Comme il y a quelques jours à La Traverse, je retrouve avec plaisir la Salle Bourvil de Franqueville St Pierre pour le 12ème Blues Notes décalé cette année en octobre et qui reviendra à sa période habituelle le 1er avril prochain. Le public est accueilli, sans masque, dans le hall par une expo des magnifiques photos d?Evelyne Balliner lors d?un de ses voyages aux états unis. On y retrouve aussi le stand de nos amis de Blues Magazine qui finissent de nous donner le sentiment de retour à la normalité. L?ouverture de la soirée revient aux locaux du Gaëdic Chambrier Trio. Nous sommes là, plus dans la musique Folk américaine que dans le Blues mais l?ambiance musicale de Gaëdic Chambrier (chant et guitare) est envoutante, hypnotique. Parfaitement secondé par Blandine Champion (basse et chant) et Wilfrid Lecoeur (batterie et chant) ils nous ont emporté dans un univers très personnel et jubilatoire. Vincent Blanchard (guitare Weissenborn, guitare, et chant) les rejoint pour parfaire le tableau. Le chant prend une dimension vraiment intéressante avec les c?urs et même s?il reste un peu de travail sur la justesse, c?est l?énergie que l?on retiendra. Un très beau moment. En seconde partie de soirée c?est Mr Hardearly qui va séduire le public. Ils utilisent parfaitement toutes les ficelles du Blues Rock, gros solos virtuoses, déambulation dans le public... Mais les ficelles sont un peu trop grosses pour moi, l?ambiance ressemble trop à des tas de choses déjà vus et déjà entendus pour me séduire. Les influences sont trop présentes, il manque juste une touche plus personnelle pour faire à mes yeux de ce bon show, un très bon concert. Moins pointilleux que moi, le public n?a visiblement pas boudé son plaisir. La fin de soirée a été confiée à Malted Milk. C?est très agréable de trouver un groupe français en tête d?affiche d?un festival et ils ont démontré, si c?était encore nécessaire qu?ils n?ont rien à envier à bon nombre de bands d?outre atlantique. A chaque fois que j?ai pu les voir j?ai été séduit par la qualité de leur prestation et l?évolution de leur univers. Cette fois ils semblent s?être libérés de leurs influences et avoir forgé un style qui leur est propre. Arnaud Fradin, excellent chanteur et guitariste à l?intelligence de ne pas en faire trop, de ne pas tirer la couverture, ce qui renforce la sensation de voir un vrai groupe et pas un leader accompagné par des musiciens. Damien Cornelis aux claviers arrive en même temps à être présent et discret. Une finesse qu?il a déjà démontrée avec les autres projets avec lesquels j?ai pu le voir. Pour le duo basse, batterie, (Igor Pichon et Richard Housset) c?est plus la précision et la puissance qui m?ont frappé. Leur rythmique ronronne comme un gros matou au soleil et bondit comme un guépard en chasse, un must. Je regrette juste la discrétion d?Eric Chambouleyron à la guitare, j?étais peut-être mal placé dans la salle, il m?a semblé trop couvert par la rythmique. Les cuivres (Pierre-Marie Humeau à la trompette et Vincent Aubert au trombone) ont été cinglants comme une paire de claques. Et leur battle en fin de soirée aura fini d?enflammer un public visiblement déjà séduit. Assurément l?un des meilleurs concerts que j?ai vu dans cette salle. Bravo a l?association Passerelle pour l?organisation, l?ambiance, la sympathie de l?équipe et la programmation. Rendez-vous le 1er avril 2022 pour la 13éme.