Ce mardi 8 novembre à l?auditorium Barbara du Théâtre de Longjumeau, le centre culturel Paul Bailliard nous conviait à une grand messe sulfureuse célébrée par les Imperial Crown, venus de Los Angeles pour une tournée européenne.
Je regrettais pour ma part la configuration assise de la salle car leur musique allait avoir sur moi des effets des plus torrides et je ne me voyais pas assis pour vivre ce joyeux sabbat.
Dès les premières notes, les mélodies bien connues d?Imperial Crowns brisaient les dernières résistances pour emmener mon corps et mes sens dans un tourbillon de rythmes blues, rock et funky.
Des titres comme Preachin? The Blues, (Simply) Just a Dream, Lil Death, et bien d?autres encore sont représentatifs du style unique et original de ce groupe charismatique.
Jimmie Wood, subjugue avec une voix parfois rocailleuse, parfois venue d?outre tombe qui peut monter jusqu?à des cris démoniaques.
Et comme s?il ne lui suffisait pas de nous envoûter avec ses cordes vocales, il joue de son harmonica dans un style épais et hypnotisant. L?impertinent Jimmie Wood, torse nu et luisant de sueur, le dos tatoué d?une impressionnante couronne, est une véritable bête de scène sautante, virevoltante, tourbillonnante au son d?une musique bouillonnante comme les laves de l?enfer.
JJ Holliday délivre sur sa guitare un slide incomparable, parfois lancinant, toujours sauvage et puissant. Ses soli sont un souffle brûlant qui balaye les dernières raideurs de bonnes convenances sociales.
Rien ne faiblit et à aucun moment dans la prestation des Imperial Crowns. Michael Barsimento y veille derrière ses fûts et ses cymbales en soutenant un rythme infernal et efficace. Brabdon Owen qui accompagne le groupe sur la tournée européenne, apporte la touche funky avec son jeu de basse métronomique et énergique.
La prestation d?Imperial Crowns est remarquable par la cohésion des protagonistes et par l?unité du show. Sous ses dehors ravageurs et indomptables, les airs interprétés sont tout aussi efficaces que mélodiques pour qu?ils restent agréablement dans les mémoires.
J?ai vécu ce soir là une des plus fortes émotions musicales de cet automne
Longtemps après, leur prestation résonne en moi comme un rare moment festif, délicieusement méphistophélique et suffisamment fascinant pour guetter la prochaine date d?un de leur concert.
Ne douter pas un instant que le 18 mars 2006 est gravé au burin dans mon agenda pour leur rendez-vous à la Traverse de Cléon.
Si vous les avez déjà vus, vous y serez. Comme il faut absolument les découvrir, vous serez dans l?obligation d?y être.
07-05-2005
Imperial Crowns
L'Ouvre Boîte
Beauvais
Kevin Farrel
Après la découverte phénoménale et inoubliable des Californiens d?Imperial Crowns, l?été dernier, au Cahors Blues Festival, la piqûre de rappel volontaire assénée en ce mois de mai promettait d?être furieuse et étourdissante. Elle le fut pour le moins. Mais avant de se plonger avec délectation dans l?univers sulfureux concocté par les Couronnes Impériales, ce sont les Lillois d?Outsliders qui s?employaient à chauffer l?assistance présente, curieusement en petit nombre, en ce samedi soir à l?Ouvre Boîte de Beauvais.
Dans un format, Power Trio, qui ne supporte pas la moindre faiblesse, les trois compères s?approprient avec détermination un répertoire de standards de Blues (comme The Sky is Crying ou The Thrill is gone) et de Blues Rock Texan emprunté notamment du côté de ZZ Top et de SRV (dont le fameux Crossfire par exemple). Profitant d?une rythmique nerveuse et tangible fournit par les baguettes et les ballets de Marc Vedrine et la basse 5 cordes de Luc Dewerte, Christophe Marquilly, qui a sévit longtemps au sein du groupe Stocks, s?impose en chanteur investit et propose un jeu de guitare accompli et mordant. Des versions bien senties, huilées et séduisantes qui s?affirment par une implication maximale de chacun où la vigueur nécessaire et indispensable se fait agréablement sentir. Du costaud et du lourd, tempéré par une ballade Irlandaise à la guitare acoustique chantée en français puis confirmé par le célèbre La Grange qui impose le respect en guise de final et donne une envie certaine de connaître les dates des Outsliders prés de chez soi en se connectant sur www.outsliders.com .
Une excellente préparation à recevoir la déferlante diabolique déversée par les fameux Imperial Crowns venue tout droit de Los Angeles en Californie. Comme en juillet dernier, énergie décuplée et intensité extrême composent les ingrédients principaux de leurs prestations scéniques véhiculées autant par l?attitude proposée que par la musique exprimée.
Même si la section rythmique a changé, Jimmie Wood et JJ Holiday peuvent désormais compter sur la complémentarité et l?engouement de Michaël Barsimanto arrivé derrière les fûts et de Kevin Farrel qui s?emploie à la basse électro-acoustique 4 cordes et à la basse électrique 6 cordes en fonction des titres allégrement puisés dans le dernier album studio Hymn Book gravé par le combo.
Jimmie Wood, regard de braise et leader naturel, trépigne, bondit et s?affirme comme adepte de l?harmonica obsédé et du tambourin excité, modulant son chant à profusion d?une voix d?outre tombe et vigoureuse à un chant plus caressant et voluptueux jusqu?à lâcher des cris ravageurs.
Impossible de résister, il captive, capture et envahit inconsciemment l?esprit de tout un chacun dans une effusion de joie suprême et de plaisirs fatals.
Son fidèle complice, JJ Holiday, bien présent en ch?urs, a sorti sa collection de guitares plus originales les unes que les autres qu?il pratique à l?onglet et s?active comme un forcené en slide comme en picking.
Il concocte des entrelacs de notes successives, aussi (sur)prenants que bienvenus, qui, par ses effets bénéfiques, remuent le sang dés le début, secouent les tripes d?un bout à l?autre et purifient l?âme au plus profond.
A l?arrivée, une musique personnelle et libérée de tous carcans qui s?exprime dans un bain de fusion originelle où se mêle le Blues, le Rock?n?roll, le Funk et le Rhythm and Blues? Et même le Twist, comme ce dernier morceau partagé au chant entre Jimmie et l?ami Little Bob, fan de la première heure d?Imperial Crowns?
Comme le disait, ce soir-là, Little Bob : « Y?a tout la d?dans ! »? Pour sûr et même plus encore ! Le meilleur moyen de s?en convaincre, c?est de courir les applaudir sur scène, il doit bien rester pour cette tournée quelques dates en? Europe ! Au cas où, ils sont prévus au programme du Cognac Blues Passions 2005 qui aura lieu du jeudi 28 au dimanche 31 juillet prochain en Charente.
Pour en savoir plus, une visite s?impose sur www.imperialcrowns.com