semblés trop longs pour une prestation aussi courte et on peut être plombés la prestation.
J?avais vu Jarl en version trio (sans batterie) dans le hall la traverse lors d?une précédente soirée. Ils ont ce soir gommé le coté Folk pour favoriser le coté Rock. Même si, Farid à la guitare électrique a été beaucoup trop discret à mon goût. Ils ont développé beaucoup d?énergie et visiblement séduit la salle et le jury puisqu?ils ont remporté ce tremplin. Cédric Sauvé (guitare chant), Farid Drissi (guitare), Vincent Jardin (Basse) et Jean Yves Devis (Batterie Ch?ur)
Pour finir la journée c?est la tornade Jessie Lee and the Alchemists qui a envahi la salle et visiblement elle n?a épargné personne. Même si c?était son premier concert avec le groupe Xavier Zolli (basse) était visiblement bien préparé et visiblement en osmose avec Stephane Minana (batterie). Une rythmique puissante, la réserve d?énergie dans laquelle les solistes peuvent venir puiser au besoin. Très présent sans être envahissant, Laurian Daire (clavier) s?est montré très inspiré dans ses solos et enthousiasmant dans les échanges avec la guitare d?Alexis Didier. Epoustouflant, est le seul mot qui me vient pour parler d?Alexis. Même si je ne suis pas fan des passages larsen, guitare au sol, etc? il intègre parfaitement ça dans le show et ça m?a semblé totalement pertinent. Jessie Lee Houllier laisse une très grande place à Alexis, mais elle nous a aussi gratifié de belles guitares et de quelques solos bien sentis. C?est coté chant que cette tornade finit de démultiplier toute sa puissance et de retourner la Traverse. Je dois aussi avouer que le concert ne m?aurait probablement pas séduit à ce point sans le charisme et la sympathie qu?elle dégage. Si vous avez l?occasion de les voir ne la ratez pas.
Après l?annonce du lauréat et un petit pot de l?amitié, il ne nous reste plus qu?à féliciter une fois encore l?équipe de la Traverse et à leur donner rendez-vous pour Blues de Mars.